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La Birmanie au bord de l’apartheid?
c
31 mars 2013 11:57
La Birmanie au bord de l’apartheid?


Régis Soubrouillard - Marianne


En Birmanie, l’apprentissage de la démocratie se fait dans la douleur. Largement contenues sous le régime de la junte, les violences interreligieuses se multiplient depuis un an et ont redoublé d’intensité ce week-end.


Les premiers troubles ont éclaté le 20 Mars 2013 à la suite d’un banal conflit commercial survenu dans la ville de Meikthila, au centre du pays: le patron musulman d'un magasin d'or s’est montré très agressif contre deux vendeurs d’or bouddhistes venus lui proposer une broche en or. La broche s’est révélée être un faux ce qui a entraîné une altercation entre le patron de la boutique et les vendeurs.

Une foule de 200 personnes s'est alors rassemblée pour apporter de l’aide aux vendeurs d'or, commençant à démolir la boutique du vendeur musulman. Le conflit a rapidement dégénéré.


Trente deux morts avaient été dénombrés et de nombreux bâtiments parmi lesquels des mosquées ont été incendiées le 22 mars.


Le président Thein Sein a immédiatement décrété l’état d’urgence déployant des soldats dans la ville de Meikthila. L’armée a repris le contrôle de la ville, mais la violence s’est alors déplacée vers le sud, en direction de la capitale, Naypyidaw.


Une version contestée par les habitants qui accusent l’armée d’avoir laissé prospérer le conflit.

L'armée mise en cause

Cité par l’agence d’informations sur l’Asie du sud-est Ucanews, un habitant de Meikhtila explique que « les forces de l’ordre se sont contentées de faire des rondes dans la ville. Elles n’interviennent pas pour empêcher les émeutiers de brûler les mosquées et les maisons [des musulmans]. Le gouvernement n’est pas sincère. Il veut créer le chaos pour faire croire que l’armée joue un rôle crucial dans le maintien de l’intégrité du pays ».


Les politiciens locaux ont également accusé les forces de sécurité de ne pas en faire assez pour éviter le carnage. Min Ko Naing, un leader du groupe Génération étudiante 88 allant jusqu’à expliquer que les militaires se tenaient près des lieux des massacres sans intervenir.


Alors que la tension était retombée samedi, des foules antimusulmanes ont pris d’assaut trois autres villes du centre de la Birmanie, une région essentiellement bouddhiste. L’agence Associated Press rapporte que la « nervosité commence aussi à se faire sentir dans la plus grande ville du pays, Rangoon. Des commerçants ont choisi de fermer leurs portes dans le marché de Yuzana et dans la banlieue de Mingalartaungnyunt quand des rumeurs ont fait état d’attaques imminentes. ».


Malgré les appels au calme des autorités religieuses, la situation inquiète d’autant plus les autorités que ces violences se sont produites dans une région où la cohabitation entre bouddhistes et musulmans se déroulait, jusque là, sans heurts.


Selon l’agence Eglises D’Asie, la région présente aussi un intérêt stratégique évident par la « présence sur place du centre de commandement des forces aériennes du pays et d’une importante base aérienne militaire. La 99ème division d’infanterie légère de l’armée de terre y est aussi stationnée ».


Aung San Suu Kyi aux abonnés absents

Considérés comme l'une des ethnies les plus persécutées au monde par les Nations Unies, seuls les musulmans Rohingya, déchus de leur citoyenneté birmane par les autorités en 1982 faisaient jusqu’ici l’objet de persécutions.


Entre mai et octobre 2012, plus de 200 personnes, majoritairement des musulmans, avaient en effet perdu la vie dans des violences intercommunautaires qui avaient ravagé l’Etat de l’Arakhan.


Plus de 16.000 maisons, 45 mosquées, 14 monastères et trois écoles ont été incendiés ou détruits et plus de 100.000 personnes déplacées dans des camps de réfugiés. Aujourd’hui encore, la région est encore jugée « instable » et le couvre-feu toujours en vigueur près d’un an après les émeutes.


Depuis ces manifestations de violence, des milliers de musulmans Rohingya - y compris un nombre croissant de femmes et d'enfants - ont fui le conflit en embarcations de fortune, beaucoup en direction de la Malaisie.


Membre de la ligue pour une démocratie représentative Win Hhein estime que les émeutes de ce week-end sont « une conséquence directe des émeutes survenues dans l’Arakhan » l’an dernier.


