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Bonjour

Les circonstances ont fait que j’ai accouché au Maroc. Et pas n’importe où au Maroc, non! J’ai accouché à l’hôpital Public de Zagora. Ce fut une expérience inoubliable. Experience que je souhaiterais partager avec vous , et peut-être avoir en retour d’aitre histoire et témoignage de la prise en charge médical et des conditions de soins dans notre pays. En espérant sincèrement que les choses puissent changer.

15h
J’arrive à hôpital public de Zagora avec mon époux. On me fait entrer seule dans la maternité, les hommes comme les femmes sont interdits d’entrée, seule les femmes sur le point d’accoucher peuvent passer le seuil de la porte.
A l’intérieur, une sage femme procéde à l’examen médical et la prise en charge administrative, tout est rapide.

15h10
La sage femme me conduit alors dans une grande pièce , avec 6 lits. Un seul lit, dans l’angle de la salle, est vide. C’est un lit en fer, peint en blanc, avec un matelas en mousse protégé par une housse plastique bleu. On me dit de m’installer ici.
Je pars donc récupérer sacs, couvertures et affaires personnel, resté devant l’entrée, pour faire “mon lit”, en attendant que bébé pointe son nez.

15h15
Les contractions étant encore bien supportable, l’ouverture du col entre 2 et 3 selon la sage femme, je décide de sortir rejoindre mon mari, qui est juste à l’extérieur, pour passer un moment avec lui. Je sors donc, lui est assis sur un banc , dans le tout petit jardin devant la réception de ma maternité. Je m’assoie près de lui, il prend des nouvelles. Quand soudain, le monsieur de la réception s’aoproche en hurlant:
- “ que tu fais ici toi!? Qui t’as dit de sortir? Rentres! (<— en faisant un tête comme ça)
Moi:
- “mais je suis juste sortie prendre l’air, et m’assoir un peu prêt de mon mari”
Le réceptionniste:
- “tu rentres! Tout de suite”
Moi:
-“ ok , je pensais être dans un hôpital moi, pas dans une prison”
Lui:
- “oui bah tu n’as qu’a le dire au personnel médical, moi je ne fais qu’appliquer les ordres, car à la fin c’est moi qui me fait réprimander si qqchose ne va pas. Je décide de rentrer, et laisse le réceptionniste discuter avec mon époux.

15h20
Je suis donc de retour dans la chambre.
Je salue les femmes d’un Salam. Couvre mon lit d’une couverture. Une autre couverture me sert de coussin, et m’allonge. Je sors mon téléphone pour appeler mon mari ( oui il me manque déjà!). Et là ma voisine de lit me dit : “fais attention, les téléphones sont aussi interdit”. Je cache donc le téléphone.
Patiemment je respire et gère les contractions quand elles sont là. Le reste du temps j’observe ce qu’il se passe autour de moi.
Autour de moi, 5 lits sont occupés par des femmes dans des états plus ou moins avancés du travail. Ça passe de celle qui a réussi à dormir et ronfle ( à ce moment je vous cache pas que je l’envie), à une autre qui déjeune tranquillement (au menu tagine de viande et légumes), pendant qu’une autre hurle la mort , avec des douleurs insupportables qui semblent ne pas s’arrêter. La sage femme arrive et examine la femme qui hurle, puis d’une petit voix et petit soupir:
- “ qu’est ce que je peux lui faire”
Puis la sage femme repart.

15h30
Je perds les eaux!
Assise sur le lit, je le sens, pas de doute, je perd les eaux! Je cours aux toilettes, change mes vêtements. Puis face à cette étape de l’accouchement qui me semble important, je décide d’en informer les sage femmes. Je pars dans dans leur bureau, il est dans le couloir de la maternité.
- “ je voulais vous informer que j’avais perdu les eaux” dis-je
La sage femme me regarde :
- “et oui c’est normal, retourne t’allonger “ me répond elle sèchement.
À ce moment je me suis sentie un peu étonné et bête à la fois... bref je m’exécute et retourne m’allonger.

15h45
Le femme qui souffre à hurler appel au secours:
- “ quelques chose sort, quelque chose sort”
Les sages-femmes arrivent.
- “Allez, lève toi et viens!” Cris la sage femme
- “Yallah! Lève toi, mets tes sandales et suis nous” enchaîne une autre en haussant la voix
- “Et calme toi!” conseil elle a la femme en souffrance
La femme prête à accoucher se lève péniblement, entre la douleur et les cris, traîne ses sandales dans sas pieds, puis elle disparaît dans la salle d’ accouchement. Nous entendons plus que ses cris. Puis plus rien. Puis les pleurs d’un nouveau né. Hamdoulillah.

