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Bush est franchement dangereux
S
3 juin 2004 10:07
Il va être à Paris ce samedi, des manifs sont organisées, il faut lui préparer un accueil digne de ce nom : allez tous à vos Bretzels !

Il vient de faire un parallèle très grave, il compare la guerre 39/45 avec la guerre contre le terrorisme qui le motive. Cela peut être compris de deux façons :

- soit le nazisme c'était que du terrorisme, et toute l'idéologie extérminatrice de Hitler n'était en fin de compte qu'un ensemble d'attaques ciblées.

- ou bien, puisqu'il parle d'axe du mal, en stigmatisant les pays arabo-musulmans, c'est pour mettre notre civilisation sur le même plan que le nazisme.

Ce type est barjo.
l
3 juin 2004 10:48
Bonjour,

Dans quel article de journeaux tu as lu les propos de BUSH ?

Si il a pu dire celà effectivement il est complètement BARJO

Nous ne pouvons pas comparaître la guerre de 39-45 et
la guerre en IRAK, celà à rien à voir dans tout celà

Il faut tout simplement qu'il y est un gouvernement en
IRAK avec des personnes modérées et que les Américains
repartent chez eux.

Ce qu'il a intéréssé dans tout celà c'est le pétrole
mais il a comme même débarassé aux habitants d'une
personne mal saine, qui tuait des gens sans raison

Maintenant le peuple d'Irak doit vivre et construire seule
leur vie, mais ils auront tout de même besoin de l'aide du
Monde.

BUSH voulait finir le travail que son père n'a pu faire,
voilà la raison et aussi TOUJOURS LE PETROLE UNE QUESTION
LE PONION

A vous lire

Lucie

lucie
k
3 juin 2004 11:03
Moi , je l'ai entendu comparer la guerre 39/45 à celle contre l'irak et à l'afghanistan , dans les infos télévisées ce matin !
S
3 juin 2004 11:22
Voici un extrait lu sur Yahoo :


"Bush compare la lutte actuelle contre le terrorisme au combat contre la tyrannie durant la seconde guerre mondiale

Le président George W. Bush a comparé mercredi la lutte actuelle contre le terrorisme au combat contre la tyrannie durant la seconde guerre mondiale.

"Notre objectif, l'objectif de cette génération, est le même" que celui qui prévalait lors de la seconde guerre mondiale, a déclaré le chef de la Maison Blanche lors d'un discours prononcé devant un millier de diplômés de l'Air Force Academy, dans le Colorado. "Nous allons assurer la sécurité de notre pays et défendre la paix à travers la marche en avant de la liberté."

Le président Bush a dit à ces futurs officiers de l'armée de l'air américaine qu'ils allaient prendre part à une guerre dont le front principal est l'Irak et le grand Moyen-Orient.

"Tout comme les événements en Europe ont déterminé l'issue de la Guerre froide, les événements au Moyen-Orient fixeront le cours de notre lutte actuelle", a ajouté le président américain.

"Si cette région est abandonnée aux dictateurs et aux terroristes, ce sera une source constante de violence et d'inquiétude, exportant des tueurs dotés d'un pouvoir destructeur croissant pour attaquer l'Amérique et d'autres pays libres", a affirmé M. Bush.

"Si cette région évolue dans la démocratie, la prospérité et l'espoir, le mouvement terroriste perdra ses commanditaires, perdra ses recrues et perdra les motifs latents de ressentiment qui maintiennent les terroristes en activité", a souligné le président américain, qui était accompagné, pour le déplacement dans cette prestigieuse école militaire du Colorado, de son ministre de la Justice, John Ashcroft. AP"

---------------------------------------- Israel doit être jugé pour ses crimes, tôt ou tard.
M
3 juin 2004 15:23
Mais Bush n'est qu'une marionnette...il ne sait même pas ce qu'il dit........Ceux qui sont dangereux, ce sont les néoconservateurs qui gravitent autour de lui.......(Perle, Rumsfeld, Wolfowitz...)

Jean-Paul Moreau
S
3 juin 2004 15:26
Ce serait facile de le passer pour un demeuré ça arrange tout le monde, lui le premier.
Les types que t'as cités sont très dangereux, mais Bush est bel et bien responsable de sa politique. Il devrait être traduit devant le TPI pour ce qu'il a fait.

---------------------------------------- Israel doit être jugé pour ses crimes, tôt ou tard.
l
3 juin 2004 15:30
Bonjour,

Je dirais que je suis d'accord avec lui sur :
Si cette région évolue dans la démocratie, la prospérité et l'espoir

MAIS ATTENTION SANS LES AMERICAINS ILS PEUVENT LE FAIRE
SANS EUX

De toute manière il ne sera pas le prochain président des
Etats Unis ET TANT MIEUX, les américains pourront avoir
un Président beaucoup plus modéré.

Merci pour l'article

A vous lire

Lucie

lucie
k
3 juin 2004 16:17
Dans les pays de dictature on peut exonérer les peuples des méfaits que commettent les dictateurs parce que les peuples ne choisissent pas leurs dirigeants; Par contre dans un pays comme aux Etats-Unis qui ont le choix d’élire librement un président, le peuple américain est aussi responsable de son choix. Elire des responsables malhonnêtes c’est cautionner la malhonnêteté.
Le peuple américain est le seul responsable.



Message edité (03-06-04 16:19)
a
3 juin 2004 16:47
mon cher kardach les américains ne sont même pas capables de situer l'irak dans une carte géographique ni n'importe quel autre pays d'ailleurs, c'est le peuple le plus ignorant que je n'ai jamais vu, mais c'est dû à leur façon de vivre, aux informations qu'on veut bien leur transmettre (ZERO information réelle à la télé & à la radio).....& ce peuple est capable de gober tout ce que lui raconte BUSCH juste parce que c'est "the president of the USA"....allah yedih ljahenam n'chaa allah
M
3 juin 2004 21:47
On ne peut pas mettre tous les américains dans le même panier........non seulement par respect pour les américains qui n'ont pas voté pour Bush.....(la majorité...)......mais aussi pour tous les citoyens américains qui se battent pour que leur pays évolue!!!!!!!!

Quelques sites américain que l'on va qualifier d'anti-Bush


[www.bushin30seconds.org]


[www.michaelmoore.com]

[www.zmag.org]






Enfin à titre d'info une lettre de Fidel Castro à George Bush


Extrait de granma International

[www.granma.cu]

"Proclamation d’un adversaire à l’adresse du gouvernement des Etats-Unis



Monsieur George W. Bush

Le million de Cubains qui s’est réuni aujourd’hui pour manifester devant votre Section des intérêts n’est qu’une petite partie d’un peuple courageux et héroïque qui souhaiterait être ici avec nous si c’était possible physiquement.

Nous ne le faisons pas par hostilité envers le peuple nord-américain dont nous connaissons bien les racines morales, qui remontent à l’époque où les premiers pèlerins émigrèrent sur ce continent. Nous ne souhaitons pas non plus perturber les fonctionnaires, les employés et les gardiens de cet immeuble qui, dans l’exercice de ses fonctions, jouit de toute la sécurité et de toute la garantie qu’un peuple cultivé et civilisé comme le nôtre est capable de lui offrir. Nous nous réunissons, indignés, pour protester contre les mesures brutales, impitoyables et cruelles que votre gouvernement vient d’adopter contre notre pays, et pour les dénoncer.

Nous savons pertinemment ce que vous pensez de ceux qui vont défiler ici ou ce que vous prétendez en laisser accroire : des masses opprimées et assoiffées de libération que le gouvernement cubain fait descendre dans la rue. Vous ignorez absolument que ce peuple digne et fier qui a résisté pendant quarante-cinq ans à l’hostilité, au blocus et aux agressions de la puissance la plus redoutable de la Terre, aucune force au monde ne pourrait l’entraîner comme un troupeau marchant à la queue leu leu, chaque animal retenu par un licou.

Un homme d’Etat – ou quelqu’un qui prétend l’être – devrait savoir que les idées justes et vraiment humaines se sont avérées, tout au long de l’Histoire, bien plus puissantes que la force : de celle-ci, il ne reste que des ruines poussiéreuses et méprisables ; de celles-là, des traits lumineux que nul ne pourra éteindre. Chaque époque a eu droit aux siennes, bonnes ou mauvaises, qui vont s’accumulant. Mais il est échu à l’étape que nous vivons, dans un monde barbare, non civilisé et mondialisé, les pires, les plus sinistres et les plus confuses.

Dans ce monde que vous voulez imposer aujourd’hui, il n’existe pas la moindre notion de morale, de crédibilité, de justice, de sentiments humanitaires, pas le moindre principe élémentaires de solidarité et de générosité.

Tout ce qui s’écrit sur les droits de l’homme dans votre monde et dans celui de vos alliés qui partagent avec vous la mise à sac de la planète est un mensonge colossal. Des milliards d’êtres humains vivent la faim au ventre, sans assez d’aliments, sans médicaments, sans vêtements, sans chaussures, sans toit, dans des conditions infrahumaines, sans les connaissances les plus minimes et sans assez d’information pour comprendre leur tragédie et celle du monde où ils vivent.

Nul ne vous a sans doute jamais dit combien de dizaines de millions d’enfants, d’adolescents, de jeunes, de mères, de personnes d’âge mûr ou du troisième âge qui pourraient survivre meurent chaque année dans cet « Eden de rêves idyllique» qu’est la Terre, ni à quel rythme l’on détruit les conditions de vie naturelles et l’on gaspille en un siècle et demi, avec de retombées terriblement nocives, les hydrocarbures que la Terre a mis trois cent millions d’années à créer.

Il vous suffirait de demander à vos adjoints les chiffres précis concernant les dizaines de milliers d’armes nucléaires, chimiques et bactériologiques, de bombardiers, de missiles de grande portée et de grande précision, de cuirassés, de porte-avions, d’armes classiques et non classiques, suffisantes pour liquider toute vie sur la planète, dont disposent vos arsenaux.

