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9 et 10 avril anniversaire des massacres de Deir yacine par l'armée Israelienne
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8 avril 2004 15:55
Le 11 juillet 1948, Aharon Cohen, directeur du Département des Affaires Arabes du parti sioniste socialiste Mapam en Israël, recevait une copie carbone d'un rapport des renseignements militaires. Israël, un État âgé de moins de deux mois, était entraîné, avec les États arabes voisins, dans une guerre qui durerait jusqu'en 1949. Le document parvenu entre les mains de Cohen analysait les raisons de la fuite de 240.000 Arabes palestiniens hors de zones qui avaient été attribuées à l'État juif par le Plan de Partage des Nations Unies de novembre 1947, plus encore 150.000 de la région de Jérusalem et de zones allouées à l'État arabe. Cohen fut bouleversé par la lecture de la conclusion du rapport selon laquelle 70% de ces Arabes avaient fui à cause «d'opérations juives directes, hostiles, contre des localités arabes» menées par des milices sionistes, ou «par l'effet de nos opérations hostiles contre des localités (arabes) voisines». [1] Un mois avant que Cohen ne reçoive ce rapport, et en réponse aux avertissement de Cohen que de telles opérations avaient lieu, le Comité Politique du Mapam avait publié une résolution s'opposant à «la tendance à expulser les Arabes de l'État juif».

Pendant la durée des combats entre Arabes et Juifs, entre 1947 et 1949, largement plus de 700.000 Palestiniens sont devenus des réfugiés, la majorité d'entre eux par expulsion directe ou par la crainte d'expulsion ou de massacre. L'expulsion la plus importante s'est déroulée après la conquête israélienne des villes de Lydda et Ramlé dans le corridor Jérusalem-Tel Aviv, du 9 au 18 juillet 1948. Dans ces villes, quelque 50.000 Palestiniens ont été conduits hors de chez eux par des forces israéliennes dont le commandant en second était Yitzhak Rabin, Premier ministre d'Israël de 1974 à 1977 et de 1992 à 1995. Deux douzaines de massacres de Palestiniens, environ, ont été perpétrés par des milices sionistes du pré-État et par les forces israéliennes - dont le plus abominable d'entre eux dans le village de Deir Yassin, les 9 et 10 avril 1948.

Pourtant, après la guerre, c'est l'ordonnance du Mapam pour la conduite des forces israéliennes - plutôt que la réalité de l'expulsion - qui est devenue l'histoire israélienne officielle et en est venue à définir en fin de compte la mémoire collective juive israélienne de ce qui s'était passé en 1948. Pendant des décennies, l'État d'Israël et les historiens sionistes traditionnels ont soutenu que les Arabes palestiniens avaient fui sur ordre de commandants militaires et de gouvernements arabes, avec l'intention de revenir derrière les fusils des armées arabes victorieuses qui auraient «poussé les Juifs à la mer». En conséquence, les autorités sionistes n'admettraient que peu de responsabilité, voire aucune responsabilité dans le sort des réfugiés palestiniens et de leurs descendants. Ce n'était pas dû à un manque d'information adéquate. Les sources sionistes pour la période de la guerre de 1948 et de l'immédiat après-guerre indiquent avec une ample évidence que des membres de l'élite militaire et politique, des leaders de second plan et des intellectuels proches d'eux, savaient très bien ce qui était arrivé aux Arabes palestiniens en 1948, sans parler des simples soldats et des membres de kibboutz qui ont, effectivement, expulsé des Palestiniens, exproprié leurs terres et détruit leurs maisons. Mais, peu après les combats, les représentants officiels du sionisme et de l'État israélien ont commencé à consolider un discours officiel permettant à la plupart des Juifs israéliens d' «oublier» ce qu'ils «avaient su» autrefois: que durant la guerre israélo-arabe de 1948, un grand nombre d'Arabes palestiniens avaient été ethniquement nettoyés des territoires qui devinrent l'État d'Israël.

Je n'ai rien à ajouter, juste pour memoire.
 
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