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Bonne à torturer
h
18 janvier 2005 19:20
Société. Bonne à torturer

D'après une enquête du Haut
commissariat au plan, sur 529
petites bonnes, plus de la moitié
déclarent avoir été battues. (DR)
A.T est une récidiviste. Elle a plusieurs cas de bonnes violentées sur la conscience. Sa dernière victime, Halla Basri, lui vaudra peut-être finalement une sanction de la justice. Histoire d’un calvaire humain et d’une affaire troublante.


Ecchymoses sur les fesses, bleus sur les bras et brûlures sur le dos. Difficile de reconnaître, dans ce petit corps frêle couvert de blessures, un enfant. Pratiquement déboussolée par une fièvre de cheval, la pauvre gosse s’accroche à la première passante venue "pitié, emmenez-moi avec vous, si je retourne chez elle,
elle va me tuer". Difficile de ne pas répondre à ces yeux suppliants, à ce regard perdu et à cette innocence violée. C’était un jour de semaine comme tous les autres, en rentrant chez elle au quartier Wafaa de Mohammedia, ce jeudi 23 décembre 2004, et Mina ne savait pas qu’elle aurait à recueillir cette gosse en détresse avant de s’adresser à la police.
Une ruelle anonyme de Mohammedia, une passante et une gamine de huit ans. Les personnages sont banals, l’histoire, elle, l’est beaucoup moins. Une petite bonne maltraitée par ses employeurs, le spectacle est courant, mais une gosse adoptée légalement pour besoin de ménage et torturée physiquement et moralement des années durant avec une rare violence, ça ne court pas les rues.
"Cet après-midi, elle pleurait toujours. J’ai pleuré avec elle", l’assistance sociale du Centre de Qualification Social, appelée au secours par la dame et des voisins a alerté la police.
"J’ai été contactée jeudi dans l’après-midi par des membres de la section locale de l’AMDH pour le cas de cette petite fille de 8 ans violentée par la femme chez qui elle travaillait. J’ai récupéré l’enfant et j’ai contacté la police. Le substitut du procureur qui s’est déplacé au commissariat du 5ème arrondissement a demandé l’ouverture d’une enquête .Ensuite, j’ai accompagné l’enfant à l’hôpital où le médecin qui a constaté les traces de tortures telles que brûlures, bleus et infections lui a délivré un certificat d’incapacité de 30 jours".
Le médecin des urgences de l’hôpital Moulay Abdallah qui en a vu d’autres au cours de sa carrière d’urgentiste a la gorge nouée par l’émotion. "Regardez, il n’y a pas une seule partie de son corps qui a échappé à la violence". Les radios ne font pas apparaître de fractures, mais le bras droit est traumatisé, les fesses qui ont été écrasées par des coups de barre de fer sont infectées, les brûlures sur le dos ont développé un prurit.
L’enfant qui a du mal à exprimer sa douleur se prend petit à petit à raconter son calvaire. "Elle me mettait sur mon ventre et me battait sur les fesses avec une barre de fer". Autre sport favori de la dame, pour punir la petite, elle l’enfermait des heures durant dans les toilettes. Parfois, elle poussait le sadisme jusqu’ à lui faire passer la nuit dans le jardin de la villa en tenue d’Eve. Détail troublant : l’enfant a été recueillie auprès d’une mère célibataire et adoptée alors qu’elle avait à peine un an. Elle a appris ainsi très tôt les vicissitudes de la vie : souvent brimée, mal-traitée, mal nourrie, fatiguée par une surcharge de travail énorme, elle a vécu à la limite de l´esclavagisme et devait s’occuper de l’enfant de sa maîtresse d’un an sa cadette.