Ni vous ni personne ne pourrait jamais plus se rendormir. Pas plus que vos alliés, qui tentent de rivaliser avec vous en matière d’arsenaux. Quand on constate le maigre sens des responsabilités, le peu de talent politique et le peu d’envie de réfléchir, au milieu de protocoles, de réunions et de conseillers, de ceux qui ont aujourd’hui le sort de l’humanité entre leurs mains, sans parler des déséquilibres entre leurs Etats respectifs, quand on constate, à mi-chemin entre la perplexité et l’indifférence, ce vrai asile de fous qu’est devenue la politique mondiale, comment bercer le moindre espoir ?

Je ne cherche pas à vous offenser ni à vous insulter, mais comme vous vous êtes proposé d’intimider ce pays-ci, de le terroriser et de détruire en fin de compte son système économico-social et son indépendance, voire, le cas échéant, sa propre existence physique, j’estime de mon devoir élémentaire de vous rappeler quelques vérités.

Qui vous donne le droit moral ou le droit tout court de parler de liberté, de démocratie, de droits de l’homme, alors que vous possédez le pouvoir de détruire l’humanité et que vous tentez par là de lui imposer votre tyrannie, tout en méconnaissant et en liquidant l’Organisation des Nations Unies, en violant les droits de n’importe quel pays, en menant de guerres de conquête pour vous emparer des marchés et des ressources du monde, en imposant des systèmes politiques et sociaux décadents et anachroniques qui conduisent l’espèce humaine à la perdition ?

Vous êtes vraiment mal placé pour parler de démocratie, et ce pour plusieurs raisons : entre autres, parce que tout le monde sait que votre accession à la présidence des Etats-Unis a été frauduleuse. Vous êtes vraiment mal placé pour parler de liberté parce que vous ne concevez le monde que sous la férule de la terreur que répandent les armes meurtrières que vos mains inexpertes peuvent déchaîner sur l’humanité.

Vous êtes vraiment mal placé pour parler d’environnement parce que vous ignorez absolument que l’espèce humaine court le risque de disparaître.

Vous taxez de tyrannie le système économique et politique qui a permis au peuple cubain d’atteindre les niveaux les plus élevés d’alphabétisation, de connaissances et de culture parmi les pays les plus développés du monde ; de réduire la mortalité infantile à un taux inférieur à celui de votre propre pays et d’offrir gratuitement à toute la population les services de santé, d’éducation et d’autres d’une grande importance sociale et humaine.

Vous entendre parler de droits de l’homme à Cuba est risible. Cela sonne creux, M. Bush ! Ce pays-ci est l’un des rares pays du continent qui n’a jamais connu en quarante-cinq ans une seul torture, un seul escadron de la mort, une seule exécution extrajudiciaire, où pas un seul dirigeant n’est devenu millionnaire dans l’exercice du pouvoir.

Vous n’avez pas la moindre autorité morale pour parler de Cuba, un pays digne qui résiste depuis quarante-cinq ans à votre blocus brutal, à votre guerre économique et à vos attaques terroristes qui ont coûté la vie de milliers de personnes et causé des milliards de dollars de pertes économiques.

Vous attaquez Cuba pour de sordides raisons politiques, en quête du soutien électoral d’un groupe toujours plus rabougri de renégats et de mercenaires sans éthique ni principes. Vous n’avez pas le moindre droit moral de parler de terrorisme, parce que vous êtes entouré d’un groupe d’assassins qui ont causé par des actes de cette nature la mort de milliers de Cubains.

Vous avez fait preuve de votre mépris de la vie humaine en n’hésitant pas à ordonner la mort extrajudiciaire d’un nombre inconnu, parce que secret, de personnes dans le monde.

Vous n’avez aucun droit, sinon celui que vous donne la force brute, de vous immiscer dans les affaires de Cuba, de proclamer à loisir la transition, ici, d’un système à un autre et d’adopter des mesures dans ce sens.

Vous pouvez, certes, exterminer ce peuple, le rayer de la carte du monde, mais – sachez-le – vous ne pourrez jamais l’asservir ni le soumettre de nouveau à la condition humiliante de néo-colonie des Etats-Unis !

Cuba se bat pour semer la vie dans le monde ; vous, vous vous battez pour y semer la mort. Tandis que vous tuez on ne sait combien de personnes par vos attaques-surprise et préventives tous azimuts, Cuba sauve la vie de centaines de milliers d’enfants, de mères, de malades et de personnes âgées dans le monde.

Tout ce que vous savez de Cuba, ce sont les mensonges que crachent les bouches voraces de la mafia corrompue et insatiable d’anciens batistiens et de leurs descendants, experts en fraudes électorales et capables d’élire à la présidence des Etats-Unis quelqu’un qui n’avait pas réuni les voix suffisantes pour remporter la victoire.

Les êtres humains ne connaissent pas la liberté et ne peuvent pas la connaître dans un régime où règnent autant d’inégalités que celui que vous représentez. Nul ne naît égal aux Etats-Unis. Dans les ghettos où vivent ceux d’origine africaine et latine, dans les réserves d’Indiens qui peuplèrent votre pays et furent exterminés, la seule égalité en cours est celle de la pauvreté et de l’exclusion.

Notre peuple, éduqué dans la solidarité et l’internationalisme, ne hait pas le peuple nord-américain, ne souhaite pas voir mourir de jeunes soldats de votre pays, Blancs, Noirs, Indiens, Métis, Latino-Américains bien souvent, que le chômage pousse à s’enrôler dans l’armée où ils sont ensuite expédiés dans n’importe quel « trou perdu » du monde dans le cadre d’attaques traîtresses et préventives ou de guerres de conquête.

Les tortures incroyables appliquées aux prisonniers en Irak ont scandalisé le monde.

Je ne prétends pas vous offenser, je vous l’ai dit. Je souhaiterais simplement qu’à un moment de loisir, l’un de vos conseillers vous mette ces vérités sous le nez, même si elles n’ont pas l’heur de vous plaire.

.......

Au nom du peuple cubain

Fidel Castro Ruz

Jean-Paul Moreau
S
3 juin 2004 22:04
J'ai déjà remarqué que tu fais souvent allusion au senior maximo, mais que je sache Castro n'est pas un grand démocratie loin de là ! Un type qui s'accroche au pouvoir depuis 1959, c'est pas vraiment exemple !
je me trompe ?

---------------------------------------- Israel doit être jugé pour ses crimes, tôt ou tard.
M
3 juin 2004 22:27
Quelques indicateurs de dévellopement à Cuba

Taux d'analphabétisme : 0.2%

Nombre d'habitants par enseignant : 43

Nombre d'habitants par médecin : 72

Taux de mortalité enfantine : 6.2 pour mille enfants nés vivants

Espérance de vie : 76 ans



La réalité de Cuba est complexe........Il y aurait bien des choses à améliorer..........mais malgré celà Castro reste très populaire dans son pays et en amérique latine.......Pourquoi me diras tu?........Tout simplement parce que Cuba subit un embargo depuis aujourd'hui plus de 40 ans......et que malgré une propagande américaine impitoyable à l'encontre de l'île......Cuba constitue un modèle éducatif pour tous les pays en voix de dévellopement.......Voilà quelques articles qui pourront "je l'espère" une vision plus objective de la situation cubaine.....


La politique Américaine vis à vis de Cuba d'après Michael Moore:

"Fidel Castro mort de rire


Vous êtes vous demandé pourquoi Fidel Castro est au pouvoir depuis si longtemps ? Personne, à part le roi de Jordanie, n’a duré aussi longtemps au sommet. Ce type a vu passer huit présidents des Etats-Unis, 10 Jeux olympiques, et le retour de la comète Halley. Et quoi que fasse le gouvernement des Etats-Unis pour le détrôner, il a plus de vies que (la chanteuse) Cher a de "come-back" dans le show-biz.

C’est pas que nos dirigeants américains n’aient pas fait de leur mieux. Depuis que Castro a libéré son pays du régime corrompu de Batista soutenu par les Etats-Unis et la Mafia, Washington a tenté une large variété de méthodes pour l’éjecter de son siège. On trouve des tentatives d’assassinat financés avec l’argent de nos impôts, des invasions, des blocus, des embargos, des menaces de destruction nucléaire, le chaos interne, la guerre biologique (la CIA a balancé la fièvre porcine sur le pays en 1971, obligeant les Cubains à détruire 500.000 porcs).

Et, quelque chose qui me paraît étrange, il y a même une base navale des Etats-Unis sur l’île de Cuba ! Imaginez, qu’après avoir battu les Anglais pendant notre révolution, nous les ayons laissé garder quelques milliers d’hommes et une poignée de navires de guerre dans la Baie de New York. Bizarre.

Le Président Kennedy, qui appliquait le plan de Président Eisenhower d’envahir Cuba par la Baie des Cochons, donna des ordres à la CIA pour assassiner Castro, en essayant tout, du stylo-plume rempli d’encre empoisonnée jusqu’au cigare explosif. (Non, je ne suis pas allé chercher mes infos à Hollywood ; c’est tout marqué dans le rapport du Comité Church du Congrès des Etats-Unis, 1975.)

Bien entendu, rien n’a marché. Castro est devenu plus fort et les Etats-Unis ont continué à devenir fous. Cuba était perçu comme "celui qui nous avait échappé". C’en est devenu embarrassant pour nous. Voilà que nous avions dans la poche chaque nation de notre hémisphère, sauf ces maudits Cubains. Ca faisait vilain. Comme quand toute la famille sort pour dîner et que la seule mauvaise graine, le petit Billy, refuse de s’asseoir tranquillement et d’obéir. Tout le monde autour observe les parents en se demandant comment ils vont s’y prendre... L’image qu’ils donnent de n’avoir aucune discipline ou de contrôle est la pire des humiliations. Alors ils se mettent à gifler little Billy, mais sans résultat : il n’est pas près de manger ses petits pois.

C’est cet air ridicule que nous avons aux yeux du reste du monde. Comme si nous étions devenus fous à cause de ce petit pays à 180 km de nos côtes. Nous ne ressentons pas la même chose lorsqu’il s’agit d’une vraie menace pour l’humanité, comme celle posée par le gouvernement chinois, par exemple. Tu parles d’un bande de voyous. Et pourtant, nous ne pouvons pas nous retenir de coucher avec eux. Washington a passé 23 ans à nous monter la tête contre les Chinois et soudainement, un jour, ils sont devenus nos amis. Il s’est avéré que les Républicains et leurs copains des multinationales n’étaient pas vraiment contre le communisme - juste contre le communisme qui vous empêche d’entrer dans le pays et gagner quelques sous.