Je me permets de préciser, qu’il n’y a pas de péridurale à l’hôpital public, que des accouchements naturels ou césarienne si complications.

17h00
La douleur des contractions est de plus en plus intense et difficile à supporter. Je n’ai pas d’informations sur mon état, ma dilatation... personne ne dis rien, même quand je demande quel est l’ouverture? On me répond juste : “c’est pareil”.


17h30
2 nouvelles femmes sont admises à la maternité.
Un seul lit est disponible. On explique à l’une d’entre elle qu’elle va devoir patienter qu’une place se libère pour s’installer


La suite plus loin...

La swite pliz

Comment j'ai même pas envie de lire la suite tellement ça pue le dénigrement....


J'ai vraiment de gros griefs sur le système de santé marocain .... et tout le monde en a à juste titre ...


Mais perso ici c juste descendre pour descendre à mon sens donc aucun intérêt ....


Gallek 'les circonstances ont fait que '... genre elle voyage enceinte et l'accouchement est une SURPRISE... et ou ? Zagora ! Dans le désert.... et ça se plaint de ne pas avoir le suivi et confort de Neuilly...

Et pire genre le vigile est un méchant... comme si en France tu sors de la maternité ou même des urgences comme si de rien était juste pour blabla et on va rien te dire....y'a pas de responsabilité derrière...


Bref pas envie de lire le reste donc Posteuse sérieux abstient toi tu va te faire du mal...


J'espère juste que tout c bien passé et que ton enfant va bien...

Citation
mwadra a écrit:
La swite pliz

Hello.

Moi ça m'intéresse. Les violences obstetricales c'est un sujet serieux et pas seulement au Maroc.
J'ai eu mes 2 accouchements en France et la sage femme pour mon deuxième a pas été très sympas avec moi. J'ai mal vécu cet accouchement car une femme qui accouche est comme un enfant, elle a besoin qu'on la rassure et la tienne par la main.
Donc juste pour dire que ce n'est pas qu'au Maroc. La posteuse ressent le besoin d'en parler, d'exterioriser ce moment qui l'a marqué. Si ça lui fait du bien écoutons la et soutenons la...

Déjà à 15h15 ...
Je ne sais pas comment j'aurais réagi avec le réceptionniste...

En mode :

Toi Tu vas donner des ordres à ma femme ... .

Allez on recommence .....

Voilà.... tu vois ... Ça s appelle le respect

Citation
Ratus a écrit:
Comment j'ai même pas envie de lire la suite tellement ça pue le dénigrement....


J'ai vraiment de gros griefs sur le système de santé marocain .... et tout le monde en a à juste titre ...


Mais perso ici c juste descendre pour descendre à mon sens donc aucun intérêt ....


Gallek 'les circonstances ont fait que '... genre elle voyage enceinte et l'accouchement est une SURPRISE... et ou ? Zagora ! Dans le désert.... et ça se plaint de ne pas avoir le suivi et confort de Neuilly...

Et pire genre le vigile est un méchant... comme si en France tu sors de la maternité ou même des urgences comme si de rien était juste pour blabla et on va rien te dire....y'a pas de responsabilité derrière...


Bref pas envie de lire le reste donc Posteuse sérieux abstient toi tu va te faire du mal...


J'espère juste que tout c bien passé et que ton enfant va bien...

Soutenir quoi au juste ?


Une femme enceinte ben oui ça se soutient...au delà de ça je vois pas de quoi tu parles ...


Vraiment sois claire net et précise avant de me répondre...ok je conspue le système de santé marocain et j'ai la chance de ne pas devoir en être tributaire...

Mais toi tu soutiens ça ? Ok ben affirme et justifie....Gallek écoutons la....

Genre tout est permis ...

Citation
samoa27 a écrit:
Hello.

Moi ça m'intéresse. Les violences obstetricales c'est un sujet serieux et pas seulement au Maroc.
J'ai eu mes 2 accouchements en France et la sage femme pour mon deuxième a pas été très sympas avec moi. J'ai mal vécu cet accouchement car une femme qui accouche est comme un enfant, elle a besoin qu'on la rassure et la tienne par la main.
Donc juste pour dire que ce n'est pas qu'au Maroc. La posteuse ressent le besoin d'en parler, d'exterioriser ce moment qui l'a marqué. Si ça lui fait du bien écoutons la et soutenons la...

