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Citronnus a écrit:
L'argent ne m'a jamais intéressé.
Je n'ai pas choisi mes études en fonction de ce que je voulais faire ou gagner, mais parce que j'aimais les matières enseignées.
D'ailleurs, quand il a fallu chercher un boulot, j'étais en déphasage en moi. La biochimie, je voyais ça comme quelque chose de "bio", d'écologie, fait pour la santé des gens. Au final, on m'a surtout appris en cours à fabriquer de la merde à moindre coût pour nourrir les gens ...
Je suis sortie de là, il était hors de question que j'empoisonne les gens. C'est pas pour ça que j'avais signé. J'aurai peut-être dû faire médecine ... Bah, je crois que quelque part, je suis devenue assistante maternelle car m'occuper d'enfant, ça avait un sens, c'était propre comme boulot, sain, naturel. En plus des enfants, ça ne ment pas.
Mais l'envers du décors. On travaille finalement en partenariat avec les services sociaux, mais bon sang, c'est un service tout sauf social. Pardon s'il y a des gens qui travaillent là dedans. Mais le côté "aider les gens" j'en rigole quoi ! Bref, je ne vais pas en dire davantage pour ne pas polluer le post. Mais j'ai développé une haine envers eux ...
Il y a 20 ans, ça allait encore, mais aujourd'hui, on vous demande de travailler n'importe comment avec les enfants ... On parle de bien-être de l'enfant, il n'y a aucun bien-être dans ce qu'ils préconisent en réalité. C'est de pire en pire le système. Vraiment.
On m'a fait quitter le milieu parce que je ne voulais pas me soumettre à leurs manières. Et j'ai franchement eu bien fait. Le monde tourne vraiment d'une drôle de façon ...
Bref, tout ça pour dire que je n'ai jamais voulu transiger avec mes valeurs propres. Et tant pis pour l'argent derrière. Je veux encore me regarder dans un miroir quand je me lève le matin.
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Yazinadirilatay a écrit:
Salam,
J'emploie une assistante maternelle du cup ça m'intrigue ce que tu dis. Tu pourrais en dire plus concernant le côté sombre du système? Parce que tu m'as inquiétée pour le coup...
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Sabrina_marooc a écrit:
Quelqu’un a dû te dénoncer ( peut être une autre nounou jalouse) parce qu en temps normal, il n’y a jamais de contrôles.
Je te jure je connais des nounous agrées depuis 20 ans, aucun contrôle !!!
Et pourtant ! Je te jure qu’elles faisaient peur à voir ( les enfants devant la télé toute la journée), aucune surveillance etc
À faire peur dès nounous
A priori c’était plutôt une affaire personnelle, te concernant.
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NuitDePleineLune a écrit:
C'est pas du tout dans mon optique de vie. Tant que je gagne de quoi vivre confortablement hamdulillah, ce dont j'ai besoin c'est des horaires cool, et un métier qui serve, qui soit réellement utile, et pas blâmable.
Je me vois pas non plus avec quelqu'un d'absent, qui n'est pas là pour sa famille.
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Citronnus a écrit:
(suite pour Yazinadirilatay)
En 20 ans de service, ma façon de travailler allait tout seul. C'était à un point, un petit arrivait, c'était les grands, à leur façon, qui lui expliquait comment ça fonctionnait à la maison. Je n'avais quasiment besoin de rien dire, ça se faisait tout seul. Ex : on n'entrait pas dans la cuisine. Interdite aux enfants. Les grands de 2 ans savaient. Quand je me mettais à la cuisine, ils s'arrêtaient à la porte pour me regarder. Un petit venait d'arriver, il ne savait pas, il faisait pour entrer à 4 pattes dans la cuisine, les grands lui disaient "non" ou le tiraient vers eux. C'était comique.
Et ça donnait des rituels de vies aux enfants mon organisation. Ils ne savaient pas lire l'heure, mais ils savait qu'en arrivant, bébé allait au lit, qu'on enfilait le tablier pour faire de la peinture, qu'après avoir tout ranger, c'était le pot et la sortie, ils allaient chercher leurs chaussures, leurs affaires d'eux-même. Et ainsi de suite comme ça jusqu'au soir.
Mais non ! Les puers ne l'entendaient pas de cette façon.
Jusqu'à critiquer les doudous, les tétines. Quand un enfant avait une tétine, je lui apprenais, quand il voulait la lâcher, à la mettre sur le buffet. Histoire que ça ne traîne pas à terre, que le bébé de 6 mois ne la ramasse pas pour la mettre lui aussi dans sa bouche. Bref, hygiène hygiène quoi. Ben non ! L'enfant était venu avec une tétine, l'enfant devait rester avec sa tétine toute la journée. De suite, je passais pour celle qui enlevait la tétine de la bouche de l'enfant et l'empêchais de la prendre.
Idem pour les doudous. J'avais un bac à doudou. Mes doudous. Ben ça dérangeait les puers. Les doudous, ça devait venir de chez les parents, pas de chez moi. C'était des nids à acariens, à microbes, fallait que je me débarrasse de mes doudous. J'avais beau leur expliquer que certains enfants aimaient jouer à la "poupée" avec ça, rien à faire !
J'avais des placards pour les jouets. Perso, j'ouvrais un placard différent chaque jour. Donc un jour, c'était les légos, le lendemain les petites voitures, le surlendemain autre chose. Et puis y'avait plusieurs sortes de jeux par placard. Ben non, fallait tout ouvrir tous les jours. Oui mais à force de toujours avoir les mêmes jouets devant soi, les enfants ne s'y intéressaient plus. Qu'à ouvrir un casier à la fois, ils redécouvraient chaque jour des jouets différents, c'était plus intéressant et ils jouaient mieux ainsi.
Bref, j'ai perdu mon boulot car je ne voulais pas me rabaisser à leurs méthodes. On m'a fait passer pour une maltraitante, une trop stricte, une qui n'y comprenait rien.
20 ans de métier !! Hallucinant !
ça a duré 3 ans de harcèlement à recevoir des visites surprises une fois tous les 2 mois alors qu'avant, c'était une visite tous les 5 ans pour renouveler l'agrément. Je suis devenue l'ennemi public numéro un d'un coup.
Bon après, j'ai sans doute mes tords. J'ai sorti ses 4 vérités à la cadre territoriale du département, devant sa subordonnée, forcément, fallait qu'elle me casse derrière. Mais j'ai pas lâché prise. Jusqu'à ce qu'on me crée un dossier professionnel dégueulasse et qu'on décrète que je n'étais plus fait pour ce boulot.
Donc les services sociaux, non merci ! Que de la merde pour moi. Sans compter que des cas de maltraitance, j'en ai dénoncé dans ma carrière et les services sociaux ne font jamais rien pour que ça aille ... Bref ...
Il aurait fallu que je me rabaisse, j'ai refusé, j'ai perdu mon boulot. Que j'aimais pourtant énormément. Mais il était hors de question que je fasse n'importe quoi avec les enfants.
Les parents étaient contents, les enfants aussi, j'ai tenté de faire comme elles disaient et c'était du n'importe quoi, je leur ai dit zut et voilà. Et je n'ai aucun regret d'avoir fait ce que j'ai fait. Je sais que je faisais les choses comme il faut.