Et ça, bien sûr, a été l’erreur fatale de Castro. Une fois avoir pris le contrôle et nationalisé toutes les entreprises états-uniennes et avoir viré la Mafia de La Havane, il aurait aussi bien pu aller s’asseoir sur la faille de San Andreas, parce que la colère divine d’Oncle Sam s’est abattu sur lui, et elle ne s’est pas calmée depuis 37 ans. Et pourtant Castro a survécu. Pour ce seul exploit, et malgré tous ses défauts (une répression politique, des discours de quatre heures, un taux d’alphabétisation de 100%), on est bien obligé d’admirer ce type.

Alors pourquoi continuons-nous à nous battre contre ce résidu de Guerre froide ? La réponse se trouve dans une ville appelée Miami. Là-bas, une bande d’exilés cubains cinglés ont pris le contrôle de la politique étrangère des Etats-Unis vis-à-vis de cette toute petite île-nation. Ces Cubains, dont beaucoup étaient des supporters de Batista et vivaient très bien pendant que le bandit dirigeait le pays, semblent ne pas avoir pris une seule nuit de sommeil depuis qu’ils ont ramassé leurs affaires et qu’ils sont partis en direction de la Floride.

Et depuis 1960, ils insistent pour nous entraîner dans leur folie. Pourquoi est-ce qu’à chaque événement tragique qui s’abat sur notre pays - Assassinat de Kennedy, Watergate, Iran-Contra, drogue - la liste est longue - on trouve toujours ces exilés cubains dans les parages et impliqués dans ces affaires ? D’abord ça a été les connexions de Lee Harvey Oswald avec les Cubains de la Nouvelle-Orléans. (Ou est-ce que ce sont les exilés cubains seuls qui ont tué Kennedy ou Castro qui en a eu marre de servir de cible à Kennedy ? Quelque soit la théorie que vous préférez, les Cubains exilés sont dans les parages).

Ensuite, dans la nuit du 17 Juin, 1972, trois Cubains, Bernard Barker, Eugenio Martinez et Virgilio Gonzales (plus les Etats-uniens Frank Sturgis et James McCord Jr.) furent surpris en train de cambrioler les bureaux du Watergate du président du Parti Démocrate. Cette opération clandestine finit par entraîner la chute du Président Nixon. Tout n’est donc pas négatif dans cette opération.

A ce jour, Barker et Gonzalez sont considérés comme des héros dans la communauté cubaine de Miami. Martinez, qui devait plus tard être gracié par Ronald Reagan, est le seul qui se sente mal. "Je ne voulais pas être impliqué dans le chute d’un Président des Etats-Unis". Oh, comme c’est gentil à vous !

Lorsque Olivier North a eu besoin d’une couverture pour convoyer des armes au Nicaragua pour aider à renverser le gouvernement, à qui d’autre pouvait-il s’adresser sinon aux Cubains de Miami ? Le vétéran de la Baie des Cochons, Ramon Medina et Rafael Quintero étaient des dirigeants clés de la compagnie de transport aérien qui devait fournir les armes à la "contra". La guerre des Contras, soutenue par les Etats-Unis, provoqua la mort de 30.000 Nicaraguayens.

Nous avons financé ces Cubains exilés et en guise de remerciement ils ont fait introduire des drogues illégales aux Etats-Unis, détruisant des familles et des parties entières de nos villes. Dès le début des années 60, un certain nombre de Cubains (qui avaient aussi participé à la Baie des Cochons) commençaient à diriger les plus grands réseaux de drogue du pays. La DEA (Département anti-drogues, N.d.T.) trouva peu d’appuis auprès du gouvernement fédéral pour courir après ces exilés cubains, parce qu’ils s’étaient regroupés sous la bannière bidon de "partisans de la liberté". En fait, la plupart des groupes n’étaient rien de plus que des couvertures pour des opérations de trafic de drogues. Ces mêmes trafiquants ont ensuite aidé à passer des armes au Nicaragua.

Des organisations terroristes cubaines basées aux Etats-Unis ont été responsables de plus de deux cents attentats à la bombe et au moins cent meurtres depuis la Révolution de Castro. Ils ont réussi à inspirer tellement de trouille que je ne devrais même pas être en train d’écrire cet article. Je suis, après tout, un des rares Etats-uniens à ne pas porter d’armes.

Alors pourquoi est-ce que je n’ai pas peur ? Parce que tous ces exilés cubains, malgré tous leurs grands airs et tout leur terrorisme, sont en fait une bande de minables. Oui, des minables.

Vous voulez des preuves ? Pour commencer, quand on n’aime pas l’oppresseur dans son pays, on reste et on tente de le renverser. On peut avoir recours à la force (Révolution américaine, Révolution française) ou des moyens pacifiques (Gandhi en Inde ou Mandela en Afrique du Sud). Mais on ne fait pas demi-tour pour détaler comme l’ont fait ces Cubains.

Imaginez que tous les colons américains se soient enfuis au Canada, et aient insisté pour que les Canadiens prennent la responsabilité de renverser les Britanniques dans les Etats-Unis Les Sandinistes n’auraient jamais libérer leur pays de Somoza s’ils s’étaient assis sur une plage au Costa Rica en buvant des margaritas et en devenant riches. Mandela est allé en prison, pas en Libye ni à Londres.

Mais les riches cubains ont détalé vers Miami où ils sont devenus encore plus riches. 90% de ces exilés sont blancs, alors que la majorité des Cubains - 62% - sont noirs ou métis. Les blancs savaient qu’ils ne pouvaient rester à Cuba parce qu’ils n’avaient aucun soutien du peuple. Alors ils sont venus ici, en pensant que nous allions nous battre pour eux. Et comme une bande d’imbéciles, c’est ce que nous avons fait.

Ce n’est pas que ces pleurnichards de Cubains n’aient pas essayé de se débrouiller un peu. Mais un rapide examen de leurs efforts fait penser à un film comique muet. La Baie des Cochons est le plus connu de leurs fiascos. Il y avait tous les ingrédients d’une grande farce - mauvais bateaux, mauvaise plage, pas de munitions, personne pour les accueillir et, pour finir, on les abandonne sur place, à traîner dans un coin de l’île qu’ils ne connaissent pas (leur chauffeurs, je suppose, ne les avaient jamais emmenés par là dans le bon vieux temps).

Leur embarras fut tellement monumental que le monde entier en rigole encore, et les Cubains de Miami ne l’ont jamais oublié ou pardonné. Dites "Baie des Cochons" à l’un d’entre eux et c’est comme si vous étiez un dentiste avec une fraise sur un nerf à vif.

On pourrait penser que la défaite de la Baie des Cochons leur aurait donné une leçon. Mais on serait en pleine spéculation. VOUS auriez appris une leçon. Mais pas eux. Depuis 1962, de nombreux groupes d’exilés cubains ont tenté encore plus de raids pour "libérer" leur pays.

Passons directement aux points forts :

En 1981, un groupe d’exilés cubains accostèrent sur l’île de Providenciales dans les Caraïbes, sur la route pour envahir Cuba. Leur bateau, le seul d’un groupe de quatre à avoir réussi à sortir de la rivière Miami, (les trois autres furent interceptés par les gardes-côtes à cause du mauvais temps, des problèmes de moteur ou un nombre insuffisant de gilets de sauvetage) heurta un récif prés de Providenciales. Coincé sur l’île, sans eau et sans abri, les Cubains de Miami ont commencé à se battre entre eux. Il ont supplié les gens de Miami de venir les sauver et après trois jours furent évacués par avion vers la Floride. Le seul à avoir réussi à atteindre les eaux cubaines, Geraldo Fuentes, souffrit d’une attaque d’appendicite alors qu’il se trouvait encore en mer et a du être héliporté par les gardes-côtes jusqu’à Guantanamo.

En 1968, un groupe de Cubains de Miami avait appris qu’un bateau polonais avait accosté dans un port de Miami et qu’une délégation cubaine pouvait se trouver à bord. De la jetée MacArthur (selon le journal St Petersburg Times) les exilés cubains ont tiré avec un bazooka de fabrication artisanale et ont touché la coque. A peine une égratignure. Le dirigeant du groupe, Orlando Bosch, fut condamné à dix ans de prison, mais fut libéré en 1972. Bosch expliqua qu’ils avaient espéré faire plus de dégâts mais que "c’était un GRAND bateau !" Bosch avait déjà été arrêté pour avoir baladé une torpille dans le centre de Miami à une heure de pointe. Une autre fois il fut arrêté avec 600 bombes (des vaporisateurs) chargés de dynamite dans le coffre de sa Cadillac. En 1990, l’administration Bush le fit sortir de prison, où il était enfermé pour n’avoir pas respecté le contrôle judiciaire auquel il était soumis.

Selon le mensuel Washington Monthly, "Au cours de l’été et de l’automne de 1963, cinq raids de commandos ont été lancés contre Cuba, dans l’espoir de déstabiliser le régime. La rachitique « cinquième colonne » fut instruite pour laisser couler les chasses d’eau et de laisser les lumières allumées pour consommer de l’énergie."

En 1962, selon le San Francisco Chronicle, l’exilé Cubain José Basulto, au cours d’une mission effectuée pour la CIA, a tiré au canon de 20mm depuis un hors-bord contre l’Hôtel Inca sur la Baie de la Havane. Il espérait tuer Fidel Castro. Le tir a raté la cible et Basulto, voyant du gasoil se répandre sur son bateau, fit demi-tour vers la Floride. "Un de nos réservoirs était en plastique et a commencé à fuir", a expliqué Basulto plus tard. "Il y avait du gasoil partout sur le pont. Nous ne savions plus quoi faire".

