La bande de Gaza s'enfonce dans le chaos au moment où Israël achève son retrait et s'apprête à transférer à l'Autorité palestinienne, dans les jours qui viennent, le contrôle des terrains où étaient construites les colonies de peuplement. Signe des tensions, hier à l'aube, des inconnus ont assassiné le général Moussa Arafat, un cousin du président défunt Yasser Arafat. Cet ancien chef de la Sécurité nationale avait été limogé en avril par le nouveau président de l'Autorité, Mahmoud Abbas, qui l'avait gardé comme conseiller pour les affaires militaires.
Selon des témoins, plus d'une centaine de militants, armés de lance-roquettes et de fusils mitrailleurs, ont donné l'assaut à la maison de Moussa Arafat, dans un quartier résidentiel de la ville de Gaza. Les gardes du corps du cousin du raïs défunt n'ont résisté qu'une trentaine de minutes. Les assaillants ont pénétré dans la maison et ont mortellement blessé leur victime, dont ils ont traîné le corps dans la rue. Ils ont vidé un chargeur de M 16 dans sa tête et ont roulé sur son corps avec une Jeep. Les militants ont également enlevé son fils aîné, Manhal Arafat, un responsable des forces de sécurité.
La scène a eu lieu à quelques dizaines de mètres de la résidence de Mahmoud Abbas à Gaza. Incapables d'enrayer cette explosion de violence interpalestinienne, les forces de sécurité sont arrivées sur les lieux lorsque la confrontation était terminée. L'assassinat de Moussa Arafat, considéré par beaucoup de Palestiniens comme un symbole de la corruption qui ronge l'Autorité palestinienne, illustre le mécontentement de la population de Gaza, un territoire frappé par la pauvreté où s'entassent 1,3 million d'âmes. La colère des jeunes monte contre la direction palestinienne depuis l'évacuation des 21 colonies israéliennes. Les Comités de résistance populaires, un mouvement armé regroupant des activistes issus de tous les mouvements palestiniens, ont revendiqué l'assassinat.
Les Comités, opposés à l'arrêt de la lutte armée prôné par Mahmoud Abbas, sont basés dans le sud de la bande de Gaza, où depuis plusieurs jours des jeunes Palestiniens expriment leur colère en s'opposant aux forces de sécurité palestiniennes pour tenter de s'infiltrer dans les colonies évacuées. Mardi, Tsahal a ouvert le feu sur ces manifestants surchauffés, qui avaient débordé les forces palestiniennes, tuant l'un d'entre eux et en blessant trois autres. Prenant acte de la détérioration de la situation, le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, a recommandé, hier, d'avancer de trois jours, au 12 septembre, la date de départ des dernières troupes israéliennes de la bande de Gaza. De son côté, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a renoncé à se rendre dimanche à New York pour participer à l'assemblée générale de l'ONU. Hier soir, on apprenait que des gardes-frontières égyptiens doivent commencer à se déployer à la frontière de la bande de Gaza et de l'Egypte à partir de samedi.
C'est malheureux à dire, mais si les peuples arabes se font écraser... par d'autres... c'est avant tout parce qu'ils se tirent des balles dans les jambes... se blessent... et "les vrais ennemis" en profitent... pour les achever...
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