18h00
Je n’en peu plus, je hurle, je pleure... je me demande dans ma tête mais pourquoi ne suis-je pas rentré en France , j aurais bien pris une petite péridurale moi aussi. Je suis folle, je suis folle, je n’y arrive plus j’ai trop mal. C’est insupportable.
La sage femme m’examine régulièrement à ce stade (et elle n’est pas très délicate). Aussi elle me mets une petite seringue dans mon goutte à goutte. Je lui demande:
- “C’est quoi ?”
Aucune réponse ni même expression du visage. Puis je continue:
- “ j’ai trop mal, j’accouche bientôt? “
- “Oui c’est normal que ça fasse mal, c’est les contractions d’accouchement “ répond elle, puis elle s’en va.

18h00
Quelques minutes après , toujours en hurlant et pleurant, dans un état proche de la folie où je ne gère plus rien... je sens l’envie de pousser!! Dans la douleur je me dis que je suis proche, ça dois être le moment de pousser.
J’appelle les sages-femmes, en hurlant bien sûr car il n’y a aucune sonnette dans cette hôpital.
Elles arrivent, me demandent de me lever sur un ton ferme. Je leur répond : “aidez-moi s’il vous plaît , j’ai mal s’est difficile “
L’une d’entre elle me tend la main. Je me lève.
C’est en grosses chaussettes rose à pois blancs et vêtus des vêtements avec lesquels je suis arrivés, que je me retrouve à traverser les couloirs de la maternité, pour me retrouver dans la salle d’accouchement. La marche la plus longue de ma vie.
La salle d’accouchement est grande, avec je crois 4 ou 6 lit gynécologiques (je ne me souviens plus) qui dates au moins des années 70... Dans un coin de la salle, une machine à laver automatique (comme on les appelle au bled) tourne et résonne en fond de bruit dans la salle.
Je suis la seule à accoucher à ce moment.
On me dis de m’allonger, à même le plastique du lit. C’est froid, il n’y a pas de protection , mes chaussettes rose glisse sur les bords (l’appui est difficile).
A cette étape de l’accouchement, les choses vont de toutes façon très vite , je ne me souviens plus du tous de douleurs à ce moment, juste je poussais de toutes mes forces pour que bébé sorte au plus vite et dans les meilleurs conditions.

18h30
Mon petit ange est né , al Hamdoulillah, je suis vraiment soulagé.
Je leur demande si il va bien, je le vois vomir à 2 reprises, puis il pleure. À ce moment les sages-femmes ont eu la gentillesse de me poser mon bébé un instant sur mon ventre. Je le caresse et lui parle avant qu’il ne soit posé sur la balance. Puis essuyer grossièrement avant d’être habillé la sage femme, qui a récupéré mon sac de maternité avec les affaires de bébé. Bébé attendra donc la maison pour sa première toilette.

En attendant mes soins, bébé reste sur la balance, je ne le quitte pas des yeux.

Une femme arrive et me presse le ventre comme un citron dont on voudrait extraire la dernière goutte. D’une façon ferme et brutale.
- “Aïe! Doucement j’ai mal” je dis, en essayant de repousser ses mains.
- “Il faut faire sortir ce qu’il reste” répond elle machinalement.
Le placenta est expulsé.

Puis je vois la sage-femme revenir, avec aiguille et fils ...
- “Mais que c’est il passé, une déchirure?” Je lui demande.
- “ non non, on a mis un coup de ciseaux , maintenant va recoudre” répond la sage-femme
Je fus surprise de ne pas avoir été informé non plus de l’épisiotomie. Et d’avoir à demander pour qu’on m’explique la suite de la procédure ... je répond juste assez surprise:
- “Mais j’ai rien senti pourtant quand vous avez coupez”
Elle répond:
- “ Normal, avec les douleurs de l’accouchement , ça passe inaperçue “
Par contre le bon quart d’heure à recoudre, à vif, je vous garanti que je l’ai senti. Très désagréable.

La salle est grande, non chauffé, je suis à moitié nue, ma jupe gorgée de sang entoure ma taille, j’ai très froid, je tremble de tout mon corps.

Une fois la couture fini, on me demande de rester allonger encore un peu, et une sage-femme m’apporte une de mes couvertures et me couvre avec.

Après les points de sutures, je suis restée un bonne heure allongé dans cette salle d’accouchement. Mon bébé est très calme , il s’est endormi dans la balance. Un autre bébé qui vient de voir le jour partage avec lui la balance.

Suite...

La suite

Je suis pas sûr pour ne pas dire que je comprends pas ton message....

Après ben un 'réceptionniste ' même si dans le médical c pas me mot ben ça oriente...

Et un de ben ça ordonne pour ton bien...f'ou le mot ordonnance ...

Après je le médecin en question à chacun de le choisir ou pas ...