Des années plus tard, Basulto devait former "Brothers to the Rescue", un groupe d’exilés qui ont passé les dernières années à faire voler des avions au dessus de Cuba, survolant des sites cubains, lâchant des tracts, et en général tentant d’intimider le gouvernement cubain. En février 1996, Castro en avait apparemment assez de leur harcèlement et, après le vingt-cinquième incident en vingt mois, où les avions de Brothers avaient violé l’espace aérien cubain, il a ordonné d’abattre deux des avions.

Bien que Brothers était en train de violer la loi des Etats-Unis en volant dans l’espace aérien cubain, l’administration Clinton est encore allée remplir la gamelle des exilés et leur a servi une loi destinée à resserrer l’embargo contre Cuba. Cet embargo a provoqué la colère du reste du monde contre les Etats-Unis - l’Assemblée générale des Nations Unies a voté par 117 voix contre 3 une "condamnation" des Etats-Unis pour sa violence économique contre Cuba (comme à chaque fois qu’elle vote sur cette question).

La semaine suivante, les exilés ont essayé de forcer la main des Etats-Unis, en espérant une sorte d’intervention militaire contre Castro. Ils ont annoncé que le samedi suivant, ils allaient sortir une flottille de bateaux jusqu’aux côtes cubaines pour protester contre la perte des deux avions. Clinton décida de faire la plus grande démonstration de force depuis la Crise des missiles, et envoya un escadron de chasseurs F-15, onze vedettes des gardes-côtes, deux croisières lance-missiles de la Navy, une frégate, deux avions C-130, une flopée d’hélicoptères, des AWACS, et six cent gardes-côtes pour accompagner la flottille

La seule chose qu’il avait oublié était la Dramamine - en définitive la seule chose dont les Cubains de Miami avaient vraiment besoin. A 60 km à peine de Key West, les Cubains dans les bateaux ont commencé à avoir le mal de mer, dégueulant à souhait et suppliant que les foutus yachts fassent demi-tour. Sous le regard du monde entier, les Cubains de Miami ont encore une fois fait demi-tour et ont détalé. A leur retour, ils ont tenu une conférence de presse pour expliquer la retraite. Un des porte-parole était encore un peu secoué, et on pouvait voir les journalistes prendre leurs distances, pour éviter de recevoir le résultat d’une de ses gerbes.

"Il y avait une terrible tempête sur la mer," raconta le dirigeant cubain qui perdait rapidement ses couleurs. "Les vagues faisaient plus de 4 mètres et nous avons dû faire demi-tour ou perdre nos bateaux !". En même temps qu’il parlait, un génie créatif qui devait bosser le week-end chez CNN a décidé de faire passer le film de la flottille en route vers Cuba. Le soleil billait, la mer était presque plate avec une légère brise, très légère. Des journalistes qui étaient en mer ont dit qu’après le départ des caméras de CNN, "les choses se sont gâtées". Ca, c’est sûr. Castro devait être mort de rire."






Retour sur la crise des missiles à Cuba

EXTRAIT DU MONDE DIPLOMATIQUE




Partant de l’hypothèse que la guerre peut résoudre les problèmes - réels - liés au terrorisme et à la détention d’armes de destruction massive, le président des Etats-Unis, M. George W. Bush, semble décidé à attaquer l’Irak, avec ou sans l’assentiment de la communauté internationale. Au mépris des conséquences funestes d’un tel engagement. En octobre et en novembre 1962, la crise des missiles à Cuba plaça l’humanité au bord d’un affrontement nucléaire. Fort heureusement, une combinaison de chance et de négociations empêcha le conflit. Avec le recul, d’étonnantes similitudes relient les deux situations, du cynisme des faucons américains à l’instrumentation des Nations unies.

En janvier 1959, l’entrée triomphale à La Havane d’Ernesto « Che » Guevara et de M. Fidel Castro fit craindre à l’administration des Etats-Unis et au président Dwight Eisenhower que le communisme se répande à travers l’Amérique latine. Allié sûr de Washington durant la guerre froide, le dictateur Fulgencio Batista avait été renversé par une guérilla soutenue par l’immense majorité du peuple cubain. Avant même que M. Castro - qui n’était pas alors communiste - mette en oeuvre sa réforme agraire, le 17 mai, et commence à exproprier les compagnies américaines, en débutant par les terres de la firme bananière United Fruit Co, le 4 avril 1960, le Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche avait décidé, le 10 mars 1959, qu’il devait être remplacé et étudiait des stratégies pour « mettre en place un nouveau gouvernement à Cuba ».

Autorisée par Eisenhower à collaborer avec des organisations terroristes, la Central Intelligence Agency (CIA) commença à organiser, à payer, à armer et à entraîner des exilés cubains pour saboter la politique de M. Castro. Dans le plus grand secret, elle fut autorisée à mettre à exécution des opérations d’assassinat contre le président cubain, comme l’a révélé, en 1975, la commission spéciale du Sénat des Etats-Unis. Ainsi commença, dès 1959, une guerre non déclarée des Etats-Unis contre Cuba.

Les attaques à la bombe et le sabotage effectué par les terroristes de la CIA commencèrent le 21 octobre 1959, lorsque deux avions, en provenance des Etats-Unis, mitraillèrent La Havane, y faisant 2 morts et 50 blessés. Le ministre cubain des affaires étrangères, Raul Roa, porta l’affaire devant les Nations unies (ONU) et, le 18 juillet 1960, présenta le nombre de Cubains tués, les numéros d’immatriculation des avions, les noms des pilotes et l’origine des attaques au Conseil de sécurité.

Manipulation des Nations unies
L’ambassadeur des Etats-Unis, Henry Cabot Lodge, réfuta les accusations : « Bien que cela me semble tout à fait inutile, permettez-moi ici et maintenant de lui donner [à M. Castro] cette assurance superflue : les Etats-Unis n’ont pas d’intention agressive vis-à-vis de Cuba. » Le Conseil de sécurité s’abstint d’agir. Cela émut M. Castro et, en septembre 1960, il se rendit à New York pour présenter l’affaire devant l’Assemblée générale de l’ONU. « Vous n’avez pas besoin de vous inquiéter, déclara-t-il d’emblée, nous allons faire de notre mieux pour être bref. » Après quoi, durant cinq heures, il énuméra et dénonça les actes criminels auxquels son régime était soumis...

Un mois avant ce discours, dans un mémorandum ultra-secret, le président Eisenhower avait accordé 13 millions de dollars pour créer un camp d’entraînement terroriste au Guatemala, où des exilés anticastristes se préparaient pour une invasion de Cuba. Celle-ci commença un samedi matin, le 15 avril 1961. Des pilotes payés par la CIA bombardèrent les aéroports de Santiago de Cuba et de San Antonio de los Baños, ainsi que les appareils de la force aérienne cubaine à La Havane. Aux premières heures de la matinée du surlendemain, 1 500 terroristes accostèrent dans la baie des Cochons. Les forces de M. Castro coulèrent les bateaux des envahisseurs et anéantirent ou firent prisonniers tous les commandos anticastristes sur la terre ferme.

Alors que les bombes pleuvaient sur Cuba, Raul Roa appela une nouvelle fois les Nations unies à l’aide. Il expliqua que son pays avait été attaqué par « une force mercenaire organisée, financée et armée par le gouvernement des Etats-Unis, en provenance du Guatemala et de Floride ». L’ambassadeur américain, Adlai Stevenson, réfuta ces accusations, qualifiées de « totalement fausses : les Etats-Unis n’ont commis aucune agression contre Cuba ». L’ambassadeur britannique, Patrick Dean, apporta son soutien à Stevenson : « Le gouvernement du Royaume-Uni sait par expérience qu’il peut faire confiance à la parole des Etats-Unis. »

Cependant, les faits ne pouvaient être niés plus longtemps. John F. Kennedy, qui avait succédé à Eisenhower à la présidence des Etats-Unis, décida d’admettre la vérité et endossa la faute, le 24 avril, dans une déclaration de la Maison Blanche : « Le président Kennedy a dit depuis le début que, en tant que président, il porte la seule responsabilité. » Mais, dès le lendemain, Washington poursuivait sa guerre contre le régime de M. Castro et imposait un embargo total sur les marchandises américaines à destination de Cuba.

Pour La Havane, qui craignait d’autres agressions, il devenait impératif de prendre toutes les mesures pour protéger sa souveraineté nationale.

A Moscou, le dirigeant de l’Union soviétique, Nikita Khrouchtchev, avait longuement observé l’agression américaine contre Cuba. Il racontera dans son autobiographie : « J’avais constamment ce problème à l’esprit... Si Cuba tombait, les autres pays latino-américains nous rejetteraient, en prétendant que, malgré toute sa puissance, l’Union soviétique n’avait pas été capable de faire quoi que ce soit pour Cuba, sauf d’émettre des protestations creuses devant les Nations unies. » Prenant un pari hasardeux, il décida de faire démarrer l’opération « Anadyr » et, en mai 1962, expédia par bateau, à travers le territoire de l’OTAN, par l’Atlantique, vers Cuba, 50 000 soldats soviétiques et 60 missiles atomiques...

Nikita Khrouchtchev marquait ainsi son engagement envers son allié caribéen, gagnait des positions stratégiques et montrait sa force à la fois aux Etats-Unis et à la Chine. Les soldats soviétiques étaient en train d’installer les missiles nucléaires à Cuba quand, le 14 octobre 1962, un avion américain U2 d’espionnage en haute altitude les photographia.

La nouvelle provoqua un choc au sein de l’administration américaine. Le président convoqua immédiatement son Conseil national de sécurité pour une réunion secrète à la Maison Blanche. « Pourquoi donc a-t-il [Khrouchtchev] mis ça [les missiles] là ?, demanda John F. Kennedy. C’est comme si, tout à coup, nous commencions à augmenter le nombre de MRBM [missiles atomiques] en Turquie ; ce serait sacrément dangereux, je pense. » McGeorg Bundy, son conseiller spécial, lui répondit : « Eh bien, c’est ce que nous avons fait, monsieur le président ! » Il se référait aux missiles nucléaires Jupiter que les Etats-Unis avaient précisément installés en Turquie, près de la frontière soviétique, en 1961.

