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Le blues des moqadems !!!!!
L
17 juin 2007 18:47
PARTIE 1


Huit moqadems ont quitté illégalement le pays pour s’installer en Espagne. Au-delà de l’anecdote, le départ de ces fonctionnaires bien particuliers traduit le malaise d’une profession accusée de tous les maux.


C’est une première dans le triste palmarès de l’immigration clandestine : en l’espace de quelques semaines, huit moqadems de Tétouan ont quitté le pays pour rejoindre clandestinement le territoire espagnol. “Ils se connaissaient bien, puisqu’ils travaillaient dans la même province. Mais il est peu probable qu’ils aient décidé de quitter le Maroc en même temps”, se contente de préciser un agent d’autorité de Tétouan.


C’est le moqadem du quartier Touilaa de Tétouan, fraîchement relaxé du centre pénitentiaire de la ville après avoir purgé une peine de trois mois pour falsification de certificats de résidence, qui a ouvert le bal début mai. Quelques jours après sa libération, le moqadem disparaît de la circulation, avant de contacter par téléphone l’un de ses anciens collègues à partir d’une cabine téléphonique à Algésiras. D’après des sources locales, il aurait réussi à se rendre en Espagne grâce à des contacts avec un membre de la Guardia Civil espagnole en poste à Sebta.

Quelques semaines plus tard, sept de ses confrères, également poursuivis en justice pour délivrance de documents administratifs falsifiés, se laissent séduire par l’aventure de l’immigration clandestine. Ils n’attendent pas la sentence du Tribunal de première instance de Tétouan et plient bagage en direction de l’Espagne. Ils font fonctionner leurs réseaux pour s’installer provisoirement quelque part entre El Ejido et Barcelone. “On raconte que trois d’entre eux ont fait la traversée en patera, alors que les autres auraient bénéficié d’une complicité au niveau espagnol pour traverser en toute impunité les frontières. Des tractations seraient même en cours pour qu’ils soient recrutés par le ministère de l’Intérieur espagnol, pour travailler avec les membres de la communauté maghrébine installée en Espagne”, précise une source de la région. La même source va même jusqu’à affirmer que les autorités espagnoles accueillent à bras ouverts ces fonctionnaires marocains, bien rompus au renseignement de proximité et connaissant bien les réseaux salafistes et les trafiquants de drogue du nord du pays.

Tâches ingrates
Des auxiliaires d’autorité qui se transforment en harraga ? Au-delà de son côté insolite, l’anecdote traduit surtout le malaise d’une profession méprisée, décriée et accusée de tous les maux. Question : à quoi servent justement les moqadems ? Créée par le protectorat, la fonction de moqadem en faisait à l’époque le porte-parole, voire l’administrateur de sa communauté, qu’il s’agisse d’une tribu ou des habitants d’un quartier. Dans l’esprit de l’occupant, ces auxiliaires d’autorité constituaient un rouage indispensable d’un mode de gouvernement basé sur une soumission institutionnalisée des populations.
Depuis, la fonction a évolué vers des tâches davantage axées sur le renseignement de proximité. Comme d’autres agents de renseignement, leur statut reste entouré d’un halo de mystère : on ne sait pas combien ils sont, ni quelles sont leurs véritables attributions. Pourtant, ils sont la cheville ouvrière du ministère de l’Intérieur, les exécutants de ses tâches ingrates. Les moqadems ont ainsi joué un rôle actif dans la répression des années de plomb, puisqu’ils connaissaient mieux que quiconque les adresses et les identités des militants de gauche. Aujourd’hui, ils sont assignés à des tâches plus diverses, qui vont du suivi de la destruction d’une baraque construite illégalement à la collecte d’informations sur de présumés terroristes, en passant par l’enquête sur la situation maritale d’une personne. “On les surnomme les Google, parce qu’ils ont cette étonnante capacité de remonter la généalogie d’une famille, de retrouver la trace d’une personne qui a quitté le quartier, ou de connaître les détails de la vie privée d’un individu”, rappelle avec beaucoup d’humour un agent d’autorité. Au cœur de la machine administrative du ministère de l’Intérieur, c’est en effet cet employé bien particulier qui détient le sésame du département d’Etat civil. C’est lui qui détermine si un citoyen est toujours bien vivant, s’il habite toujours la même adresse et s’il est encore célibataire.
Futurs intermédiaires sociaux ?

