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Banque islamique
b
23 août 2007 16:51
Bonjour,

Quelqu'un pourrait m'éclairer sur la différence qu'il y a entre une banque islamique et une banque "classique", notamment en ce qui concerne les prets.

Merci
a
23 août 2007 17:46
Salam:


La Grande-Bretagne compte 2,5 millions de musulmans. Certains d’entre eux règlent leurs transactions en liquide, d’autres refusent de passer par la case banque pour acheter une maison, d’autres encore, ouvrent un compte dans un institut bancaire la mort dans l’âme... Car pour les musulmans pratiquants, le dilemme est réel : s’adapter aux pratiques bancaires internationales, c’est trahir les préceptes du Coran. En effet, la charia, la loi islamique, interdit strictement la perception de taux d’intérêt, l’argent devant être généré par le travail et non par l’argent lui-même...

Pour soulager les consciences et les porte-feuilles bien remplis, l’Angleterre vient de sauter le pas : la Financial Services Authority a agréé, le 10 août dernier, un nouvel établissement bancaire, unique en Europe, l’Islamic Bank of Britain (IBCool . La première banque islamique de dépôt britannique, adoubée par Lord George, l’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, qui a déclaré qu’elle « offrirait un vrai confort aux membres musulmans » de la société anglaise. Le siège d’IBB se trouve à Birmingham (qui compte une très forte communauté musulmane) mais sa première agence doit ouvrir, mi-septembre, à Edgware Road, au cœur du quartier arabe et aisé de Londres. L’IBB compte ouvrir cinq agences d’ici la fin 2004 (Birmingham et Leicester à la fin du mois d’octobre, puis devraient suivre Manchester, Leeds, Bradford et Glasgow).

Partager les risques, les pertes et les profits

Son capital de départ s’élève à 14 millions de livres (20,8 millions d’euros). Il a été souscrit par des investisseurs du Proche-Orient (Abu Dhabi, Qatar, Barheïn et Arabie Saoudite) et par un groupe de millionnaires anglais. A sa tête : Abdul Rahman Abdul Malik, ancien directeur de la Banque islamique d’Abu Dhabi. Son directeur du management : Michael Hanlon, ancien directeur regional de la banque de détail au sein de Barclays. L’IBB offre une palette de services « normaux » comme les comptes, les cartes de crédit, la téléphonie et la poste bancaire (les deux dès novembre), des crédits immobiliers mis en place avant la fin de l’année ainsi que des crédits pour les biens de consommation courante, et la banque par Internet en 2005.

Alors d’où vient la différence d’avec les autres banques ? D’abord, cette palette des services exclut tout investissement dans des entreprises liées « à l’alcool, au tabac et à la pornographie ». Ensuite, IBB respecte le précepte coranique qui interdit l’intérêt usuraire. Comment la banque dégage-t-elle des profits ? En partageant pertes et profits et en répartissant le risque entre elle et le client. La finance islamique compte en effet plusieurs solutions, basées sur la dette. L’ijara est un contrat de location : la banque achète un article pour le client et lui loue pendant une certaine période. L’ijara-wa-Iqtina est un arrangement du même type sauf que le client peut acheter l’article à la fin du contrat. Par la mudaraba, le client confie ses fonds à la banque qui les fait fructifier. Le profit dégagé est ensuite partagé entre les deux. La murabaha est une forme de crédit : la banque achète un article pour le client, qui n’a pas à souscrire à un emprunt avec intérêts, et lui revend ensuite en différé. Enfin, la Musharaka est une sorte de joint-venture, un contrat entre plusieurs associés qui contribuent ensemble au capital et au management.

Bienvenue aux non-musulmans

Ces solutions visent bien sûr à attirer les musulmans du pays (41% de Pakistanais, 13% de Bengladis et 11% d’Indiens), ainsi que les centaines de milliers de visiteurs annuels en provenance du Moyen-Orient (600 000 rien que pour les mois d’été). Visés également : les investisseurs institutionnels, les fonds de pension et caisses de retraite du Proche-Orient ou d’Asie, soucieux de diversifier leurs avoirs. Mais l’IBB espère aussi séduire les non-musulmans. Car, même si un conseil de trois docteurs de la foi est chargé de surveiller la conformité des services financiers offerts avec la charia, ceux-ci sont bien sûr ouverts à tous. Ainsi, en Malaisie, les produits bancaires islamiques, qui existent depuis plusieurs années, sont plus utilisés par les Chinois que par la population musulmane. L’IBB refuse les investissements dans des entreprises comme les brasseries, les casinos, les banques, l’armement ou encore les sociétés endettées. Une ligne de conduite rare... qui pourraient également attirer les partisans de placements éthiques.