Mis au final pas compris ton message... sincèrement et sans moquerie

Citation
Karmouss39-45 a écrit:


Déjà à 15h15 ...
Je ne sais pas comment j'aurais réagi avec le réceptionniste...

En mode :

Toi Tu vas donner des ordres à ma femme ... .

Allez on recommence .....

Voilà.... tu vois ... Ça s appelle le respect

Je dois rester allongé encore au moins une heure, pour que le staff médical s’assure que tout va bien.

Une bonne heure après l’accouchement , une dame, la cinquantaine , souriante, de petite taille et enveloppée vient me demander d’une voix chaleureuse:
- “ C’est toi 9anboula” (les prénoms on été changés). Je lui répond oui en hochant la tête. Elle ajoute:
- “Une fille ou un garçon ? “
- “Garçon” je répond
Alors elle me félicite abondamment et me demande si j’ai reçu quelque chose à manger. Aussi vite qu’elle est apparue , elle s’éclipse. Je comprends plus tard que cette femme fait le lien entre les femmes qui accouchent et les familles qui attendent à l’extérieur. Elle annonce les naissances et transmets affaires et nourriture aux femmes hospitalisées qui viennent d’accoucher.

Au total, je suis restée 2 bonnes heures allongée dans cette salle d’accouchement. Mon bébé est très calme , toujours endormi dans la balance au côté d’un autre bébé. La maman de ce dernier est allongée sur un lit à ma droite. L’une des sages-femmes passe l’examiner , et s’exclame:
- “mais tu saignes! Ça coule trop là! Et toi tu sens que ça saigne et pourquoi nous dis rien!?” Lui reproche t-elle.
La femme épuisée par l’accouchement et les saignements ne répond pas.

J’en profite pour demander:
- “Est ce que je peux partir maintenant “
- “Oui , allez récupérer vos affaires” (ceux restés dans la première salle) répond elle.
- “ j’aimerais me doucher et me changer”
- “ les toilettes sont là bas, il y a un petit seau et le robinet d’eau froide” met dit elle sur un ton sec avant de me tourner le dos .
Je préfère donc rester dans ma crasse plutôt que de me laver à l’eau froide en pleine hiver (en plus j’avais déjà très froid). Je vais aux toilettes pour changer mes vêtements seulement. Les toilettes sont, étroite, turque ( pratique après une episio!) et une moitié de bouteille de sidi Ali en office de petit seau.

Je me sens sale. Mais patience, une fois rentré à la maison je pourrais prendre un peu soin de mon hygiène.

Je retourne dans la première salle , la où toutes mes affaires et couverture sont resté. Une partie des affaires a déjà été collecté sur une chaise roulante par la gentille dame chaleureuse. Je range le reste, et dépose sur la chaise roulante. La gentille dame arrive, me tend un sac avec de la nourriture que mon mari lui a donné:
- “tiens s’est pour toi. Je vais te conduire dans ta chambre, et tu pourra manger. Mange le surtout , si tu laisses traîner, les chats vont le dévorer. “ Et elle a raison, il y a autant de chats érrants que de patientes dans le service maternité! Ils se promènent librement dans les couloirs et chambres.
- “Merci. Mais je ne peux pas rentrer chez moi?”
- “chez toi?! Non pas encore ma chérie, tu es encore faible” dis elle avec un large sourire.
Je demande mon bébé, on me répond qu’on va me l’apporter. Je remercie les sages-femmes, et quitte le service accouchement pour le couloir des chambres post accouchement.
La gentille dame me prépare mon lit, me dit de m’assoir de manger.
-“dépêches toi de t’assoir et manger, tu viens d’accoucher, tu dois être épuisé par cette marche que tu viens de faire” me dis la gentille dame.
Et elle a raison, en me posant sur lit, avec mon bébé à mes côtés je me suis senti faible.
La dame me fait un sourire et sort de la chambre. Je me la reverrais plus malheureusement. Une personne humaine, avec tant de paroles réconfortantes et douce, quand vous êtes seule à l’hôpital, ça fait un bien fou et c’est rassurant! Que Dieu la récompense.


21h00
Me voilà donc dans le chambre, 20metres carré, 3 lits, tous occupés. En face de moi, Fatima qui a accouché d’un petit garçon naturellement (episio aussi) et à ma droite, Zahra , qui a subit une césarienne et a eu une petite fille.
Il n’y a pas assez de lit bébé à l’hôpital. Les mamans ayant subits des césariennes sont prioritaires pour avoir un lit pour bébé. Nous autres dormons au côté de nos bébé sur le lit adultes.