source : telquel
L
17 juin 2007 18:57
PARTIE 2


Ce corps de fonctionnaires peut-il évoluer ? Après le départ de Driss Basri, l’ancien ministre de l’Intérieur, la réflexion engagée autour du fameux “nouveau concept d’autorité” a également porté sur l’avenir de cette fonction bien spéciale. Une formation spécifique, destinée aux auxiliaires d’autorité, est actuellement en projet. Surtout, les moqadems récemment recrutés ressemblent de moins en moins à leurs prédécesseurs : l’administration territoriale engage désormais des jeunes, se prévalant d’un niveau d’études plus élevé (dont des bacheliers).

Proximité, collaboration avec les autres corps d’autorité et surtout dévouement à la hiérarchie sont les principes de base de la fonction de moqadem. Ce qui ne la prémunit guère contre de multiples dérapages : en effet, les moqadems sont souvent au cœur de scandales relatifs à des transactions douteuses, que ce soit au niveau de l’habitat clandestin, des autorisations diverses ou encore sur le plan de la délivrance des documents administratifs. “Seule une petite partie du pactole amassé via ces transactions va dans la poche de l’auxiliaire, le reste étant partagé entre la hiérarchie. Mais en cas de plainte, le citoyen ne connaît que le moqadem, qui finit par payer pour les autres”, s’indigne un moqadem de Mohammedia.

Ce qui n’empêche pas les promoteurs du “nouveau concept d’autorité” d’ambitionner de transformer ces fonctionnaires en intermédiaires sociaux, sur le modèle des délégués de quartier, employés par les municipalités dans les démocraties occidentales. Ils rempliraient le rôle de simples conseillers municipaux, chargés de recenser au quotidien les problèmes du quartier et de transmettre les suggestions qui leur sont faites par la population. En d’autres termes, les moqadems serviraient essentiellement à faire remonter l’information concernant les attentes des citoyens, reléguant au second plan la fonction de renseignement, qui est actuellement leur principale attribution. Sauf que, lutte contre le terrorisme oblige, il n’est pas sûr que cette fonction soit réellement évacuée au profit de considérations purement citoyennes. Mais dans tous les cas, la formulation d’un nouveau statut pour ces sous-agents d’autorité, s’avère plus qu’urgente.
Statut. Des fonctionnaires de seconde zone

La gestion des moqadems, dont l’effectif est jalousement gardé secret, relève de la direction des Affaires générales. Jusqu’à une date récente, leur salaire, qui ne dépassait pas les 800 DH par mois, était puisé dans “une caisse noire”. Avec la revalorisation de leurs salaires en 2005, ils se retrouvent avec un revenu mensuel avoisinant les 1800 DH… dans le meilleur des cas. L’administration territoriale distingue deux types de moqadems : l’urbain et le rural. Selon l’article 50 de la loi de Finances, le “moqadem hadari” a un statut de fonctionnaire, avec un droit à la retraite, alors que le “moqadem qaraoui” est payé par la commune rurale, sur la base d’un salaire de 1368 DHS par mois, et n’est considéré que comme un agent temporaire. En fin de carrière, le moqadem urbain, promu au grade de cheikh, plafonne à un salaire de 1950 DH. “Comment voulez-vous éviter la tentation d’accepter quelques billets pour accélérer une démarche administrative ou délivrer un document”, s’indigne un moqadem, qui considère la corruption comme un complément de salaire tout à fait justifié. Rares sont d’ailleurs les fonctionnaires de l’Intérieur qui ne justifient pas les incartades de cette catégorie d’agents par leurs salaires de misère et la précarité de leur statut.


source : telquel

sauvez les moqadems lol sinon il vont tous partircrying(grinning smiley
i
17 juin 2007 20:10
Juste une précision,au moment de tenter leur aventure vers l'espagne:Etaient toujours des m9adems ou non?
Je dis cela parce que je trouve que l'article est orienté,une manière déguisée de dire que même les fonctionnaires d'état quittent le navire.
Ceci dit si les m9adems disparaissent, cela ne fera que du bien au MAROC car ils ne représentent que la côté vil de la situation marocaine.
georges orwell
O
17 juin 2007 20:13
Citation
Le marocain_2007 a écrit:
PARTIE 2