Le président Kennedy demeurait néanmoins convaincu que les missiles nucléaires présents à quelques encablures de la Floride devaient être évacués. Ils n’étaient pas encore opérationnels, comme le lui affirmait la CIA, mais leur installation se poursuivait et le facteur temps était d’une extrême importance. Le ministre de la défense, Robert McNamara, recommanda au président de ne pas porter l’affaire devant les Nations unies : « Une fois que vous vous serez engagé dans cette approche politique, je ne pense pas que vous aurez la moindre chance d’entreprendre une action militaire. » Peu après la crise, Richard Gardner, secrétaire adjoint aux affaires internationales, expliquera franchement : « Nous, à Washington, nous considérons les Nations unies, de façon réaliste et pratique, comme un moyen de promotion de notre intérêt national. »

Soumis à l’intense pression du Pentagone, désireux de bombarder et d’envahir Cuba, John F. Kennedy prit sagement position contre cette option. C’est seulement plus tard que l’on découvrit que les forces terrestres soviétiques stationnées à Cuba étaient équipées, en plus, de missiles tactiques nucléaires qu’elles auraient utilisés contre une invasion des forces américaines. Déclenchant ainsi la première guerre atomique entre deux puissances nucléaires...

Le président choisit un blocus maritime autour de l’île pour empêcher les bateaux soviétiques d’introduire d’autres missiles. Le lundi 22 octobre, à la télévision, John F. Kennedy expliqua aux citoyens stupéfaits, aux Etats-Unis et dans le reste du monde, que l’Union soviétique, « au mépris flagrant et délibéré » de la Charte des Nations unies, avait installé des missiles nucléaires à Cuba. « Le plus grand danger aurait été de ne rien faire », souligna-t-il, en expliquant qu’il avait ordonné que soit mis en place un strict embargo pour tout équipement militaire offensif embarqué vers Cuba. En même temps, une résolution américaine appelait « au prompt démantèlement et au retrait de toutes les armes offensives stationnées à Cuba, et cela sous le contrôle d’observateurs des Nations unies ». Se référant au blocus, le secrétaire général de l’ONU, Sinth U Thant, un bouddhiste de Birmanie, raconta plus tard : « Je pouvais à peine en croire mes yeux et mes oreilles. Cela signifiait techniquement le début de la guerre contre Cuba et l’Union soviétique. Autant que je me souvienne, c’était le discours le plus funeste et le plus grave jamais prononcé par un chef d’Etat. »

Négociations en coulisse
Pour provoquer une désescalade de la crise, U Thant pria instamment tous les membres des Nations unies de s’abstenir de toute action militaire. En coulisse, il parla à Kennedy, à Khrouchtchev et à M. Castro. A ce dernier, il confessa : « Si la CIA et le Pentagone continuent à avoir un tel pouvoir, je vois le futur du monde sous un jour très sombre. »

Au même moment, Adlai Stevenson faisait du Conseil de sécurité, soudain devenu utile, « le prétoire de l’opinion mondiale », comme il le nomma. Le 25 octobre, il y présenta les photos des missiles nucléaires soviétiques à Cuba devant un public perplexe et un ambassadeur soviétique gêné. Celui-ci, Valerian Zorin, lâcha en grommelant : « Des preuves truquées... » Stevenson expliqua que Kennedy avait ordonné le blocus sans consulter le Conseil de sécurité parce que l’Union soviétique aurait stoppé toute résolution. Un ami de Stevenson observa que l’ambassadeur avait fortement impressionné le public américain : « Son courrier, au cours des quelques jours suivants, montrait qu’il était devenu une sorte de héros pour le vaste public américain, dont le régime télévisé quotidien est un mélange de violence grossière et de mensonges commerciaux imbibés de sexe. »

Des bombardiers américains avaient pris l’air, porteurs de bombes nucléaires et de plans de vol qui devaient les conduire vers des cibles en Union soviétique. Les forces de l’OTAN en Europe de l’Ouest étaient en état d’alerte. Des forces militaires américaines se rassemblaient dans le sud des Etats-Unis. Des bateaux soviétiques et des sous-marins manoeuvraient dans les Caraïbes. A Cuba, des soldats soviétiques travaillaient nuit et jour pour rendre opérationnels les missiles nucléaires. Les forces terrestres soviétiques de l’île, coupées de tout approvisionnement de leur lointain pays, pointaient leurs missiles nucléaires tactiques sur une possible force d’invasion américaine. Cuba s’attendait à une invasion imminente et positionnait également ses forces armées. Le grand désastre était proche.

Mais il ne se produisit pas. Car, en coulisse, on négocia. Fermement décidés à éviter la guerre, Kennedy et Khrouchtchev se mirent d’accord sans bruit pour retirer leurs missiles respectifs de Cuba et de Turquie, et, le 28 octobre 1962, les Etats-Unis promirent de s’abstenir de toute nouvelle agression contre Cuba (promesse non tenue). Le monde en fut soulagé. Début novembre, le conflit potentiel le plus dangereux de la guerre froide avait été écarté.

Quelles leçons tirer de cet épisode ? Celles-ci : 1) les nations, grandes et petites, doivent s’abstenir de violer les règles des Nations unies ; 2) elles ne devraient pas utiliser l’organisation dans les seuls moments où elles ont besoin d’un soutien international ; 3) les membres les plus puissants de la communauté mondiale doivent, en toute circonstance, s’abstenir de toute action militaire unilatérale.

Daniele Ganser



Cuba, le syndrome de l’île assiégée






A La Havane, du 3 au 7 avril 2003, à l’issue de procès expéditifs, plusieurs dizaines d’opposants ont été condamnés « pour avoir violé la loi de protection de l’indépendance nationale et de l’économie de Cuba ». Le 11 avril, trois hommes qui avaient détourné un ferry, en menaçant d’exécuter les passagers, étaient hâtivement jugés et exécutés. Ce durcissement du régime s’inscrit dans une escalade de la tension entre Cuba et les Etats-Unis, marquée par l’agressivité redoublée des faucons de l’administration américaine.








Dans un article publié dans le Los Angeles Times, le 16 juin 2002, M. Wayne Smith, ancien responsable de la section des intérêts des Etats-Unis à Cuba (1), a dénoncé la décision de Washington de classer l’île caraïbe parmi « les pays soutenant le terrorisme ». Professeur d’université, M. Smith avait été, en 1962, diplomate à La Havane quand John F. Kennedy décréta l’embargo, jamais levé depuis. Il avait conduit, à la fin des années 1970, pour le compte du président James Carter, la seule vraie tentative de rapprochement entre Washington et La Havane : « Nous étions proches d’un accord historique, a-t-il confié, lorsque M. Ronald Reagan, avec l’aide de M. George Bush père, a battu M. Carter aux élections. Tout est tombé à l’eau. Dommage, on aurait pu éviter vingt-cinq ans de nouvelles tensions. »

M. Smith ne mâche pas ses mots lorsqu’il dénonce la politique mise en oeuvre par M. George W. Bush pour préparer l’opinion à une invasion de l’île : « L’un des piliers de la politique de l’administration Bush à l’égard de Cuba, explique-t-il, c’est l’affirmation que le pays de M. Fidel Castro est un "Etat terroriste" aux intentions hostiles à notre égard. Mais, pourquoi ne pas entretenir avec Cuba des relations similaires à celles que nous avons avec la Chine, le Vietnam ou d’autres Etats non démocratiques ? (...) M. Bush n’entend pas dialoguer avec Cuba, pays ayant pourtant toujours lutté, indiscutablement, contre le terrorisme. Ce dialogue pourrait offusquer les exilés de Floride qui soutiennent une ligne dure contre La Havane, et pourrait faire perdre des voix au frère du président lors des élections pour le renouvellement de son poste de gouverneur de l’Etat. (...) Affirmer que Cuba est un "Etat terroriste" sape notre crédibilité, là où nous en avons le plus besoin, en l’occurrence dans la lutte contre les vrais terroristes. »

En matière de terrorisme, en ces temps de nouvelle guerre froide contre Cuba, une affaire peine à trouver place dans les médias d’Europe. Au début du mois d’avril 2003, alors que le monde apprenait les peines inacceptables prononcées à La Havane contre des opposants non violents, dans l’indifférence générale étaient confirmées aux Etats-Unis des condamnations bien plus lourdes infligées à cinq Cubains accusés de « conspiration ». L’un d’eux, M. Gerardo Hernandez, dessinateur de presse, a été condamné à effectuer dans la prison de Lompok, en Californie, une peine cumulant deux perpétuités, plus quinze années... Après trente-trois mois d’attente de jugement, dont dix-sept en isolement complet et un mois au hueco (mitard), les cinq Cubains ont pu retrouver une cellule ordinaire grâce à une campagne menée par des libéraux américains, plusieurs députés travaillistes anglais, ainsi que, entre autres personnalités, Nadine Gordimer, Prix Nobel de littérature.

Provocations à répétition
Le hueco est un cachot aux murs entièrement aveugles, de deux mètres sur deux, où le détenu est sans chaussures, en slip et maillot de corps. Une lumière aveuglante l’éblouit vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Tout contact humain est interdit, même avec les geôliers. Dans ce trou, il doit supporter les cris perpétuels des autres emmurés, rendus fous par l’enfermement.

Quel crime ont donc commis M. Gerardo Hernandez et ses compagnons pour mériter un si cruel châtiment ? Lors de leur procès, à Miami à la fin 2001, ils avaient simplement refusé de « collaborer » avec la Cour. Tous avaient admis, la veille du procès, être des agents de renseignement cubains, installés depuis des années en Floride pour découvrir les auteurs de centaines d’actes terroristes contre leur pays. Mais le FBI voulait les contraindre à faire des déclarations contre Cuba. Ils devaient affirmer que leur pays représentait un « danger pour les Etats-Unis » et qu’ils s’étaient infiltrés pour « obtenir des informations sur la sécurité nationale américaine ».