La première chose que je fais, contacter mon chéri. Je ne l’ai pas vu, ni parlé depuis l’après-midi. Je lui envoie des photos de bébé qu’il n’a toujours pas rencontré. Il est heureux, et m’explique qu’il sera autorisé à nous voir le lendemain à 8h, pendant les visites familiales. Je contact aussi ma famille, tout le monde et heureux et ravis d’apprendre que tous c’est bien passé.

... suite...

21h00
Me voilà donc dans le chambre, 20metres carré, 3 lits, tous occupés. En face de moi, Fatima qui a accouché d’un petit garçon naturellement (episio aussi) et à ma droite, Zahra , qui a subit une césarienne et a eu une petite fille.
Il n’y a pas assez de lit bébé à l’hôpital. Les mamans ayant subits des césariennes sont prioritaires pour avoir un lit pour bébé. Nous autres dormons au côté de nos bébé sur le lit adultes.

La première chose que je fais, contacter mon chéri. Je ne l’ai pas vu, ni parlé depuis l’après-midi. Je lui envoie des photos de bébé qu’il n’a toujours pas rencontré. Il est heureux, et m’explique qu’il sera autorisé à nous voir le lendemain à 8h, pendant les visites familiales. Je contact aussi ma famille, tout le monde et heureux et ravis d’apprendre que tous c’est bien passé.

21h20
J’essaye d’allaiter bébé , il dort , malgré mes stimulations ne se réveille pas. Il est calme et dors profondément et paisiblement.
Je décide alors de manger. Mon mari m’a apporté une pizza et un tacos. Je partage avec Fatima, Zahra ne peut pas encore manger suite à l’opération. Ce petit repas permet de sociabiliser entre mamans. Elles ont accouché le matin même.
Les chats en bas du lit me fixe en attendent leur part de pizza. Je ne leur donne rien.

Zahra souffre énormément de sa césarienne. Une bouteille vide de paracetamol en perfusion pendouille sur sa canne.
On peut dire que sa fille est en phase avec elle. Elle est très agitée et pleure sans arrêt. Il n’y a casi personne pour s’occuper de son bébé . Personne, sauf Fatima et moi. A tour de role , on la bercera , lui donnera le biberon de lait... mais le bébé de Zahra est inconsolable.

1h00

Une infirmière arrive finalement pour s’occuper du bébé de Zahra. Changement de couche et biberon de lait chaud. 30 minutes après bébé Zahra est de retour auprès de sa maman en souffrance.
Bébé Zahra reste irritable toute la nuit et pleure énormément. Et Zahra gémit de douleur toute la nuit. On essaye avec Fatima d’aide Zahra, qui n’a pas la force de bercer sa fille. Personne dans la chambre n’a fermé l’œil cette nuit.

4h30

Une infirmière passe jeter un coup d’œil dans la chambre.
Zahra profite de l’occasion pour demander:
- “Vous pouvez vous occuper de ma fille, elle me veut pas se calmer?”
- “Votre fille veut juste qu’on la porte et qu’on la balade. Je ne peux rien faire. Et puis franchement j’ai mal aux bras moi” dis elle en sortant de la chambre et en refermant la porte.

7h00
Les infirmières passent dans les chambres, pour quelques soins: tension, température, prise de sang pour certaines.
Zahra leur fait part de sa douleur suite à la césarienne. Réponse du staff médical:
-“oui c est normal d’avoir mal. Et puis on t as déjà donné des médicaments, on ne peut plus rien faire, fait patienter”

8h00

Début des visites familiales.
Les familles arrivent vite... sauf mon mari... j’attend, j’attend, il m’appelle et me dit qu’il est en retard car il n’a pas trouvé de taxi.

8h20

Mon mari arrive enfin. Retrouvailles pour moi et rencontre avec bébé

8h30
La maman de Zahra à ma gauche me lance:
- “Je dois changer ma fille”
Comprendre : dis à ton mari de sortir de la chambre.
Avec la fatigue et le manque de sommeil je commence à bouillonner au fond de moi. La visite familiale dure 1 heure seulement , mais on a pas d’endroit tranquille et chaud ou rester avec bébé et son papa.

Bref on accepte, pas le choix , et puis Zahra et sa famille n’y sont pour rien. Mon mari sort de la chambre, et refuse que je sorte dans le couloir avec bébé, il fait trop froid.

Une fois la porte de la chambre refermée la maman de Zahra se retourne vers moi:
“ et! Viens m’aider on va porter ma fille et la changer”
À ce moment là je me demande, suis-je patiente ou aide soignante!?
Puis face à la douleur de Zahra , opéré la veille, je renonce à la porter ou autre, je n’ai ni les compétences, ni la force de soulever son buste, je n’ai pas envie de lui faire du mal en voulant l’aider. Et moi même je suis toujours fatiguée, je peine à me lever et marcher.

