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Boire ou gouverner: faut-il choisir?
a
28 février 2009 14:51
salam alaykoum:


Le ministre des finances japonais qui s'exprimait devant des journalistes en étant quelque peu alcoolisé: la scène prête à sourire. Mais est-ce si grave?

Shoichi Nakagawa est condamné à passer l’éternité dans un cercle de l’enfer que n’avait pas prévu Dante : celui des bêtisiers télévisés et autres zappings médiatiques. Chaque année, il y a de fortes chances pour que l’on revoie en boucle ce pauvre homme, complètement ivre, lors d’une conférence du G7 à Rome, en fin de semaine dernière. On y découvre en effet Shoichi Nakagawa, ministre des finances du Japon, répondre avec une extrême difficulté aux questions des journalistes. Il a l’élocution hésitante pour ne pas dire pâteuse, les paupières tombantes et menace à chaque instant de tomber dans le sommeil et de retrouver ce que Guy Debord appelait joliment dans Panégyrique « une paix magnifique et terrible, le vrai goût du passage du temps », apanage des seuls buveurs d’élite et autres princes de la cuite.

À peine rentré à Tokyo, Monsieur Shoichi Nakagawa a marmonné l’une de ces pitoyables et attendrissantes explications que tentent en désespoir de cause de donner tous les ivrognes pour faire diversion lorsqu’ils ont été pris sur le fait : on lui aurait prescrit des médicaments contre le rhume qui se seraient révélés beaucoup trop forts, et leurs effets auraient été encore accentués par le décalage horaire…

Evidemment, on peut difficilement imaginer pire comme excuse et Monsieur Shoichi Nakagawa a dû présenter sa démission. “Sacquez le buveur de saké !”, a clamé unanimement la presse nipponne. Il faut dire que le gouvernement auquel il appartient, celui du Premier ministre libéral Aso connaît une popularité qui ne dépasse plus la barre des 10% et le Japon une chute de son PIB de 12,7 % en rythme annualisé, ce qui représente la plus forte réduction depuis le premier choc pétrolier de 1974.

Et voilà que Monsieur Shoichi Nakagawa, grand argentier du Soleil Levant, au lieu de donner le visage serein du technocrate compétent, de l’animal à sang-froid, bafouille hébété devant le monde entier un taux d’intérêt directeur complètement fantaisiste pour la banque centrale du Japon alors que le gouverneur de cette même banque est assis à ses côtés, manifestement effondré.
Que nous disait-il, en fait, que nous disait-il vraiment, Monsieur Shoichi Nakagawa, par ses borborygmes imprécis, son égarement complet – il demandera ainsi, les yeux clos, à un journaliste qui lui avait posé une question, où il se trouvait alors que celui-ci lui flanquait le micro sous le nez - et son élocution floue ? Eh bien, il nous disait tout simplement que tout était foutu, que l’économie spectaculaire marchande s’effondrait en beauté, que la crise allait tout balayer et qu’on aurait beau raconter toutes les salades que l’on voulait, sortir toutes les batteries de chiffres imaginables, faire se succéder les plans de relance, c’ était fini, râpé, mort.

...
extrait de : le 26/02/2009
[www.causeur.fr]



Modifié 3 fois. Dernière modification le 28/02/09 14:56 par aberosabil.
 
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