Les musulmans sont venus en masse du sous-continent indien s’installer en Birmanie pendant le régime colonial britannique, qui a pris fin en 1948. Mais en dépit de leur longue présence sur le territoire, ils n'ont jamais été pleinement intégrés.« Les Birmans ont toujours développé une conception raciale de la nation, très éloignée du « vouloir vivre ensemble » cher à Ernest Renan. Etre birman, c’est appartenir à une communauté quasi endogamique fondée sur une pureté raciale, ainsi que sur une morale bouddhiste» commentait déjà en 2012 Renaud Egreteau, chercheur à l'Université de Hong-Kong et auteur d'une Histoire de la Birmanie.

Rejet racial et communautaire, rancunes historiques, le chercheur anticipait une marginalisation toujours plus grande des minorités et un état birman, incapable de protéger ses minorités: « l’Etat birman leur reconnaît un droit de cité. Mais ils restent victimes d’une implacable ségrégation et d’un apartheid largement encouragé par le reste de la société birmane. »


Une analyse partagée par Jim Della-Giacoma de l'International Crisis Group: « La Birmanie est un pays avec des dizaines de lignes de faille localisées et nous commençons tout juste à percevoir et comprendre les griefs qui ont été contenues pendant le contrôle du pouvoir par la junte. C'est un des paradoxes de cette période de transition qui autorise plus de liberté, mais exacerbe les conflits locaux et inter-communautaires ».

Et Aung San Suu Kyi dans tout ça ? Plus préoccupée ces derniers temps par le soutien d’un projet controversé de mine de cuivre exploitée par une compagnie chinoise, l'icône de la résistance birmane n'a jamais proposé d'abroger la loi de 1982, préférant se réfugier derrière une neutralité très prudente, afin de ne pas hypothéquer ses chances pour les élections de 2015.
31 mars 2013 12:45
bah quoi ! c'est ca la démocratie de l'oncle sam,

Tappé du musulman n'est pas une preuve de mimétisme des civilisations occidentals ?
Nadafa minal imane wal imane minal islam... il est temps de subsidier les panneaux solaires
c
31 mars 2013 16:13
Citation
cro-magnon a écrit:
bah quoi ! c'est ca la démocratie de l'oncle sam,

Tappé du musulman n'est pas une preuve de mimétisme des civilisations occidentals ?


tu n'as pas compris.
on parle de la birmanie, laquelle se trouve en asie.
et c'est la junte militaire qui favorise ces poussées de haines pour légitimer un pouvoir fort.
U
1 avril 2013 10:01
" La Birmanie au bord de l’apartheid? " ???

Si ce n'était pas si dramatique, j'écrirais que c'est comique.

Les Birmans discriminent les Musulmans, les Chrétiens, les Karens et d'autres groupes minoritaires.

[voyagesaventures.com]

Ils viennent d'organiser de sanglants pogroms contre les Musulmans.


On est bien au delà de l'Apartheid: On y massacre et la Démocratie n'a rien à voir avec ça.


Pour les Musulmans, il y a un problème supplémentaire: Les Chrétiens et les Karens sont des autochtones qui vivent sur le territoire de leurs ancêtres, alors que les Rohingyas ont été apportés par les colons Anglais.
Le pays de leurs ancêtres, le Bengladesh, refuse que les Rohingyas reviennent dans le pays que leurs ancêtres ont quitté.

[lci.tf1.fr]
Quand l'être humain montre la Lune, Bôfbôfbôf le chien regarde le doigt. Les chiens aboient, la caravane passe. ***********************************************************************
c
1 avril 2013 11:04
Citation
Unesuggestion a écrit:
" La Birmanie au bord de l’apartheid? " ???

Si ce n'était pas si dramatique, j'écrirais que c'est comique.

Les Birmans discriminent les Musulmans, les Chrétiens, les Karens et d'autres groupes minoritaires.

[voyagesaventures.com]

Ils viennent d'organiser de sanglants pogroms contre les Musulmans.


On est bien au delà de l'Apartheid: On y massacre et la Démocratie n'a rien à voir avec ça.


Pour les Musulmans, il y a un problème supplémentaire: Les Chrétiens et les Karens sont des autochtones qui vivent sur le territoire de leurs ancêtres, alors que les Rohingyas ont été apportés par les colons Anglais.
Le pays de leurs ancêtres, le Bengladesh, refuse que les Rohingyas reviennent dans le pays que leurs ancêtres ont quitté.

[lci.tf1.fr]



c'est vrai que le titre est discutable. mais il n'est pas de moi.
B
1 avril 2013 11:58
Nettoyage éthnique , et apartheid en Birmanie.


Ethnic cleansing in Myanmar
A bloody road to apartheid

Just one Muslim district in the centre of town, Aung Mingala, survived the ethnic cleansing in June.

[www.economist.com]
 
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