*** «L’OR DU PAUVRE» A ATTEINT 49,79 DOLLARS L’ONCE *** LA DEMANDE D’INVESTISSEURS SPÉCULATIFS A AUGMENTÉ DE 47%
Des lingots d’argent entreposés dans une usine de Sibérie. La spécificité de ce métal, sur le marché industriel, confirme son attractivité et donc la forte demande qui en découle
Après l’or, c’est au tour de l’agent de flamber. Pour la première fois de son histoire, le métal gris a battu son record de 49,45 dollars l’once enregistré en 1980. Dopé par un dollar faible et une forte demande chinoise, ce qui est communément appelé «l’or du pauvre» a atteint, lundi, 49,79 dollars. Des résultats pas vraiment surprenants puisque depuis le début de l’année, l’argent est la star des marchés financiers. Avec une hausse de plus de 52%, l’argent est aujourd’hui le métal précieux qui a le plus progressé.
Les investisseurs, inquiets du déficit budgétaire américain, de l’inflation en Chine et en Inde, sans oublier la dette en Europe préfèrent privilégier les valeurs refuges comme l’or et l’argent. En 2010, la demande d’investisseurs spéculatifs a augmenté de 47% pour atteindre le niveau record de 178 millions d’onces.
Par ailleurs, le succès des ETF argent (exchange traded fund), instruments boursiers on participé de la flambée des cours de ce métal précieux. A la fin de la semaine dernière, le plus grand ETF argent, Shares Silver Trust, enregistrait déjà une hausse des souscriptions de plus de 140 tonnes en seulement deux jours.
L’argent coûte 32 fois moins cher que l’or en raison de la volatilité de ses prix. C’est grâce à cette volatilité que le métal gris profite d’un effet levier incontestable. Au-delà de l’appétit des investisseurs, l’argent est aussi un métal industriel qui tire profit des anticipations de reprise économique.
En effet, l’argent reste très utilisé dans la construction de panneaux solaires, d’écrans plats ou dans les catalyseurs chimiques. La spécificité de ce métal, sur le marché industriel, confirme son attractivité et donc la forte demande qui en découle. Non seulement il est une valeur sûre, mais aussi nécessaire dans différents secteurs de l’industrie.
BNP Paribas a récemment revu à la hausse ses prévisions de cours moyen de l’argent en 2011. Passant de 35,50 dollars à 41,40 dollars l’once. En huit séances, l’argent a gagné 17% contre 6% pour l’or.
Les analystes de Commerzbank ne sont pas sûres que cette hausse puisse se maintenir au long terme. En revanche, ils estiment que celle de l’or a toutes les raisons fondamentales de se maintenir encore un bon moment.
Hormis l’or et l’argent, la comparaison pourrait aussi se faire en incluant «la donnée aluminium». En hausse de 11% depuis le 1er janvier, il semble avoir mieux résisté que ses pairs. Grâce à la flambée du prix du pétrole, l’aluminium a atteint la semaine dernière un plus haut taux depuis deux ans et demi, à plus de 2.757 dollars la tonne.
A moyen terme, la situation pourrait être différente. Certains métaux, tel que le cuivre, pourraient continuer de présenter des déficits majeurs, tirants par là les prix vers des niveaux plus hauts.
Houda SIKAOUI
"Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers."
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