Ce corps de fonctionnaires peut-il évoluer ? Après le départ de Driss Basri, l’ancien ministre de l’Intérieur, la réflexion engagée autour du fameux “nouveau concept d’autorité” a également porté sur l’avenir de cette fonction bien spéciale. Une formation spécifique, destinée aux auxiliaires d’autorité, est actuellement en projet. Surtout, les moqadems récemment recrutés ressemblent de moins en moins à leurs prédécesseurs : l’administration territoriale engage désormais des jeunes, se prévalant d’un niveau d’études plus élevé (dont des bacheliers).

Proximité, collaboration avec les autres corps d’autorité et surtout dévouement à la hiérarchie sont les principes de base de la fonction de moqadem. Ce qui ne la prémunit guère contre de multiples dérapages : en effet, les moqadems sont souvent au cœur de scandales relatifs à des transactions douteuses, que ce soit au niveau de l’habitat clandestin, des autorisations diverses ou encore sur le plan de la délivrance des documents administratifs. “Seule une petite partie du pactole amassé via ces transactions va dans la poche de l’auxiliaire, le reste étant partagé entre la hiérarchie. Mais en cas de plainte, le citoyen ne connaît que le moqadem, qui finit par payer pour les autres”, s’indigne un moqadem de Mohammedia.

Ce qui n’empêche pas les promoteurs du “nouveau concept d’autorité” d’ambitionner de transformer ces fonctionnaires en intermédiaires sociaux, sur le modèle des délégués de quartier, employés par les municipalités dans les démocraties occidentales. Ils rempliraient le rôle de simples conseillers municipaux, chargés de recenser au quotidien les problèmes du quartier et de transmettre les suggestions qui leur sont faites par la population. En d’autres termes, les moqadems serviraient essentiellement à faire remonter l’information concernant les attentes des citoyens, reléguant au second plan la fonction de renseignement, qui est actuellement leur principale attribution. Sauf que, lutte contre le terrorisme oblige, il n’est pas sûr que cette fonction soit réellement évacuée au profit de considérations purement citoyennes. Mais dans tous les cas, la formulation d’un nouveau statut pour ces sous-agents d’autorité, s’avère plus qu’urgente.
Statut. Des fonctionnaires de seconde zone

La gestion des moqadems, dont l’effectif est jalousement gardé secret, relève de la direction des Affaires générales. Jusqu’à une date récente, leur salaire, qui ne dépassait pas les 800 DH par mois, était puisé dans “une caisse noire”. Avec la revalorisation de leurs salaires en 2005, ils se retrouvent avec un revenu mensuel avoisinant les 1800 DH… dans le meilleur des cas. L’administration territoriale distingue deux types de moqadems : l’urbain et le rural. Selon l’article 50 de la loi de Finances, le “moqadem hadari” a un statut de fonctionnaire, avec un droit à la retraite, alors que le “moqadem qaraoui” est payé par la commune rurale, sur la base d’un salaire de 1368 DHS par mois, et n’est considéré que comme un agent temporaire. En fin de carrière, le moqadem urbain, promu au grade de cheikh, plafonne à un salaire de 1950 DH. “Comment voulez-vous éviter la tentation d’accepter quelques billets pour accélérer une démarche administrative ou délivrer un document”, s’indigne un moqadem, qui considère la corruption comme un complément de salaire tout à fait justifié. Rares sont d’ailleurs les fonctionnaires de l’Intérieur qui ne justifient pas les incartades de cette catégorie d’agents par leurs salaires de misère et la précarité de leur statut.


source : telquel

sauvez les moqadems lol sinon il vont tous partircrying(grinning smiley


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Bon débarras !

Ces "fonctionnaires" sont déjà "morts" avec la fin de l'ere Hassan II et son sbire Driss Basri.

Nous sommes à l'heure de l'e.gouvernement et de l'e.administration.

Cette méthode archaïque des relations administration -citoyen est à bannir pour toujours.
i
17 juin 2007 22:10
mauvaise manoeuvre,pardonevil



Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/06/07 22:12 par ibn hazm.
 
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