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Attaques au chlore en Syrie : ces preuves qui embarrassent les Occidentaux
M
4 juin 2014 23:39
Attaques au chlore en Syrie : ces preuves qui embarrassent les Occidentaux

Le Monde.fr | 04.06.2014 à 11h23 • Mis à jour le 04.06.2014 à 15h35 | Par Benjamin Barthe, Jacques Follorou, Cécile Hennion et Yves-Michel Riols


Dans une vidéo, un Syrien montre un obus chargé de chlore non explosé à Al-Telmanaa.

Moins d'un an après l'attaque au sarin (un liquide hautement toxique) lancée par l'armée de Bachar Al-Assad dans la périphérie de Damas, qui avait fait quelque 1 500 morts le 21 août 2013, des preuves formelles existent sur le recours répété des forces gouvernementales syriennes à d'autres armes chimiques à l'encontre de la population, depuis octobre 2013 et jusqu'à récemment.

A quelques jours du 30 juin, date butoir à laquelle la Syrie est censée avoir remis la totalité de son arsenal chimique, Damas a donc agi en violation du traité sur les armes chimiques et de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques qu'il avait accepté de signer – sous menace de frappes militaires internationales imminentes le 14 septembre 2013.

Selon l'enquête menée par Le Monde, d'après plusieurs sources, les autorités françaises disposent depuis au moins une quinzaine de jours d'éléments démontrant l'utilisation de chlore, sous forme de gaz chimique, par l'armée syrienne, dans des bombardements de zones contrôlées par les rebelles. Ces conclusions sont le fruit des analyses du Centre d'étude du Bouchet, qui dépend de la Direction générale de l'armement et qui possède le seul laboratoire en France équipé pour produire des résultats certifiés dans le domaine des armes chimiques.

Dans un hôpital de fortune, à Kfar-Zita, le 22 mai. Dans un hôpital de fortune, à Kfar-Zita, le 22 mai. | REUTERS/STRINGER

La démonstration a pu être menée intégralement et conformément aux règles internationales, avec, selon nos informations, l'aide des expertises américaine et britannique. Les interceptions électroniques de communications sur le territoire syrien, réalisées par les agences de renseignement occidentales, révéleraient le degré de préparation de ces opérations, ainsi que la chaîne de décision, à tous niveaux de responsabilité, politique et militaire, ayant mené à ces attaques chimiques. Des échanges existeraient entre le plus haut niveau hiérarchique des autorités syriennes, jusqu'aux unités militaires chargées d'en faire usage sur le terrain.

Lire l'intégralité de notre enquête : Damas persiste à mener des attaques chimiques au chlore (édition abonnés)

Le silence gardé sur le résultat de ces expertises s'expliquerait en partie par des pressions qu'exercent les services de renseignement français, américains et britanniques sur leurs gouvernements respectifs pour que ces informations ne soient pas rendues publiques. D'après un haut responsable de la communauté du renseignement en France, Paris ne peut dévoiler ses preuves sans l'aval de Washington, puisque ce dernier lui a fourni une partie des éléments de sa démonstration.

Surtout, une telle démarche placerait de nouveau la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne en position de devoir agir, ayant eux-mêmes tracé une « ligne rouge » quant à l'usage des armes chimiques. Or, le souvenir cuisant d'août-septembre 2013, quand Paris était sur le point de frapper militairement la Syrie avant de se replier faute du soutien de Washington, est encore dans toutes les mémoires.


Embarrassés, les pays occidentaux veulent éviter de passer à l'action

LE MONDE | 04.06.2014 à 11h46 • Mis à jour le 04.06.2014 à 11h55 | Par Alexandra Geneste (New York, Nations unies, correspondante), Stéphanie Maupas (La Haye, correspondante) et Yves-Michel Riols
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Laurent Fabius a été le premier à accuser publiquement le régime syrien d'avoir utilisé des armes chimiques à base de chlore, sans évoquer cependant de « preuves ». Le 14 avril, à Washington, le ministre des affaires étrangères affirmait que Damas avait eu « recours à quatorze » reprises à ces armes « depuis le 25 octobre 2013 ».