Finalement la maman de Zahra se débrouillera avec la maman de Fatima ainsi que le mari de Zahra.

9h00

Fin des visites familiale.
Le réceptionniste/gardien fait le tour des chambres et crie:
- “ allez , dehors, la visite et fini... toi là t’as compris, dehors, toi aussi... “ ect
Le couloir se vide.
Je part voir l’infirmière et lui demande:
- « Je veux sortir, je veux rentrer chez moi, est ce possible, comment procéder ? »
- « Oui bien sûr, quand vous voulez , vous pouvez sortir maintenant, je vais préparer vos papiers administratif »
Et heureusement qu’elle me répond par l’affirmatif car j’étais à deux doigts d’exploser (normalement 24 h d’observation à l’hôpital sont obligatoires)

J’appelle mon mari pour lui annoncer (on s’est vu 10 minutes seulement ce matin !). Il est aussi ravi!

...suite...

Le pays peut mieux faire, suffit de condamner à la pendaison tout le makhzen et les voleurs de budget.
Bonne chance aux compatriotes.

9h30
Je m’occupe de bébé, mis au sein, change la couche. Puis je Loki’s bagages. Surprise en récupérant la pochette plastifiée de la couverture qui est resté sur le sol toute la nuit , je découvre qu’un chat a uriné dessus. Grrrrrr
Fatima me dit: « oui la chambre à côté un chat a déféqué sur les affaires d’une femme même »
L’infirmière passe , je lui montre l’urine. Aucune réaction, indifférente.
J’enchaîne :
-« ‘Mais regarder l’urine, c’est les chats qui on fait ça, c’est pas moi. C’est sale tous ces chats dans l’hôpital »
L’infirmière a eu un petit sourire gêné, mais pas un mot, elle baisse la tête et s’en va.

11h
Les documents de sorties son enfin prêt !!!
Fin de l’aventure.
Je dis au revoir à mes coloc des chambres et part avec mon mari qui a pu rentrer pour porter mes affaires.
En sortant, je recroise le gardien qui m’avait hurlé dessus au début. Il me sourit, me félicite et s’excuse.
Je suis au final très contente d’avoir pu accoucher naturellement, sans péridurale, d’un bébé en santé. Hamdoulillah. Contente d’être en santé aussi, et de pouvoir rentrer à 3 à la maison.

Voilà, mon récit.
Je savais que les hôpitaux public n’avaient pas de grand moyen. Mais je pensait que les gens étaient tous de même plus impliqués, avec gentillesse et empathie vis à vis des patients. Certaines choses comme le professionnalisme n’ont pas de lien direct avec les moyens financier ou l’argent. Il est impératif de parler correctement aux gens.
Se laver c’est une question de dignité humaine. Rester sans eau après avoir accouché, c est incroyable. J’aurais accepté même une bouilloire sur une bouteille de gaz si il n’ont pas les moyens pour une douche.
Comment peut-on laisser une femme qui a accouché d’une césarienne seule, sans aide médical ni même d’un membre de sa famille?
Pourquoi les chats ne sont pas chassés ?
Après ce temps passé à l’hôpital je comprend enfin pourquoi certaines femme s préfèrent encore accoucher à la maison dans les petite villes et villages de Maroc.

Encore une fois Hamdoulillah, Dieu m’a permis une grossesse facile et un accouchement facile.
Je souhaite autant voir plus de facilité à toutes celles qui si t enceinte.
Et d’une manière général bon rétablissement et santé à tous ceux qui sont hospitalisés

Merci

A l'ère du kikoolol, je me méfies quand c'est trop bien écrit...

Puis ton pseudo...

On dirait tu t'es inscrit pour déposer une bombe puis tu pars comme si de rien n'étais.

Surtout que c'est passé au JT...

Sinon dis moi, comment cela se fait il que tu as accouché au Maroc?

Salam, oui tu as raison, il y'a moyen et moyen, le corps médical peut être plis aimable et plis professionnel tout en respectant les patients mais bon c'est pas trop dans leur mentalité...
Après je peux comprendre le ras le bol du corps médical qui est en fait au milieu du "combat", d'un côté les patients qui les "insultent" et leur "reproche" de ne pas s'occuper d'eux et de l'autre côté le manque de moyen et l'absence d'une hiérarchie avec laquelle discuter et demander du matériel.
Donc je peux les comprendre, ils ont ras le bol qu'on leur demande de construire un immeuble avec un seau et une pelle pour la plage...
Mais bon, c'est pas une raison pour être aimable et respectueux

C est drôle, moi quand j ai mis bas j avais franchement autre chose à ficher que de tenir un cahier de bord ..