MM. Gerardo Hernandez, Antonio Guerrero, René Gonzales, Fernando Gonzales et Joaquin Méndez ont infiltré, dans les années 1990, des organisations paramilitaires anticastristes de Miami. Celles-ci mettent sur pied, à partir de la Floride, des attentats contre Cuba pour faire fuir le tourisme, moteur de la reprise économique de l’île. Toujours prêts à justifier n’importe quelle action au nom de la lutte contre le terrorisme, les Etats-Unis tolèrent en revanche, sur leur propre territoire, des criminels qui planifient des attentats contre Cuba - traité par les faucons de Washington d’« Etat voyou » voire de « complice du terrorisme » ! L’un de ces attentats (2) a causé la mort, le 4 septembre 1997, à l’Hôtel Copacabana de La Havane, d’un jeune Italien, Fabio Di Celmo. La charge explosive avait été posée par un Salvadorien engagé par M. Luis Posada Carriles (3), vieux routier de la « guerre sale » contre Cuba, au service, tout comme son ami Orlando Bosch, de la Fondation cubano-américaine de Miami.

Les deux compères avaient déjà participé à la préparation de l’explosion en vol d’un avion de ligne cubain, au large de la Barbade en 1976 (73 morts), et à l’attentat contre le ministre des affaires étrangères chilien Orlando Letelier, à Washington, sans qu’aucun juge américain ne les ait jamais inquiétés. Qu’on imagine l’ampleur de la protestation si, à Cuba, ce type d’actions avait été organisé contre les Etats-Unis ? Depuis quarante ans, l’île est harcelée, non seulement par l’embargo économique (4), mais aussi par ces constantes agressions occultées par les médias internationaux.

L’un des cinq Cubains condamnés, M. René Gonzales, a un passeport américain. Fils d’un ouvrier de la métallurgie émigré à Chicago et d’une mère cubaine dont la famille vivait en Virginie du Nord, il est né aux Etats-Unis. Revenu à Cuba avec ses parents en 1961, René devint pilote, tandis que son frère Roberto faisait des études de droit. Un jour, à la surprise de tous, René abandonne sa femme et sa fille, détourne un avion et s’enfuit aux Etats-Unis, où il est accueilli en héros...

A Miami, comme pour les quatre autres Cubains arrivés en Floride par des chemins différents, une nouvelle vie commence. Ils infiltrent des organisations anticastristes, notamment Hermanos al rescate (Frères du sauvetage), organisation officiellement engagée dans le sauvetage des balseros (5). Le chef de cette organisation, M. José Basurto, se vante en public de se livrer à des provocations, comme celle de violer régulièrement l’espace aérien cubain avec de petits avions de tourisme d’où sont lancés, à basse altitude, des tracts incitant à la dissidence. Alertées par les informations de M. Gonzales et de son groupe, les autorités cubaines envoient vingt-trois notes diplomatiques au gouvernement des Etats-Unis, en mettant l’accent sur le caractère dangereux de ces vols de provocation. Washington ne bouge pas. Jusqu’à ce que, le 24 février 1996, deux avions d’Hermanos al rescate soient abattus par la DCA cubaine.

Les appareils d’Hermanos al rescate ne violaient pas seulement l’espace aérien : ils avaient commencé à brouiller les fréquences radio des tours de contrôle des aéroports de La Havane et de Varadero, mettant en danger la sécurité des avions de ligne lors des manoeuvres de décollage et d’atterrissage. Au procès des « Cinq de Miami », des militaires américains, tel le colonel Eugene Carol, et des fonctionnaires de l’administration Clinton, entre autres M. Richard Nunzio, sollicités par la défense, témoignèrent avoir mis en garde M. Basurto : « Les Cubains [ont] fini par perdre patience. »

Après six années passées à Miami, M. Gonzales avait réussi à faire venir sa famille. A cette époque, MM. Castro et Clinton avaient engagé un dialogue diplomatique pour livrer une lutte commune contre le terrorisme. Et, en juin 1998, La Havane avait même transmis au FBI les renseignements reçus du groupe infiltré en Floride. Ce sont précisément ces documents qui ont servi à arrêter les cinq agents antiterroristes cubains !

Le premier procès a eu lieu à la fin 2001, à Miami. Dix-sept avocats choisis par la cour se sont désistés par crainte des représailles dans un Etat, la Floride, où la communauté anticastriste est la plus nombreuse et la plus agressive. « Rien que pour cette raison, souligna M. Paul McKenna, avocat commis d’office de M. Gerardo Hernandez - le jugement, selon nos lois, n’aurait pas dû avoir lieu à Miami. »

Au cours des débats, le procureur a reconnu que les cinq Cubains n’avaient eu accès à aucune information concernant la sécurité nationale américaine. Il ne les a d’ailleurs pas accusés d’espionnage, mais de « conspiration dans le but de se livrer à de l’espionnage » - inculpés « pour avoir eu l’intention de commettre un crime » ! Malgré cette curiosité juridique, le jury les a condamnés à des peines très lourdes, en tant que « commanditaires » du tir contre les deux avions d’Hermanos al rescate, action décidée par le gouvernement cubain en réponse à des provocations... Prestigieux défenseur des droits civiques, M. Leonard Weinglass, qui assure la défense d’un des cinq, a affirmé : « Le gouvernement des Etats-Unis les a inculpés car ils étaient en train de s’approcher de trop près de ses propres réseaux terroristes. »

C’est cette politique, et le syndrome de l’« île assiégée », qui a fait réagir brutalement, de façon plus que contestable, le gouvernement cubain en mars 2003 et a conduit aux procès d’avril d’opposants non violents, aux peines excessives qui les ont frappés ainsi qu’aux exécutions - mettant fin à trois ans de moratoire sur la peine de mort - de trois preneurs d’otages. Des mesures aussi détestables que la stratégie de la tension poursuivie par M. Bush.

Cette stratégie s’est matérialisée récemment par l’envoi à La Havane, comme chef de la section des intérêts américains, de M. James Cason, un « faucon » lié au groupe d’extrême droite qui, au sein de l’administration, pilote les relations de Washington avec l’Amérique latine, et où l’on trouve également MM. Otto Reich (6), Elliott Abrams, John Negroponte, etc. M. Cason est arrivé à Cuba avec un budget d’environ 2 millions de dollars et l’intention déclarée (au cours de conférences de presse) de « renverser le régime » et de créer une situation de confrontation. Selon M. Wayne Smith, le diplomate américain cité plus haut : « L’attitude de M. James Cason et ses réunions avec les opposants répondent à un dessein de l’administration Bush de provoquer le gouvernement cubain. » Et il a ajouté : « Cuba ne peut tolérer de telles réunions dans le contexte actuel de la politique des Etats-Unis. C’est un piège tendu à son gouvernement (7). »

Le poids de la communauté cubaine de Floride
Depuis son bureau et sa résidence, M. Cason avait entrepris de se faire des amis à bas prix : un ordinateur, quelques dollars en liquide, des émetteurs... Une opération qui a jeté dans le désarroi les opposants sincères (MM. Oswaldo Payá, Elisardo Sanchez) qui n’ont pas été inquiétés par les autorités et n’ont pas besoin de dollars pour faire leur choix. La démocratie ne s’affirme pas en achetant les consciences.

Elu dans des circonstances très controversées et grâce aux voix des électeurs de Floride (après avoir fait invalider le vote de dizaines de milliers d’Afro-Américains), M. George W. Bush doit sa présidence au vote massif en sa faveur de la communauté américano-cubaine, férocement anticastriste, de Floride, Etat gouverné par son frère. En guise de reconnaissance, M. Bush a promis de harceler Cuba, de saboter le tourisme, de renforcer l’embargo et de renverser le régime.

Une certaine gauche européenne ne cesse de stigmatiser les comportements du régime cubain, mais elle se tait sur les agressions constantes subies par La Havane. C’est trop souvent faire silence sur les harcèlements de l’administration Bush contre Cuba, comme l’ont récemment souligné, entre autres, Howard Zinn, Edward Said et Noam Chomsky (8).

Quiconque demande à La Havane davantage de démocratie ne devrait pas oublier que les droits humains comprennent aussi les droits économiques, sociaux et culturels, mieux défendus à Cuba que dans maints pays. Par ailleurs, en matière de libertés, il ne faudrait pas que le cas de Cuba occulte d’autres cruelles réalités : le scandale du bagne américain de Guantanamo, et les violations systématiques des droits humains qui entraînent des centaines de morts chaque année en Colombie, au Guatemala, au Pérou, en Bolivie, au Mexique (9) et dans d’autres pays où certains feignent de croire que la démocratie est revenue simplement parce que l’on y vote tous les quatre ou cinq ans...

Gianni Minà."

Anticastrisme primaire






Lancée par quelques médias parisiens, une campagne a été déclenchée autour de la question : fallait-il participer au Salon du livre de La Havane dont le pays invité, cette année, était la France ? Cette participation, ont soutenu certains, reviendrait à cautionner le régime cubain. Mais le boycottage du Salon n’aurait-il pas conduit, en revanche, à renforcer le blocus de l’île ? Et à rallier, de fait, les thèses les plus hostiles à une transition intérieure tranquille et à une normalisation des relations avec Cuba ?




Par Ignacio Ramonet



Depuis plus de quarante ans, les Etats-Unis imposent à Cuba un embargo dévastateur qui fait obstacle à un développement normal et entraîne des conséquences tragiques pour les habitants de l’île. Washington conduit, en plus, une guerre idéologique constante contre La Havane, par le biais des puissantes Radio Martí et TV Martí, installées en Floride et qui inondent Cuba de propagande comme au temps de la guerre froide... De surcroît, plusieurs organisations terroristes, hostiles au régime cubain, siègent en Floride, y possèdent des camps d’entraînement et envoient régulièrement sur l’île, avec la complicité passive des autorités américaines, des commandos armés commettre des attentats.

Ainsi, depuis quatre décennies, Cuba fait face à des agressions multiformes des Etats-Unis. Malgré ce contexte de guerre larvée, ce petit pays, attaché à sa souveraineté, a obtenu des résultats en matière de développement humain tout à fait exceptionnels : abolition du racisme, émancipation de la femme, éradication de l’analphabétisme, réduction drastique de la mortalité infantile, élévation du niveau culturel général... En matière d’éducation, de santé et de sport, le pays a obtenu des résultats qui le placent dans le groupe des Etats les plus performants (1).

