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uvi avnery compare israel et l'espagne
m
24 mars 2004 11:11

uri avnery est le leader du "mouvement paix" maintenant en israel

Un Premier ministre déclare la guerre. La grande majorité du peuple est contre la guerre. La majorité vote pour le Premier ministre.

Absurde? Eh bien, c'était la situation en Espagne. C'est aussi plus ou moins le cas en Israël. Mais là s'arrête la ressemblance.

Les Espagnols ont viré leur Premier ministre. Les Israéliens continuent à soutenir le leur.

Les Espagnols, dans leur candeur, croient que, si un Premier ministre fait le contraire de ce que veut la grande majorité de son peuple, il doit partir. Ils croient que c'est cela la démocratie. En Israël une telle chose est impensable.

Et ce n'est pas la seule différence.

Certes le peuple espagnol est arrivé à cette conclusion à la suite de l'énorme attentat terroriste à Madrid. La réaction espagnole était très différente de ce qui se passe habituellement en Israël.

Après l'attaque terroriste, les Espagnols se sont demandé: Pourquoi ont-ils fait cela? Quelle est la cause de cette attaque meurtrière contre nous? La réponse logique a été: c'est la politique du Premier ministre. Conclusion: il nous faut un autre Premier ministre.

En Israël la question ne se pose même pas. Qu'est-ce qui provoque les attentats terroristes contre nous? Quelle question! La raison du terrorisme est le caractère meurtrier inné des Arabes. Il n'a strictement rien à voir avec la politique de notre Premier ministre.

Quand se produit ici un attentat terroriste, la logique s'envole par la fenêtre. Au lieu de penser et de poser des questions, les gens crient «Mort aux Arabes», demandent une vengeance sanglante et se rassemblent autour du Premier ministre.

Autre différence: les Espagnols se sont mis en colère. Le Premier ministre leur avait menti. Il avait exploité l'attentat pour sa campagne électorale. Alors qu'il savait déjà que tous les indices accusaient les fanatiques islamistes, il a affirmé publiquement que l'attentat avait été perpétré par l'organisation basque ETA. Il espérait récupérer les voix des Espagnols qui ne veulent pas d'un État basque indépendant. Mais les électeurs ont compris que c'était un mensonge et ils n'ont pas du tout aimé cela. Le Premier ministre nous ment? Qu'il aille au diable!

En Israël, quand le Premier ministre ment, les gens ne réagissent pas. Le Premier ministre nous a encore menti? Et alors? Ce n'est pas nouveau. Il n'y a pas de quoi en faire un plat.

On ne peut qu'envier les Espagnols. Après une horrible guerre civile, après des décennies de dictature oppressive, en dépit de terribles fractures intérieures et de nombreuses attaques terroristes, quelle saine réaction! Quel puissant réflexe démocratique!

(À ce propos: il y a quelque 500 ans, un demi million de Juifs ont été expulsés d'Espagne. Au cours des dernières décennies, presque tous les «Séfarades» - Séfarade est le nom hébreu de l'Espagne - sont venus en Israël. Leur grande majorité soutient Ariel Sharon. Pourquoi les Juifs «espagnols» en Israël réagissent-ils différemment des Espagnols retournés en Espagne?)

Il y a une autre différence entre l'Espagne et Israël, peut-être celle qui est décisive.

L'année dernière je suis allé en Espagne. Quelques jours avant mon arrivée, le parti du Premier ministre avait remporté une victoire impressionnante aux élections locales. Le Parti socialiste dans l'opposition avait été laminé. Tout le monde en parlait avec mépris, certains avec tristesse. Le parti était ruiné, peut-être pour toujours.

Et puis c'est arrivé: le parti a remplacé ses vieux dirigeants par un jeune, énergique: José Luis Rodriguez Zapatero. Avec pas mal de chance, cet homme a conduit son parti au pouvoir.

Les Espagnols savaient qu'il existait une alternative s'ils en avaient assez de leur Premier ministre. Ils pouvaient écarter le parti au pouvoir parce qu'il y en avait un autre prêt à le remplacer.

En Israël, ces conditions n'existent pas. Notre principal parti d'opposition, le Parti travailliste, est également en lambeaux, sans aucun signe de rétablissement. Bien au contraire.

Il est dirigé par un homme pitoyable prêt à pactiser avec le diable pour une place au gouvernement Sharon. Ses autres vieux dirigeants, tous des échecs personnifiés, sont déjà en train de se disputer les portefeuilles que Sharon pourrait leur proposer s'il était assez aimable pour les inviter dans son gouvernement.

La situation israélienne est surréaliste: d'après tous les sondages, une grande partie des gens en ont assez de la guerre, du cycle sanglant attentats suicides-assassinats ciblés, des colonies et des colons. Ils veulent une solution et sont prêts à en payer le prix: la fin de l'occupation, un État palestinien, le démantèlement des colonies, un compromis raisonnable sur Jérusalem, le retrait le long de la Ligne Verte. Ils veulent que nos ressources nationales qui servent à l'occupation et à la guerre soient utilisées pour la croissance économique, l'éducation et le bien-être social.

Et cela a-t-il une traduction politique concrète? Aucune. Il n'y a aucune force politique sérieuse capable de constituer une alternative.

En Espagne, on avait une situation temporaire qui s'est corrigée d'elle-même, de façon naturelle. En Israël cette situation semble permanente.

Donc, on ne peut pas se contenter d'envier les Espagnols mais il faut en tirer la leçon. En politique, les choses peuvent changer soudainement. Ce qui semble impossible peut devenir possible - s'il se trouve des gens capables de traduire de bonnes intentions en réalité politique.

J'espère que cela se passera ici aussi. Il est vrai que quelques personnes sont déjà sur la ligne de départ - Tony Blair et George W. Bush. Ce qui est arrivé à José Maria Aznar en Espagne peut leur arriver, et je l'espère. Et puis, avec beaucoup de courage et beaucoup de chance, le tour du quatrième de la liste arrivera, et Ariel Sharon, un autre homme de sang et de mensonges, sera renversé.

En attendant, nous saluons nos amis à l'autre bout de la mer Méditerranée - Bravo, Amigos!

[ Traduit de l'anglais - RM/SW ]





24 mars 2004 © Solidarité-Palestine - E-mail: [email protected]
m
24 mars 2004 11:37
petite erreur
mouvement "paix maintenant"
s
24 mars 2004 11:43
Merci Mustaf

Par contre, Uri Avnery ne fait pas partie de la paix maintenant, mais de Gush Shalom, ce qui est loin d'être la même chose!

Il ne serait vraiment pas content de l'apprendre winking smiley


En effet les deux mouvement n'ont rien à voir, la paix maintenant est proche du parti travailliste, veulent la paix mais pas de concessions, la paix à leur conditions, evidement avec un mur (c'est eux qui sont à l'origine du projet du mur).

Gush Shalom, est un mouvement de pacifistes qui dénoncent de manière très claire la politique raciste de leur pays.

Je ferme les (), parceque les mots sont importants, surtout qu'en France il y a un certains nombre de personnes qui veulent se faire passer pour des defenseurs de la paix (BHL, Boutih, UEJF...) en disant qu'ils sont proches de la paix maintenant !
m
24 mars 2004 11:49
merci salim

j'en prends acte
je connais pas tres bien ces mouvements en israel
par contre je sais ce qu'il en de BHL UEJF.... ET LEUR MARIONNETTE malek poutih : qui me donne envie de gerber qd il parle
 
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