Citation
Le marocain_2007 a écrit:PARTIE 2
Ce corps de fonctionnaires peut-il évoluer ? Après le départ de Driss Basri, l’ancien ministre de l’Intérieur, la réflexion engagée autour du fameux “nouveau concept d’autorité” a également porté sur l’avenir de cette fonction bien spéciale. Une formation spécifique, destinée aux auxiliaires d’autorité, est actuellement en projet. Surtout, les moqadems récemment recrutés ressemblent de moins en moins à leurs prédécesseurs : l’administration territoriale engage désormais des jeunes, se prévalant d’un niveau d’études plus élevé (dont des bacheliers).
Proximité, collaboration avec les autres corps d’autorité et surtout dévouement à la hiérarchie sont les principes de base de la fonction de moqadem. Ce qui ne la prémunit guère contre de multiples dérapages : en effet, les moqadems sont souvent au cœur de scandales relatifs à des transactions douteuses, que ce soit au niveau de l’habitat clandestin, des autorisations diverses ou encore sur le plan de la délivrance des documents administratifs. “Seule une petite partie du pactole amassé via ces transactions va dans la poche de l’auxiliaire, le reste étant partagé entre la hiérarchie. Mais en cas de plainte, le citoyen ne connaît que le moqadem, qui finit par payer pour les autres”, s’indigne un moqadem de Mohammedia.
Ce qui n’empêche pas les promoteurs du “nouveau concept d’autorité” d’ambitionner de transformer ces fonctionnaires en intermédiaires sociaux, sur le modèle des délégués de quartier, employés par les municipalités dans les démocraties occidentales. Ils rempliraient le rôle de simples conseillers municipaux, chargés de recenser au quotidien les problèmes du quartier et de transmettre les suggestions qui leur sont faites par la population. En d’autres termes, les moqadems serviraient essentiellement à faire remonter l’information concernant les attentes des citoyens, reléguant au second plan la fonction de renseignement, qui est actuellement leur principale attribution. Sauf que, lutte contre le terrorisme oblige, il n’est pas sûr que cette fonction soit réellement évacuée au profit de considérations purement citoyennes. Mais dans tous les cas, la formulation d’un nouveau statut pour ces sous-agents d’autorité, s’avère plus qu’urgente.
Statut. Des fonctionnaires de seconde zone
La gestion des moqadems, dont l’effectif est jalousement gardé secret, relève de la direction des Affaires générales. Jusqu’à une date récente, leur salaire, qui ne dépassait pas les 800 DH par mois, était puisé dans “une caisse noire”. Avec la revalorisation de leurs salaires en 2005, ils se retrouvent avec un revenu mensuel avoisinant les 1800 DH… dans le meilleur des cas. L’administration territoriale distingue deux types de moqadems : l’urbain et le rural. Selon l’article 50 de la loi de Finances, le “moqadem hadari” a un statut de fonctionnaire, avec un droit à la retraite, alors que le “moqadem qaraoui” est payé par la commune rurale, sur la base d’un salaire de 1368 DHS par mois, et n’est considéré que comme un agent temporaire. En fin de carrière, le moqadem urbain, promu au grade de cheikh, plafonne à un salaire de 1950 DH. “Comment voulez-vous éviter la tentation d’accepter quelques billets pour accélérer une démarche administrative ou délivrer un document”, s’indigne un moqadem, qui considère la corruption comme un complément de salaire tout à fait justifié. Rares sont d’ailleurs les fonctionnaires de l’Intérieur qui ne justifient pas les incartades de cette catégorie d’agents par leurs salaires de misère et la précarité de leur statut.
source : telquel
sauvez les moqadems lol sinon il vont tous partir(