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Ben Barek, le pionnier
B
15 novembre 2007 23:37
Salam aalikoum


15/11/2007
Foot - Maghreb - Ben Barek, le pionnier


Nous vous avions présenté, la semaine dernière, le colloque inédit organisé à Marseille sur les footballeurs maghrébins dans le paysage footballistique français. Dans la foulée de cette manifestation, et avant le France - Maroc de vendredi au Stade de France, notre site vous propose une série d'articles reprenant les échanges les plus stimulants enregistrés lors des débats. Dans ce volet : retour sur le premier des grands Maghrébiens de France, Larbi Ben Barek.


Singulière carrière que celle du Marocain Larbi Ben Barek. Cinquante-deux ans après avoir raccroché les crampons et quinze ans après sa mort, son nom continue d'alimenter l'actualité footballistique. Natif du Maroc sur fond tragique de ''Grande guere, le joueur occupe une page à part dans l'histoire des diasporas footballistiques. En 1938, il a inauguré, depuis la cité phocéenne, la liste toujours ouverte des footballeurs maghrébins de l'équipé de France. Depuis, interruption pour cause de conflit mondial mise à part, sa carrière a été jalonnée de succès. «Même brève, sa vie de footballeur a été exceptionnelle, médiatique à satiété», rappelle Claude Boli, chercheur à l'Université d'Evry et au Musée du sport.


Les recherches studieuses de Claude Boli sur ''La Perle noire'' l'ont mené à replonger dans la lecture des archives et des journaux d'époque. «Peu de sportifs ont nourri, autour de leurs noms, autant de légendes». Son talent et sa bonté naturelle lui ont valu un traitement médiatique atypique. Morceau choisi : une photo publiée en pleine une de L'Equipe. Tenue de ville de rigueur, le Marocain jongle dans le bureau du directeur du journal avec une... corbeille. Preuve que la talent s'exprime dans toutes les conditions, fussent-elles les moins réglementaires. La pièce archivistique orne, tel un document rare, le fonds du Musée du sport à Paris.


L'inventeur du transfert à sensation


Frère de l'ex-Marseillais Basile, Claude Boli parle de deux «grands moments» dans la carrière de Ben Barek. Daté de janvier 1939, le premier coïncide avec sa deuxième sélection sous le maillot bleu contre la Pologne (amical 4-2). Pour l'occasion, le journal sportif L'Auto demande à ses lecteurs de trouver un surnom imagé au Franco-marocain. La rédaction reçoit un courrier abondant. Réponses parmi d'autres : «La flèche noire», «la perle noire», «le diamant noir», «la gazelle noire», «le cobra noir», etc. Sans les énumérer toutes, Claude Boli précise que nombre de suggestions sont inspirées d'un «certain imaginaire colonial». Bien des adjectifs - «nègre» entre autres - empruntent aux stéréotypes et aux caricatures apparues neuf ans plus tôt lors de l'exposition coloniale, Porte dorée à Paris. Ben Barek apprendra, à ses dépens, les dérives du racisme en décembre 1938 à Naples lors d'Italie-France. Au plus fort du fascisme de Mussolini, les médias et le public transalpins lui réservent un accueil inamical. Sifflets et propos racistes rythment les clameurs des tribunes napolitaines.


Second temps fort : son départ, en 1948, à l'Atlético Madrid. Claude Boli, qui a consulté la presse de l'époque - espagnole et française - parle d'un débauche rédactionnelle sans précédent. Le transfert inspire des articles et un traitement rédactionnel jamais observés auparavant. «C'est devenu une véritable affaire». Dans les rédactions de Marca et de AS, on s'intéresse à tous les tenants et aboutissants du transfert. Ambition sportive pour booster une carrière. Motivation financière pour nourrir sa famille et faire face aux impératifs d'un second mariage. Attachement à l'Espagne andalouse que séparent de son Maroc natal quatoze bornes maritimes : tout y passe. Ben Barek, l'initiateur du transfert à sensation. - S. RAOUF

lequipe.fr
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