Sur le plan des libertés, les choses sont loin d’être satisfaisantes, comme Le Monde diplomatique n’a pas manqué de le signaler (2). Et le dernier rapport d’Amnesty International (3) sur Cuba constate qu’« au moins treize personnes considérées par Amnesty International comme des prisonniers d’opinion se trouvaient derrière les barreaux à la fin de l’année 2000 ». C’est grave (même si Amnesty signale que « l’embargo des Etats-Unis est resté en vigueur » et « reconnaît que cette mesure renforce les difficultés dans le pays et contribue, entre autres, à aggraver les conditions carcérales »), mais c’est loin d’être le « goulag » annoncé. Le rapport ne signale ni torture, ni « disparition », ni assassinat. Pas un cas. Alors que dans des « démocraties » toutes proches - Guatemala, Honduras, Haïti, voire au Mexique ou au Brésil - des syndicalistes, des opposants, des journalistes (4), des prêtres, des maires continuent d’être assassinés... A quoi il faut ajouter, dans ces pays, la violation constante des droits économiques, sociaux et culturels, la mortalité infantile, l’analphabétisme, les sans-abri, les enfants-mendiants, la drogue, les délinquances... La lecture des rapports d’Amnesty sur ces pays fait dresser les cheveux sur la tête.

Après l’effondrement de l’Union soviétique et des régimes d’Europe de l’Est, Etats avec lesquels Cuba réalisait l’essentiel de son commerce extérieur, beaucoup de politologues annoncèrent l’écroulement rapide du régime cubain. C’était mal comprendre la vraie nature de celui-ci, qui est, avant tout, le garant de l’indépendance nationale. Le régime a d’ailleurs beaucoup changé, abandonnant des pans entiers de la vieille orthodoxie « socialiste ». Les lois sur l’agriculture ont été modifiées, l’entreprise privée reconnue, le tourisme encou-ragé (avec ses conséquences négatives, comme l’essor de la prostitution...), les firmes à capitaux mixtes multipliées, la vie culturelle dynamisée... Cuba est un pays infiniment plus ouvert qu’il ne l’était il y a dix ans.

La Havane a cessé, depuis longtemps, d’exporter sa révolution, et tous les pays latino-américains ont renoué leurs relations diplomatiques. Le voyage du pape Jean Paul II, en 1998, a marqué à cet égard un tournant. Le pape avait alors demandé : « Que Cuba s’ouvre au monde et que le monde s’ouvre à Cuba. » Le roi d’Espagne s’est également rendu sur l’île et a rencontré M. Fidel Castro. Même si certains activistes sont parfois injustement molestés et arrêtés, les principaux dissidents sont en liberté et reçoivent très officiellement la plupart des dirigeants étrangers qui se rendent sur l’île. les adversaires les plus acharnés de Cuba admettent que « les temps ont changé : les Cubains critiquent tout, les étrangers sont partout. On rencontre parfois un dissident de l’intérieur, et il parle... (5) ».

Les chancelleries occidentales, de leur côté, ont tiré la leçon de l’échec des transitions à l’Est. L’effondrement humanitaire de la Russie et d’autres pays de l’Est, les guerres ethniques des Balkans et du Caucase, avec leurs centaines de milliers de morts, sont venus rappeler que l’Occident n’a pas de formule magique pour garantir un passage réussi à la démocratie. D’autant que celle-ci a fortement déçu dans de nombreux pays et s’est traduite, à l’heure de la mondialisation libérale, par des privatisations sauvages, la dilapidation du patrimoine de l’Etat, la destruction du secteur public, l’écroulement de la création culturelle, l’apparition de mafias et de réseaux délinquants, l’appauvrissement généralisé...

Le 11 septembre 2001, M. Fidel Castro a immédiatement dénoncé les attentats et exprimé sa solidarité au peuple américain. Il ne s’est pas opposé à l’installation des prisonniers d’Al-Qaida sur la base militaire de Guantanamo Bay. De son côté, M. George W. Bush n’a pas inclus Cuba parmi les pays de l’« axe du Mal »..

Inquisiteurs paresseux
Les relations américano-cubaines, si elles restent marquées par l’injuste blocus commercial, ont évolué, au cours des deux mandats du président William Clinton, dans un sens plus constructif. Des vols directs entre les Etats-Unis et Cuba existent désormais, qui permettent aux émigrés cubains de rendre visite à leurs parents. Ces émigrés peuvent également transférer, chaque mois, à partir des Etats-Unis, directement, des devises à leur famille. Et même les touristes américains reviennent par milliers (6)... Il est clair que Washington mise sur une transition pacifique à Cuba et redoute une déstabilisation brutale qui entraînerait le départ de centaines de milliers de boat people vers la Floride, dont l’équilibre démographique serait bouleversé...

Des dizaines de personnalités américaines (sénateurs, représentants, universitaires, scientifiques, journalistes, membres du clergé) se succèdent de manière ininterrompue à La Havane. MM. Jesse Jackson, Ted Turner, Francis Ford Coppola, Robert Redford, Mme Jane Fonda, s’y rendent régulièrement. En février dernier, le cinéaste Oliver Stone y a séjourné pendant plusieurs semaines, accompagnant partout M. Fidel Castro, sur lequel il tournait un documentaire... Et on pourrait citer le passage à Cuba de dizaines de personnalités latino-américaines et européennes (italiennes, françaises, espagnoles et portugaises notamment). Nul ne s’en émeut.

A l’exception, semble-t-il, d’un quarteron d’inconsolables nostalgiques de l’anticommunisme d’antan. Ignorant le nouveau contexte géopolitique, ces anciens combattants de la guerre froide ont donc critiqué la participation de personnalités françaises (et notamment la mienne) au Salon du livre de La Havane.

Se fondant sur un article truffé d’erreurs du quotidien Libération (7), sans vérifier l’information (8), plusieurs inquisiteurs paresseux (9) ont démontré, une fois encore, que, comme des perroquets, les médias répètent les médias...

Dans le cadre de sa politique nouvelle de diffusion d’ouvrages non orthodoxes (10), l’Institut du livre cubain a souhaité éditer mon livre Propagandes silencieuses (11). Tous ceux qui ont pris la peine de le lire savent qu’il est irrécupérable par quelque pouvoir que ce soit (12). Conçu dans l’esprit subversif des maîtres de l’école de Francfort (Adorno, Benjamin, Marcuse), il propose une boîte à outils conceptuels permettant de se défendre contre toute manipulation des esprits d’où qu’elle vienne, de droite comme de gauche.

La présentation du livre à La Havane a été suivie d’un débat franc et ouvert avec des intellectuels, des journalistes et des étudiants, en présence non seulement de M. Fidel Castro (13), mais également de deux importantes personnalités américaines, les Prix Nobel d’économie Robert Mundell et Joseph E.Stiglitz.

Au cours de ce débat, j’ai rappelé, entre autres, que « l’Union soviétique avait perdu par K.-O. la guerre froide » et que, de cette défaite flagrante, il fallait tirer la leçon suivante : « Un régime sans démocratie et une économie sans marché conduisent à la catastrophe. » M. Fidel Castro a confirmé qu’il n’y avait plus désormais de « modèle » en politique, et que nul ne savait plus très bien ce que le concept de « socialisme » signifiait à l’heure actuelle (14). Il a d’ailleurs ajouté que, si la contestation de la mondialisation libérale était légitime, il fallait radicalement condamner tout recours à la violence...

Plus de 200 000 personnes ont visité ce Salon du livre de La Havane (qui détient le record de la plus forte fréquentation au monde...), cinq millions d’ouvrages ont été diffusés à cette occasion dans ce petit pays où la lecture demeure une passion. Des centaines de débats sur les sujets les plus divers ont eu lieu. Les éditeurs français ont pu librement présenter les livres des auteurs critiques à l’égard du régime (Cabrera Infante, Reinaldo Arenas, Jesus Diaz, José Triana, Raul Rivero, etc.) (15). Aucun ouvrage n’a été censuré par les autorités. Ce qui confirme, une fois de plus, que l’anticastrisme primaire est le libéralisme des imbéciles...

Ignacio Ramonet."



Extrait de cuba solidarity project:

"RADIO HAVANA CUBA

Union des Jeunes pour le Progrès : sous le signe de l'entente et la
fraternité

(6 mai)

Eric Alexandre Poher est Secrétaire Général de l'UJP, organisation de jeunes
gaullistes qui est une des composantes du mouvement d'appui au Président de
la République Française, Jacques Chirac. Au terme d'un séjour à Cuba, il a
livré ses réflexions en exclusivité à Radio Havane Cuba :

RHC : Tout d'abord j'aimerais que vous expliquiez pourquoi vous pensez que
les idées défendues par le Général de Gaulle, comme le social, la
souveraineté sont encore valables dans un monde qui a beaucoup changé et est
en pleine globalisation.

Éric Alexandre Poher : Je serai tenté de dire que le social a toujours été
une préoccupation du mouvement gaullien et, en particulier, de la composante
que nous représentons, l'Union des Jeunes pour le Progrès dont il faut
souligner qu'il a été le premier mouvement de la jeunesse gaulliste créé
directement par le Général de Gaulle. L'orientation dont il a été doté à ce
moment-là a été justement de répondre aux attentes sociales des Français et
de proposer un message de réforme dont le Général de Gaulle s'est fait
ensuite l'écho en soulignant l'importance de la participation, c'est-à-dire
l'importance pour les travailleurs d'être associés à un certain nombre de
décisions concernant l'entreprise. L'UJP a été le moteur de cette réflexion
sur un nouveau modèle de rapports entre les salariés et les responsables des
entreprises.

En ce qui concerne la souveraineté, c'est plus malaisé à un moment où les
Français ont le sentiment d'une triple dépossession de leur souveraineté. Un
analyste mentionnait que cette dépossession employait trois modalités. La
première évidemment est la mondialisation, la seconde l'européanisation et,
la troisième qui fait l'objet de beaucoup de polémique, c'est l'émigration.
Dans ces conditions, peut-on encore parler de souveraineté ? Oui, nous
pensons aujourd'hui qu'il s'agit d'une double souveraineté, la souveraineté
de la France à laquelle nous n'entendons pas renoncer mais aussi la
souveraineté de l'Europe comme pôle intermédiaire pouvant justement
accompagner le développement de pôles plus défavorisés. Nous entendons
l'Europe comme le moteur d'une réflexion critique sur la mondialisation, une
réflexion telle qu'elle lui permette d'accompagner le développement de la
démocratie et d'un minimum d'équité économique dans les pays qui,
malheureusement, jusqu'à présent ne l'ont pas.