à ses accusations, la dame, une femme en instance de divorce, une riche propriétaire terrienne se défend avec l’insolence des gens qui savent que l’argent peut tout effacer. "Elle est tombée dans le jardin et elle ne me l’a pas dit !" ne se lasse-t-elle de répéter. Les voisins qui se taisaient par peur des représailles car "madame a le bras long" dénoncent en chœur les sévices qu’elle faisait subir à la petite, allant jusqu’à rappeler qu’elle faisait cela depuis longtemps et avec d’autres gosses.
En effet, une première comparution devant la justice le 27 septembre 1999 pour une affaire similaire avec une autre petite bonne n’a pas réussi à calmer ses penchants à la violence sur des mineurs. A. T. avait été acquittée en 2001 au grand dam de la famille de la petite fille qui a fait appel de ce jugement et porté l’affaire devant la Cour d’appel de Casablanca.
Présentée à la justice le 28 décembre 2004, la mère adoptive indigne a été ainsi poursuivie pour "coups et blessures contre une mineure de moins de quinze ans" par le procureur du Tribunal de Première instance de Mohamedia. Elle devrait comparaître ce vendredi 6 janvier 2005 en liberté provisoire après avoir versé une caution de 5 000 DH.
Et le procureur a jugé en définitive que l’enfant qui a subi des tortures physiques et psychologique très graves devait être absolument prise en charge psychologiquement et socialement et surtout être définitivement éloignée de cette personne. Une mission confiée à l’assistante sociale qui a été chargée de trouver une famille d’accueil à la petite en collaboration avec le réseau associatif et l’AMDH.
Le procès qui tient en haleine l’opinion publique locale de la cité balnéaire fait également les choux gras des associations de défense des droits de l’homme et celle des partis politiques. Sans avoir été mandaté pour cela, Mustapha Ramid, le bouillant avocat du Parti de la Justice et du Développement n’a pas hésité à offrir ses services pour défendre la petite enfant.
Le ministre de la Justice qui suit de près ce dossier a demandé, quant à lui, un rapport précis et détaillé sur l’affaire.
Cerise sur le gâteau, le nom sous lequel est enregistrée la gosse sur les fichiers d’état civil donne de l’urticaire aux différents services. "Halla Basri". On n’a pas idée de se faire appeler ainsi à un moment où l’ex-ministre de l’Intérieur fait son cinéma sur toutes les chaînes de télévision étrangères. Mais ce nom a une histoire. Sa mère adoptive et présumée tortionnaire avait les largesses de l’ex-vizir, avec lequel elle partageait la même origine tribale.
Aujourd’hui, si on se félicite de la célérité inhabituelle avec laquelle cette affaire a été traitée autant par la justice que par les autorités locales, du côté des associations comme au niveau du législateur, de nombreuses voix s’élèvent pour sévir contre ces pratiques d’un autre âge, pour éliminer ou du moins réguler le travail des petites bonnes. Pourquoi ? Parce que sans interdits collectivement acceptés, une société se condamne à la pure et simple répression pénale.
Enfin, une fois n’est pas coutume, la petite Cosette s’est transformée en Cendrillon et au lieu du prince charmant, une charmante famille, aisée de surcroît, qui s’est chargée avec beaucoup de tendresse de faire oublier les affres du passé à la petite Halla. Avec le psychologue attitré, le chauffeur personnel, la gouvernante et une maman particulièrement attentionnée.





