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La baisse du dollar face à l'euro profite très peu au consommateur français
s
20 mars 2008 13:06
Le monde.fr

A son lancement, à l'automne 2007, le Lumix FZ18 de Panasonic, un appareil photo numérique dont les caractéristiques étaient vantées par tous les magazines spécialisés, était commercialisé 450euros en France et 350 dollars (224 euros) aux Etats-Unis. Avec 1 euro valant 1,5 dollar, le consommateur européen payait l'appareil deux fois plus cher que son homologue américain.

Le magazine mensuel Que Choisir ? dans son numéro de décembre 2007 notait que sur tous les produits high tech ou de grande consommation, aucune entreprise ne tentait de faire bénéficier le consommateur européen d'un change euro-dollar favorable.

L'iPod Nano, vendu 149 dollars (96 euros) à New York, l'était à 159 euros à Paris, la Xbox 360 de Microsoft s'écoulait à 349 dollars (224 euros) aux Etats-Unis et à 300 euros en France, tandis que la suite Creative d'Adobe (retouche photo) affichait un prix de 1 200 dollars (771 euros) outre-Atlantique contre 2 500 euros dans l'Hexagone. Même le mythique Levi's 501 était commercialisé moins de 6o dollars (39 euros) à NewYork contre plus de 80 euros en France.

Les écarts de change semblent donc accaparés par le fabricant ou le distributeur. Ils ne bénéficient en tout cas pas –ou très peu – au consommateur. Certains chefs d'entreprise justifient ce bénéfice supplémentaire par les surcoûts structurels du marché européen.

"Les Etats-Unis sont un marché unifié, alors que l'Europe est un marché morcelé où les langues, les réglementations et les systèmes de distribution obligent les industriels à fabriquer des séries courtes", assure Eric Surdej, directeur général du coréen LG Electronics. Daniel Trachino, directeur de la division grand public du fabricant d'ordinateurs Acer, reconnaît que le "paiement des composants en dollars engendre une marge supplémentaire pour le fabricant". Mais il assure que le consommateur en profite partiellement : "Depuis deux ou trois ans, l'écart de prix entre l'Europe et les Etats-Unis s'estompe", dit-il.

LA PEUR DU YO-YO

En réalité, affirme Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS, "les entreprises ont peur du yo-yo euro-dollar. Elles craignent un retournement rapide du marché des changes et n'ont guère le désir de faire bénéficier le consommateur d'un écart de change en sa faveur. Elles conservent cette marge supplémentaire pour affronter sereinement une éventuelle baisse des prix réclamée par la distribution".

La captation de l'écart de change par le distributeur ou le fabricant rend plus criante encore l'évidence : la dépense du consommateur européen est structurellement plus élevée – à produits identiques– que celle de son homologue outre-Atlantique. Plusieurs raisons à cela. La première est la fiscalité. "La TVA est ici à 19,6 % contre 6 % à 8 % aux Etats-Unis", explique Laurent Abadie, PDG de Panasonic France. "Les coûts salariaux dans la distribution [charges sociales surtout] contribuent aussi à l'écart des prix entre les deux rives de l'Atlantique", ajoute-t-il.

La direction de Levi Strauss Europe ajoute que le "prix de location du mètre carré commercial en Europe est le double en moyenne de ce qu'il est aux Etats-Unis". Ce dernier se répercute aussi sur le prix des produits. En outre, ajoute le fabricant du Levi's, les "cinq plus grandes chaînes de distribution américaines offrent une surface commerciale douze fois plus large que celles de leurs homologues européens, ce qui leur donne une capacité de négociation des prix que les distributeurs européens n'ont pas".

Cela dit, l'écart de prix, qui peut aller du simple au double, entre les Etats-Unis et l'Europe pourrait être réduit "à condition que la concurrence entre les réseaux de distribution soit réellement mieux organisée. En France, les marges des distributeurs sont trop élevées", estime M. Askenazy. Selon lui, les transactions sur Internet sont deux fois moins importantes qu'en Grande-Bretagne et pas encore en mesure de peser sur les marges des distributeurs. En outre, l'ouverture des grandes surfaces spécialisées en centre-ville est soumise à autorisation. Si bien que la concurrence physique entre magasins est évitée.

Aux Etats-Unis, explique M. Askenazy, "les marges des distributeurs se sont effondrées. Dans certains réseaux spécialisés [high tech, photo…\], la commission du vendeur est remise en cause par le distributeur". Le commerce sur Internet menace les magasins de centre-ville : "Les clients essayent les vêtements en boutique et achètent sur Internet à un prix moins élevé." Pour M.Askenazy, le modèle de distribution de part et d'autre de l'Atlantique est transitoire et condamné à évoluer. L'un pour retrouver des marges capables d'assurer sa subsistance, l'autre pour redonner du pouvoir d'achat au consommateur.


Yves Mamou avec Cécile Ducourthieux et Mustapha Kessous
B
20 mars 2008 19:33
Citation
salmone a écrit:
LA PEUR DU YO-YO

En réalité, affirme Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS, "les entreprises ont peur du yo-yo euro-dollar. Elles craignent un retournement rapide du marché des changes et n'ont guère le désir de faire bénéficier le consommateur d'un écart de change en sa faveur. Elles conservent cette marge supplémentaire pour affronter sereinement une éventuelle baisse des prix réclamée par la distribution".

Il serait intéressant de citer le rapport Attali dans ce cas. le rapport prévoit ou prévoyait d'abroger les lois Royer, Galland et Raffarin. Des lois qui favorisent la hausse des prix. Des lois faites en faveurs des grandes enseignes.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 21/03/08 07:29 par Belle.
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