Vous parliez de regard particulier sur l'Amérique Latine.

C'est évidemment un regard amical, il ne pourrait en être question
différemment. Nous avons une vision latine, nous avons des origines
linguistiques communes, le message révolutionnaire de la France a eu un
impact certain sur l'indépendance des nations d'Amérique Latine. Cela étant,
force est de constater qu'aujourd'hui, à l'exception notoire du Costa Rica,
d'une tentative réelle de réforme au Brésil et, plus récemment, avec
l'élection de M. Kirchner en Argentine qui semble augurer une autre
appréciation des relations entre un État et sa société civile, que la
situation en Amérique Latine est extrêmement critique : viols répétés des
droits de l'Homme, problèmes de la violence, racisme, pauvreté endémique,
sous développement, discrimination endémique de minorités qui sont parfois
des majorités comme les communautés quechua et aymara au Pérou et en
Bolivie.

Dans ces conditions, notre voyage à Cuba nous a permis d'envisager la
question de ce pays. Si nous la replaçons dans le contexte régional, il
apparaît que Cuba offre à ses citoyens un certain nombre de droits car nous
avons la conviction que les droits ne se réduisent pas seulement à la
représentation parlementaire classique. On a vu malheureusement qu'en
Amérique Latine ces démocraties, avec pour certaines d'entre elles tout
juste des guillemets, sont trop souvent confisquées par des oligarchies dont
certaines sont des caricatures des situations que Guizot et Karl Marx se
plaisaient à décrire, il y a un peu plus d'un siècle.

Donc, notre voyage à Cuba nous a permis de découvrir une société qui certes
n'est pas parfaite - nous l'avons dit à nos amis cubains, nous sommes en
désaccord avec eux sur le traitement de la dissidence et d'autres questions
plus nettement politiques -, mais, nous estimons aussi qu'il faut replacer
les choses dans leur contexte et en paraphrasant Churchill qui avait dit que
la démocratie était le pire des régimes à l'exclusion de tous les autres,
dire que Cuba est le pire des pays à l'exclusion de tous les autres.
À Cuba, on peut manger à sa faim, on peut être éduqué dans des conditions de
réelle égalité. À Cuba, on peut être soigné, je l'ai été moi-même comme
aurait été un Cubain ordinaire et j'ai pu apprécier l'efficacité des soins
cubains. Nous avons pu noter aussi qu'à Cuba, le droit à la sécurité est
pleinement respecté. Souvent, on se méprend et l'on voit dans la présence
policière à La Havane, un outil de répression, de coercition - on a dit la
même chose à peu près du déploiement de forces de police dans les banlieues
en France - certains ont même évoqué l'émergence d'une dictature, mais, là
encore, je crois qu'il faut raison garder et souligner que le droit à la
sécurité est un des droits fondamentaux.
Donc, je dirai que si l'on examine Cuba dans son contexte régional, force
est de constater que ce n'est pas une société parfaite - il s'en faut de
beaucoup, des réformes demandent à être accomplies - mais nous avons le
sentiment que nos interlocuteurs en ont pleinement conscience et qu'ils
s'efforcent de répondre aux préoccupations de la société cubaine. Il faut
souligner que ces moyens sont tragiquement limités et qu'ils diminuent en
conséquence la marge de manouvre.
Nous pensons que, dans ces conditions, il faut pouvoir augmenter la marge de
manouvre dont jouissent nos amis cubains et, pour ce faire, l'Union
Européenne - et la France en particulier - doit, comme elle l'a fait
continuellement, continuer à lutter contre cet embargo absurde qui pénalise
fortement l'économie cubaine et oblige les Cubains à vivre dans un régime
non pas de restrictions des libertés mais dans un régime de restrictions
économiques. Nombre des restrictions avancées par les auteurs d'articles
paraissant sur Cuba naissent moins d'une volonté de coercition politique,
comme nous avons pu nous en convaincre, que d'une restriction simplement de
nature économique.
Donc, que faire ? Quel peut être le sens d'une présence française à Cuba ?
C'est, en la circonstance, nous efforcer d'aménager avec Cuba des rapports
confiants tels qu'ils puissent favoriser cette évolution politique que tous
les mouvements français et européens appellent de leurs voux. Nous avons le
sentiment que nos interlocuteurs cubains, pour peu que le langage utilisé ne
soit pas celui de la force mais celui du dialogue, y seront tout à fait
sensibles. Nous, l'Union Européenne, nous avons, parce que nous offrons un
autre espace de dialogue, que nous avons vocation d'être les amis du peuple
cubains, le sentiment que nous devons tout faire, nous investir massivement
pour renouer les contacts officiels avec la société cubaine de manière à ce
que celle-ci puisse évoluer harmonieusement conformément à cette exigence de
redéploiement, de redéveloppement qui a toujours été celui de la communauté
européenne.

Vous n'en restez pas à l'analyse, cette visite va déboucher sur un certain
nombre d'actions.

Venir à Cuba est un moment fort humainement et fraternellement parlant. Nous
avons pu le constater, il y a un amour extrêmement fort de la France qui
nous a beaucoup émus. Une anecdote : à Puerto Esperanza, une petite école
que nous avons aidée et comme nous proposions, un peu par jeu, de l'appeler
Charles de Gaulle, à notre grande surprise, nos interlocuteurs nous ont
répondu très positivement. Nous sommes allés plus loin en demandant s'ils
acceptaient un drapeau français et un buste de Charles de Gaulle et nous
nous sommes entendu répondre que oui. De la même manière, le Musée
Napoléonien propose d'organiser une exposition sur Charles de Gaulle. Nous
avons vu se multiplier les signes implicites et explicites d'amitié à
l'endroit de la France.
Dans ces conditions, quand on vient à Cuba, je crois qu'outre cette image
d'amitié qui se dégage de nos rapports avec nos interlocuteurs cubains tant
les Cubains ordinaires que les officiels, on ne peut rester indifférent, il
faut faire davantage. Notre propos a été justement d'offrir dans le cadre de
l'UJP mais aussi dans un cadre universitaire l'opportunité à des jeunes
cubains d'étudier en France pendant une durée relativement courte de manière
à permettre à la présence française linguistique et commerciale de se
renforcer. Nous sommes un mouvement politique et nous ne dissimulons pas que
nous militons aussi pour une augmentation de l'espace francophone, en même
temps que pour un créneau élargi pour nos entreprises. Nous avons le
sentiment que nos interlocuteurs cubains souhaitent un renforcement de la
présence française et européenne. Nous entendons permettre que ce
renforcement puisse se traduire par des échanges universitaires plus
resserrés, que des jeunes Cubains puissent venir étudier dans des formations
qui vont permettre de mieux accompagner l'incroyable développement
touristique de Cuba. Ce développement considérable et méritoire n'est pas
sans poser des problèmes pour la société civile cubaine. Le risque d'une
société à deux vitesses a été souvent évoqué en France dans un certain
nombre de parutions. Je dois dire que nos interlocuteurs officiels cubains
en ont parfaitement conscience et qu'ils s'efforcent justement de corriger
les problèmes sociaux que cette incroyable expansion touristique ne manquera
pas de générer.
Parmi les dispositifs permettant d'amortir ce choc se trouve la formation
par la France de techniciens et de cadres intermédiaires parlant déjà
français ou ayant vocation à le parler et qui puissent prendre en mains des
choses aussi diverses que la logistique, les transports, le marketing, la
commercialisation, le droit commercial, toutes matières pouvant accompagner
le développement du tourisme et donc amortir l'impact parfois négatif qu'il
ne manque pas d'occasionner dans certains secteurs de la société cubaine.

Vous avez été en contact en particulier avec le musée napoléonien dont
beaucoup de gens ignorent qu'il existe à La Havane.

Cela a été aussi un moment très fort, de grande amitié. J'avoue à ma grande
honte que je n'aie connu son existence qu'assez récemment et je regrette
qu'il ne soit pas plus souvent mentionné. C'est un endroit extraordinaire.
On y voit des ouvres de Gros, de Detaille. Je crois même qu'il y a un petit
David. Il y a des bustes de Canova. C'est donc une collection extrêmement
riche qui ne manquera pas de passionner les amoureux de l'épopée
napoléonienne. C'est tout naturellement que nous nous sommes tournés vers ce
musée car c'est un endroit extraordinaire et un des lieux par excellence de
l'amitié franco-cubaine. Ils sont nombreux, nous avons pu nous en convaincre
au cours de notre périple dans l'île. Le projet de l'exposition
Jean-Paul Moreau
H
3 juin 2004 22:48
comment ose t-il parler de democratie, ce "boucher" "demolisseur" "destructeur" quand on sait dans quellles conditions il s'est fait elire.
ce criminel est devrait etre traduit en justice pour tout le malheur qu'il a engendre en aussi peu de temps c'est un concentre d'ignorance, d'arogance d'inhumanite "ou humanisme selectif" injustice je ne sait pas trop ce que doivent penser les babyloniens de ce barbare...
le pire c'est qu'il est persuade qu'il ne fait que du bien, un vraix prophete a l'entendre parler. des gens de ce type s'accroche au pouvoir, je crois qu'il ne lachera pas de si tot.
M
4 juin 2004 13:30
Extrait de Cuba solidarity project


Objet : [HUMOUR NOIR] George W. Bush nous livre sa vision de l'exemple Etats-uniens.

"Les États-Unis agissent pour l'élimination de la torture,
et nous conduisons ce combat en prêchant par l'exemple.
J'appel tous les gouvernements à rejoindre les États-Unis
et la communauté des États de droit pour punir tous les actes
de torture et empêcher les châtiments cruels et disproportionnés."

Georges W. Bush
The Washington Post, 27 juin 2003

Jean-Paul Moreau
 
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