Violence. Un mal national

D'après une enquête menée par le Haut Commissariat marocain au plan, sous l´égide de l´UNICEF, auprès d´un échantillon de 529 filles domestiques et rendue publique en 2004, ces jeunes filles sont mal payées, mais surtout mal traitées ! 86% des filles qui ont fait l’objet de l’enquête ont reconnu avoir été durement réprimandées, alors que 55% déclarent avoir été battues et 4,2% ont été jusqu’à reconnaître avoir été victimes d´abus sexuels de la part du maître de maison. Quant aux familles qui emploient ces bonnes, elles sont 81 % à ignorer les préoccupations et les problèmes dans lesquels se débattent les filles qui travaillent chez elles.
D’une manière générale, cette situation nuit autant aux filles qu’à leurs familles puisque la distance doublée d’une certaine rancune provoque souvent une rupture avec la famille et elles ne sont que 65 % à garder un contact avec les leurs.




© 2004 TelQuel Magazine. Maroc. Tous droits résérvés
N
18 janvier 2005 20:18
au maroc aucun et aucune ne peut s'estimer avec dignité alors qu'il emploi un enfant en age de scolarité.

s
18 janvier 2005 20:25
Tout personne qui fait du mal à un enfant , ne merite que mepris et dégout .

Ces genre des personnes n'ont rien d'humain .
siryne
c
18 janvier 2005 20:25
et pourtant touts nos responsable s et notre classe bourg. emploient des petites filles au vue et au su de tout le monde ,ca c est gerbant. amicalement
B
18 janvier 2005 20:34
Salam smiling smiley,

Waouhhh ça mécoeure ce genre d'agissements!
Jcomprends pas comment on peut être tellement mauvais!!! sad smiley
En tout cas, je suis ravie pour cette petite et tellement malheureuse pour toutes les autres qui n'auront pas la chance de connaitre la même fin heureuse!

"au maroc aucun et aucune ne peut s'estimer avec dignité alors qu'il emploi un enfant en age de scolarité. "
Je ne suis pas d'accord, dans un pays comme le maroc, engager ces enfants c'est les retirer de la rue, de la mendicité et de la prostitution!
Maintenant, la manière dont ils sont traités je te l'accorde est ignoble, mais certains les traite correctement en leur permettant de se scolariser et de vivre dignement et non pas comme des sclaves comme cette pauvre petite!

En tout cas, une pensée pour tous ces pauvres petits!
i
18 janvier 2005 20:37
Bonjour,
C'est dur de constater tel actes dans une societé qui censée de se comporter tel sa religion impose mais, helas!! on trouve n'importe quoi ...
Ce qu'on vient de constater n'est pas un cas exceptionel, et le reste on peux le trouver dans la plupart des maisons qui abrite des bonnes. Malhereusement un jour par passage chez une famille j'ai constaté une chose la pire que le journal vient de publier. Une famille qui se considére comme l'une des top a une bonne, non, ce n'est pas une bonne une petite fille dont son age ne dépasse pas 7 ans. Elle se traite pire que se que on peut voir dans un film qui decrire l'esclavage dans son ére des années 1870. quelques images qui ont restée gravé dans mon esprit ,elle met une chaise pour arriver a faire la visselle !!! et beh c vrai ne s'étonnez pas car c'est la réalité , de plus lmaskina et ( nous sommes tous des masakines) mange toute seule dans une petite assiette et parfois , elle mange le reste. J'ai parlé avec la femme ( moulatte adar) je lui expliqué que c'est hram , est ce que il n y pas des bonnes agées ; elle m'a dit que elles demandent bcoup plus de 5000 dh!!.
dans ce cas j'etais obligé de laver la visselle en cachette au lieu de cette petite fille.

Pour sortir de la crise, il faut bcoup des reformes dans ce domaine, de plus, les medias maroacins n'assume leurs responsabilités dans le terrain. au lieu de traiter comme ces fléau , il se contente de suivre les derniers album de nancy ajram ou bien bien de faire des emission comme "minkom et ilyana" ie que nous sommes tous dans la meme situation.

alah ister o safi
b
18 janvier 2005 21:01
non, c'est la faute de hassan 2.

Nabil9000 a écrit:
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> au maroc aucun et aucune ne peut s'estimer avec
> dignité alors qu'il emploi un enfant en age de
> scolarité.
>
>


N
19 janvier 2005 17:33
bikhir

toi et acharif c'est pareil, vous ne rater pas une occasion pour montrer votre protection et soutiens inconditionnel au roi. seulement parfois vous êtes plus royaliste que le roi même.

Je ne vois aucun rapport pour lequel tu parles du roi. Mais si tu insiste je te dirais oui c est de sa faute, Si la scolarité n’été pas obligatoire et ne l’est toujours pas c’est la faute au chef d’etat. et si il y plus de 65% d’analphabète c’est pas de la faute aux petites bonnes.


 
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