Visiter le site de l'Islamic Bank of Britain
[center][b][color=#CC0000]Veux-tu la récompense d’un jeûne d’une année entière ? [/color][/b][/center]: [b][color=#0000CC] Le Prophète (que la bénédiction et le salut d’Allah soient sur lui) a dit : « Jeûner trois jours, chaque mois équivaut à jeûner une année entière. » (rapporté par Bûkhâry et Moslim).[/color][/b]
s
23 août 2007 17:55
Financement islamique : comment ça marche ?

La finance islamique est apparue dans les années 70 pour se développer très rapidement jusqu’à concerner des centaines d’institutions spécialisées à ce jour. Elles sont implantées principalement en Asie et au Moyen Orient, mais également en Europe et aux Etats-Unis. Au Maroc, nous n’avons toujours pas de banques islamiques, par contre des produits dits «alternatifs» seront proposés dans nos banques à partir du mois de juillet. Décryptage.
Financement islamique : comment ça marche ?En Islam, l’usure et toutes les transactions y afférent sont strictement interdites. Les lois islamiques interdisent de verser ou de percevoir un intérêt et exigent que toutes les transactions financières se fondent sur une activité économique réelle.
Ainsi, la monnaie en Islam se limite à la réserve de valeur et au moyen d’échange; elle ne peut pas être une marchandise et ne peut pas «croître» sans apport de travail.

La finance islamique ne se base pas seulement sur le profit, mais également sur le principe de solidarité. La notion de risque y est très importante : toutes les parties à une transaction doivent en partager les risques, c'est-à-dire non seulement les bénéfices mais aussi les pertes éventuelles. De plus, les échanges doivent absolument être tangibles et les transactions ne peuvent évidemment concerner les activités contraires à la Chariâa, comme les jeux de hasard, l’alcool...

Les Institutions financières islamiques ont une double vocation commerciale et financière.
Les principaux outils financiers vont dans les deux sens.


Les instruments financiers principaux

Moudaraba : Un contrat entre le propriétaire du capital et l’entrepreneur. La banque confie une somme d’argent à l’entrepreneur pour l’investir, en contrepartie d’une part dans le bénéfice éventuel de l’affaire.

Moucharaka : Les deux parties signataires du contrat participent et au capital et à la gestion de l’affaire. Les bénéfices sont répartis selon des ratios déterminés, tandis que les pertes sont supportées à hauteur de la participation de chacun

Mourabaha : Le client ordonne à la banque d’acquérir un bien particulier; celle-ci lui revend le bien en question (devenu propriété de la banque), moyennant une marge bénéficiaire. Le paiement se fait comptant ou sur plusieurs échéances.

Ijara : Un contrat portant sur la mise à la disposition du client d’un bien ou d’un service en contrepartie d’une rémunération prédéfinie. Le client peut s’engager à acquérir le bien en question à terme.

Salam : Un contrat de vente avec livraison différée de la marchandise. La banque intervient comme acquéreur avec paiement comptant d’une marchandise qui lui sera délivrée à terme par le partenaire. La Chariâa interdit en principe les transactions portant sur des biens inexistants au moment de la conclusion du contrat, mais l’exception a été faite pour le salam par nécessité, à condition que le prix, la date de livraison et les caractéristiques exactes de la marchandise soient connus d’avance.


Tels sont les principaux instruments utilisés en finance islamique. Concernant les frais que peut prélever la banque, ils ne sont valables en Islam que s’ils sont fixes, quel que soit le montant de la transaction, dans le but de couvrir les frais administratifs et autres.
D’autres formules de financement sont créées mais sont normalement avalisées par un ensemble de savants. Il est cependant clair que certaines banques collent l’étiquette «Halal» à des offres sans fondement islamique réel…

Au Maroc, trois de ces outils seulement sont autorisés pour le moment, à savoir «Ijara», «Mourabaha» et «Moucharaka». Cette ouverture au financement islamique, longtemps rejetée de manière catégorique, a été motivée par le fait qu’une part importante des marocains évite les offres bancaires classiques, étant donné leur non-conformité à la loi musulmane.
Cependant, les banques islamiques ne sont pas encore autorisées au Maroc, pour des raisons de compétitivité sans doute…Reste à noter que les solutions financières qui répondent à la Chariâa ne devraient pas être moins chères que les produits classiques.

Certaines voix s’élèvent dans le monde musulman pour affirmer que les formules dites islamiques ne sont en fait que des produits classiques déguisés...Quoiqu’il en soit, cela n’empêche pas les clients de recourir à ces offres, nécessité oblige. Après tout, c’est sur les savants de la communauté que retombe la responsabilité.

Salma Daki

Source : [www.yabiladi.com]
 
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