Le lendemain, ces allégations étaient reprises par le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, en marge d'une réunion du groupe des « Amis de la Syrie » qui se tenait à Londres. « J'ai vu des données brutes qui suggèrent, comme la France l'a elle-même suggéré, que du chlore a été utilisé à plusieurs reprises dans le cadre de la guerre », a-t-il souligné. « Si cela a été le cas, et si cela peut être prouvé, a-t-il ajouté, ce serait une violation du traité sur les armes chimiques [de 1925] et de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques que la Syrie a signée. »


Damas avait ratifié cette convention en septembre 2013, sous la menace de frappes militaires occidentales après l'attaque au sarin de la banlieue de Damas, qui avait causé quelque 1 500 morts le 21 août. La Syrie s'était aussi engagée à démanteler son arsenal chimique – plus d'un millier de tonnes – sous supervision de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Le chlore ne fait pas partie de l'arsenal déclaré par Damas (Sarin, gaz moutarde, VX) et n'est pas considéré comme une arme chimique, même s'il est mortel lorsqu'il est utilisé à de hautes concentrations.

Pourtant, ni Paris, ni Washington, ni Londres, qui disposent d'éléments tangibles sur les récentes attaques au chlore de l'armée syrienne, n'ont rendu publics leurs éléments de preuve. Une telle démarche placerait de nouveau la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne en position de devoir agir, ayant eux-mêmes tracé une « ligne rouge » quant à l'usage des armes chimiques. Or, le souvenir cuisant d'août-septembre 2013, quand Paris était sur le point de frapper militairement la Syrie avant de se replier faute du soutien de Washington, est encore dans toutes les mémoires.

John Kerry, le 29 mai à Washington. John Kerry, le 29 mai à Washington. | AFP/SAUL LOEB

« Depuis le mois de mars, les données recueillies par la France ont été transmises à l'OIAC », assure-t-on à Paris, en précisant que Washington et Londres disposaient de « témoignages concordants ». Cette agitation diplomatique a déclenché, fin avril, la décision de renvoyer en Syrie des inspecteurs de l'OIAC chargés d'« établir les faits en lien avec les allégations persistantes d'attaques au chlore ». Alireza Jahangiri, le représentant de l'Iran, allié du régime de Damas, a mis en garde contre « toute pression politique sur les activités et les conclusions de l'équipe ».

Mais la mission a tourné court. En route, le 27 mai, pour Kafr-Zita, lieu présumé d'attaques au chlore, le convoi des inspecteurs de l'OIAC a été attaqué. Les inspecteurs ont été enlevés par un « groupe armé » dont l'identité n'a pas été précisée par l'OIAC, avant d'être relâchés quelques heures plus tard. Demi-tour, direction Damas. L'équipe n'a donc pu mener son enquête.

Si l'OIAC parvenait à confirmer les accusations d'attaques au chlore, l'organisation devrait alors saisir le Conseil de sécurité des Nations unies. Au terme de la résolution adoptée le 26 septembre 2013 sur le désarmement chimique de la Syrie, l'ONU pourrait alors, théoriquement, envisager des sanctions contre Damas. Un scénario improbable en raison du droit de veto de la Russie, allié indéfectible de Damas, et que les Occidentaux préfèrent éviter de toute façon, afin de ne pas exposer au grand jour leurs hésitations et divisions, mais aussi de ne pas aggraver les tensions avec la Russie de Vladimir Poutine.

ÉVITER LE BLOCAGE DU PROCESSUS DE DÉMANTÈLEMENT

Les pays occidentaux ont une autre préoccupation : éviter le blocage total du processus de démantèlement de l'arsenal chimique syrien officiellement recensé en octobre 2013. Plus personne ne croit, en effet, que la date limite du 30 juin pour démanteler l'arsenal syrien sera respectée par le régime de Bachar Al-Assad. La Syrie aurait déjà dû détruire l'intégralité de ses installations de production d'armes au 15 mars, mais douze sites, des hangars et tunnels, sont encore sur pied. Damas souhaite conserver les hangars et couler du béton dans les tunnels, mais plusieurs pays, Etats-Unis en tête, s'y opposent et prônent une destruction pure et simple de ces installations.

Par ailleurs, 92 % des 1 200 tonnes d'agents chimiques déclarés par la Syrie ont été détruits ou embarqués sur des navires militaires danois et norvégiens stationnés dans le port de Lattaquié. Ces agents chimiques sont ensuite détruits sur le Cape-Ray, un navire américain spécialement affrété pour cette opération, qui croise depuis décembre en Méditerranée. Les résidus seront ensuite éliminés dans des usines britanniques, américaines et finlandaises.

Le 22 mai, devant le conseil exécutif de l'OIAC, la France estimait que « le régime conserve une capacité d'emploi offensif chimique et la volonté d'en faire usage » et ajoutait que « la menace chimique subsistera tant que l'objectif d'un démantèlement complet n'aura pas été atteint ».