Citation
9anboula a écrit:
21h00
Me voilà donc dans le chambre, 20metres carré, 3 lits, tous occupés. En face de moi, Fatima qui a accouché d’un petit garçon naturellement (episio aussi) et à ma droite, Zahra , qui a subit une césarienne et a eu une petite fille.
Il n’y a pas assez de lit bébé à l’hôpital. Les mamans ayant subits des césariennes sont prioritaires pour avoir un lit pour bébé. Nous autres dormons au côté de nos bébé sur le lit adultes.

La première chose que je fais, contacter mon chéri. Je ne l’ai pas vu, ni parlé depuis l’après-midi. Je lui envoie des photos de bébé qu’il n’a toujours pas rencontré. Il est heureux, et m’explique qu’il sera autorisé à nous voir le lendemain à 8h, pendant les visites familiales. Je contact aussi ma famille, tout le monde et heureux et ravis d’apprendre que tous c’est bien passé.

21h20
J’essaye d’allaiter bébé , il dort , malgré mes stimulations ne se réveille pas. Il est calme et dors profondément et paisiblement.
Je décide alors de manger. Mon mari m’a apporté une pizza et un tacos. Je partage avec Fatima, Zahra ne peut pas encore manger suite à l’opération. Ce petit repas permet de sociabiliser entre mamans. Elles ont accouché le matin même.
Les chats en bas du lit me fixe en attendent leur part de pizza. Je ne leur donne rien.

Zahra souffre énormément de sa césarienne. Une bouteille vide de paracetamol en perfusion pendouille sur sa canne.
On peut dire que sa fille est en phase avec elle. Elle est très agitée et pleure sans arrêt. Il n’y a casi personne pour s’occuper de son bébé . Personne, sauf Fatima et moi. A tour de role , on la bercera , lui donnera le biberon de lait... mais le bébé de Zahra est inconsolable.

1h00

Une infirmière arrive finalement pour s’occuper du bébé de Zahra. Changement de couche et biberon de lait chaud. 30 minutes après bébé Zahra est de retour auprès de sa maman en souffrance.
Bébé Zahra reste irritable toute la nuit et pleure énormément. Et Zahra gémit de douleur toute la nuit. On essaye avec Fatima d’aide Zahra, qui n’a pas la force de bercer sa fille. Personne dans la chambre n’a fermé l’œil cette nuit.

4h30

Une infirmière passe jeter un coup d’œil dans la chambre.
Zahra profite de l’occasion pour demander:
- “Vous pouvez vous occuper de ma fille, elle me veut pas se calmer?”
- “Votre fille veut juste qu’on la porte et qu’on la balade. Je ne peux rien faire. Et puis franchement j’ai mal aux bras moi” dis elle en sortant de la chambre et en refermant la porte.

7h00
Les infirmières passent dans les chambres, pour quelques soins: tension, température, prise de sang pour certaines.
Zahra leur fait part de sa douleur suite à la césarienne. Réponse du staff médical:
-“oui c est normal d’avoir mal. Et puis on t as déjà donné des médicaments, on ne peut plus rien faire, fait patienter”

8h00

Début des visites familiales.
Les familles arrivent vite... sauf mon mari... j’attend, j’attend, il m’appelle et me dit qu’il est en retard car il n’a pas trouvé de taxi.

8h20

Mon mari arrive enfin. Retrouvailles pour moi et rencontre avec bébé

8h30
La maman de Zahra à ma gauche me lance:
- “Je dois changer ma fille”
Comprendre : dis à ton mari de sortir de la chambre.
Avec la fatigue et le manque de sommeil je commence à bouillonner au fond de moi. La visite familiale dure 1 heure seulement , mais on a pas d’endroit tranquille et chaud ou rester avec bébé et son papa.

Bref on accepte, pas le choix , et puis Zahra et sa famille n’y sont pour rien. Mon mari sort de la chambre, et refuse que je sorte dans le couloir avec bébé, il fait trop froid.

Une fois la porte de la chambre refermée la maman de Zahra se retourne vers moi:
“ et! Viens m’aider on va porter ma fille et la changer”
À ce moment là je me demande, suis-je patiente ou aide soignante!?
Puis face à la douleur de Zahra , opéré la veille, je renonce à la porter ou autre, je n’ai ni les compétences, ni la force de soulever son buste, je n’ai pas envie de lui faire du mal en voulant l’aider. Et moi même je suis toujours fatiguée, je peine à me lever et marcher.

Finalement la maman de Zahra se débrouillera avec la maman de Fatima ainsi que le mari de Zahra.

9h00

Fin des visites familiale.
Le réceptionniste/gardien fait le tour des chambres et crie:
- “ allez , dehors, la visite et fini... toi là t’as compris, dehors, toi aussi... “ ect
Le couloir se vide.
Je part voir l’infirmière et lui demande:
- « Je veux sortir, je veux rentrer chez moi, est ce possible, comment procéder ? »
- « Oui bien sûr, quand vous voulez , vous pouvez sortir maintenant, je vais préparer vos papiers administratif »
Et heureusement qu’elle me répond par l’affirmatif car j’étais à deux doigts d’exploser (normalement 24 h d’observation à l’hôpital sont obligatoires)

J’appelle mon mari pour lui annoncer (on s’est vu 10 minutes seulement ce matin !). Il est aussi ravi!

...suite...

Hello mwadra

Je suis une 9anboula d’amour .

J’ai accouché au Maroc par choix. J’aurais pu le faire en France. Disons qu’il y avait du pour et du contre dans les deux cas. Notre situation familiale et professionnel a fait que j’ai préféré rester au Maroc.
Si ça avait été une opération à cœur ouvert, pour sûr je serais rentré en France.

Le JT? C’est un sujet abordé au JT du Maroc? Je ne savais pas. Je n’ai pas de tv

Sinon tu as un avis sur la thématique ? Ou tu fais partie de la brigade anti faux-post, et tu mènes ton enquête ?

Citation
mwadra a écrit:
A l'ère du kikoolol, je me méfies quand c'est trop bien écrit...

Puis ton pseudo...

On dirait tu t'es inscrit pour déposer une bombe puis tu pars comme si de rien n'étais.

Surtout que c'est passé au JT...

Sinon dis moi, comment cela se fait il que tu as accouché au Maroc?

Salam Kenitra

Oui c’est sûr, ça doit pas être marrant non plus de faire partie du corps médical dans les hôpitaux public. Je n’en doute pas. Et tous le monde a sa part de responsabilité (pas que le staff médical).
Même les patients, il y a beaucoup d’abus, manque de respect et politesse, c’est sûr. C’est sûrement pour ça qu’il y a un 3assass pour surveiller et contrôler que les heures de visites sont respectées, et jeter les personnes indésirables.

Mais c’est triste

Citation
Kenitra5994 a écrit:
Salam, oui tu as raison, il y'a moyen et moyen, le corps médical peut être plis aimable et plis professionnel tout en respectant les patients mais bon c'est pas trop dans leur mentalité...
Après je peux comprendre le ras le bol du corps médical qui est en fait au milieu du "combat", d'un côté les patients qui les "insultent" et leur "reproche" de ne pas s'occuper d'eux et de l'autre côté le manque de moyen et l'absence d'une hiérarchie avec laquelle discuter et demander du matériel.
Donc je peux les comprendre, ils ont ras le bol qu'on leur demande de construire un immeuble avec un seau et une pelle pour la plage...
Mais bon, c'est pas une raison pour être aimable et respectueux

Par choix ???



Mais ti foulle LOL

Wayaouw wayaouw wayaouw
Et dire que quand je suis au bled j'arrive même pas à choisir ce que je vais manger toi t'as choisi d'y accoucher...

Au JT du Maroc je ne sais pas, mais au JT de Belgique, oui, il y a juste quelques jours, les violences obstétrique ont été évoquées (episio, assistance, sage femme, ...)

Je ne fais partie d'aucune brigade, je ne mène aucune enquête, mais oui j'ai un avis:
Mon dernier accouchement c'est tellement mal passé, qu'il est clair que si j'avais accouché au Maroc, je n'aurais plus été la pour parler avec toi.

Citation
9anboula a écrit:
Hello mwadra

Je suis une 9anboula d’amour .

J’ai accouché au Maroc par choix. J’aurais pu le faire en France. Disons qu’il y avait du pour et du contre dans les deux cas. Notre situation familiale et professionnel a fait que j’ai préféré rester au Maroc.
Si ça avait été une opération à cœur ouvert, pour sûr je serais rentré en France.

Le JT? C’est un sujet abordé au JT du Maroc? Je ne savais pas. Je n’ai pas de tv

Sinon tu as un avis sur la thématique ? Ou tu fais partie de la brigade anti faux-post, et tu mènes ton enquête ?

Et donc? Qu’es ce qui est drôle?

Citation
Jennet' a écrit:
C est drôle, moi quand j ai mis bas j avais franchement autre chose à ficher que de tenir un cahier de bord ..