A Paris, personne n'ignore cette impasse diplomatique, mais l'enjeu est ailleurs. En attirant l'attention sur de nouveaux recours à des armes chimiques par Damas, l'objectif est de saper la légitimité que Bachar Al-Assad tentera de retirer de l'élection présidentielle du 3 juin. « Un régime qui ne respecte pas ses engagements internationaux et qui utilise des armes chimiques contre sa propre population ne peut jamais faire partie d'une solution d'avenir », insiste-t-on à Paris.
5 juin 2014 18:00
Mr deltoides, comment on sait que c'est Bachar qui a balancé ces cochonneries?

Il y avait écrit "crevez tous. Gros bisous. Signé: Votre Bachar préféré." sur les obus?

Pourquoi il aurait donné une telle excuse aux Occidentaux pour le condamner et débarquer sur place pour lui péter le nez en personne?

La bonne blague...
i
5 juin 2014 18:21
Citation
LeMask a écrit:
Mr deltoides, comment on sait que c'est Bachar qui a balancé ces cochonneries?

Il y avait écrit "crevez tous. Gros bisous. Signé: Votre Bachar préféré." sur les obus?

Pourquoi il aurait donné une telle excuse aux Occidentaux pour le condamner et débarquer sur place pour lui péter le nez en personne?

La bonne blague...
Oups

suis sur que c'est encore un coup du Mossad, sont capables de tout .....eye rolling smiley
5 juin 2014 18:46
Wé, c'est plus crédible...

Le Mossad, qui inflitre des groupes de Jihadistes... Ou des forces spéciales du Qatar... Ou des Saoudiens, ou des français, ou des Américains...

Qui profite du crime? Pour Bachar, les armes conventionnelles marchent assez bien. Pour casser de la vermine, un tank, c'est largement suffisant.

Utiliser des armes chimiques, c'est un suicide politique. Il perdrait les russes, peut être même les chinois... La planete entiére le détesterais...

J'y crois pas une seconde.
i
5 juin 2014 19:53
c'est surement ça ......yawning smiley
a
6 juin 2014 03:18
Salam,

Il ordonne une désinfection du territoire... - la France propose les gaz moutardes !

Laurent Fabius a été le premier à accuser publiquement le régime syrien d'avoir utilisé des armes chimiques à base de chlore, sans évoquer cependant de « preuves ».

Mieux que Dieu : Il dit la vérité mais sans ayat ! Espèce de taré... Fou et vilain.
U
6 juin 2014 07:22
Article totalement orienté: On y utilise le passé pour écrire que l'État syrien a promis d'avoir terminé pratiquement un mois après l'article.

Présentement, il y a deux types d'armes chimiques:
1.- Celles qui sont sous contrôle de la Syrie.
2.- Celles qui sont dans les mains d'occupants étrangers.
(Je pars de l'idée que les Syriens non-loyalistes n'ont jamais acquis de telles armes)

Parlons donc des armes qui sont dans les mains des divers groupes qui se battent contre un gouvernement dont le chef est désormais élu.

Les "insurgés" syriens n'ont cessé de perdre des occasions d'effectuer une sortie honorable.

Leur problème est qu'ils ont été débordés pratiquement immédiatement par divers envahisseurs étrangers, principalement des débiles mentaux grassement payés en pétrodollars.

Dans la situation présente, le mieux qui peut se produire est que l'Occupation de la Syrie cesse, que les exilés puissent rentrer chez eux et que les enfants puissent retourner à l'école.

Les changements devront désormais se faire par voie démocratique.

Il est clair que la Libération de la Syrie fait des gagnants "collatéraux":
- Les Iraniens
- Les Russes
- Les Chinois

Il y a des perdants:
- Les ÉU
- Ceux qui croient les promesses des ÉU
- Les socialo-communistes français
- Les dirigeants Britanniques
- La Turquie, qui va perdre les importants revenus qui proviennent de l'aide internationale aux déplacés.
- Erdogan et sa clique, qui vont perdre l'immunité qui découlait de sa proximité avec la Syrie.
- Ceux qui ont financé les attardés mentaux qui ont massacré les Syriens.
- Les débiles mentaux qui ont été massacrer les Syriens.

- Peut-être, Israël.

On ne serait guère surpris que l'affaire ukrainienne ait été une tentative de déstabiliser le principal soutien de la Syrie.
Quand l'être humain montre la Lune, Bôfbôfbôf le chien regarde le doigt. Les chiens aboient, la caravane passe. ***********************************************************************
 
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