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Anis Birou : «On peut éradiquer l'analphabétisme avant 2015»
z
15 juillet 2006 21:41
[www.lematin.ma]

Anis Birou : «On peut éradiquer l'analphabétisme avant 2015»


13.07.2006 | 14h44
Entretien avec le secrétaire d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de l'Education non formelle
Optimiste, Anis Birou, secrétaire d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de l'Education non formelle, l'est sans doute malgré le taux d'analphabétisme qui demeure encore élevé. Pour lui, le Maroc peut, d'ici quelques années, éradiquer le fléau avec l'implication personnelle de tout un chacun. Le processus doit être irréversible pour, enfin, pouvoir réussir et arpenter facilement le chemin du développement économique et social.

Le Matin : l'alphabétisation et l'éducation non formelle sont deux revers d'un seul médaille : la lutte contre l'analphabétisme. Comment faites-vous l'équilibre entre les deux ?
Anis Birou : Il ne s'agit pas d'équilibre, mais d'un problème de défi, de développement. C'est une question vitale pour l'avenir. On conçoit la lutte contre l'analphabétisme comme essentiel pour le développement de notre pays. On ne peut pas envisager un développement avec un taux d'analphabétisme de 40 %. Si ce taux dépasse 5 %, cela représente un handicap très sérieux pour le développement.

Les analphabètes sont, en quelque sorte, des handicapés. Ils n'ont pas la pleine mesure de leur potentiel. Quelque part, ils sont victimes d'une injustice car ils n'avaient pas la chance de rentrer à l'école comme les autres. S'ils avaient cette chance, ils seraient d'autres personnes, avec d'autres qualités et un rôle beaucoup plus important pour la société.

Malgré cinquante ans d'indépendance, le taux d'analphabétisme reste encore élevé. Croyez-vous que d'ici 2015, le Maroc pourra relever le défi, celui de l'éradication totale de l'analphabétisme comme prévu?
Attendre jusqu'à 2015 risque de nous faire rater beaucoup d'opportunités. Maintenant au 21e siècle, a-t-on vraiment le droit d'attendre jusqu'à 2015 pour éradiquer l'analphabétisme ? La question est plus urgente. Il est essentiel que toutes les composantes de la société fixent un objectif : réduire cette échéance à 2010 ou 2012.

C'est faisable ?
Oui. Certes, il s'agit d'un problème complexe qui freine le développement. Mais on peut l'attaquer. Il faut juste le décomposer et le traiter au niveau de la toute petite unité de notre organisation administrative : la commune. Si on utilise une approche qui implique et responsabilise le niveau local, la question devient maîtrisable. On recense les analphabètes dans chaque commune puis on fait un programme d'alphabétisation et de prévention pour éviter que d'autres personnes ne deviennent analphabètes. Il s'agit de travailler sur la scolarisation et l'abandon scolaire. On est mûr pour éradiquer l'analphabétisme. Notre société est préparée à réussir ce défi. Mais ce processus doit être irréversible.

Au niveau de la théorie, tout est facile. Mais, c'est la pratique qui est la plus difficile. Il faut une implication personnelle de tout un chacun.
C'est une question de méthode et d'implication. Le terrain est propice pour engager un effort de cette envergure-là. D'abord, il y a l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), puis on a l'aspect qualitatif. Je pense que tous les préalables sont là pour engager une action d'envergure sur plusieurs années.

Le problème de l'analphabétisme ne peut pas être réglé par des campagnes isolées dans le temps. Il faut une action sur trois, quatre ans pour terminer une fois pour toutes. Il n'est pas normal qu'il y ait encore des enfants en dehors de l'école. Nous devons être «le gendarme» pour veiller à ce que chaque enfant soit à l'école. Au niveau de notre société, on est conscient que le développement passe par le règlement du problème de l'analphabétisme.

On s'occupe beaucoup de l'aspect quantitatif dans la lutte contre l'analphabétisme. Mais, où est la place du qualitatif ?

Le quantitatif nous intéresse car le Maroc compte dix millions d'analphabètes. Il faut faire le nombre, mais pas n'importe comment. On veut professionnaliser la lutte contre l'analphabétisme par une meilleure maîtrise des programmes, une meilleure présence sur le terrain, une bonne qualité des programmes…Il a fallu revoir les programmes, les retravailler en fonction des attentes des bénéficiaires et travailler sur les hommes et femmes qui transmettent ce savoir.

On a aussi travaillé sur le contrôle, l'audit, l'évaluation, l'organisation, le système d'information…Bref, c'est une approche plus cohérente du développement d'une manière générale où la lutte contre l'analphabétisme est un axe central. Les axes de notre stratégie permettent d'attaquer le quantitatif par une mobilisation plus importante, par un partenariat plus intelligent et innovant, des formateurs de qualité.

On ne s'est pas limité à ces aspects. On s'est dit qu'il est nécessaire de motiver les analphabètes en leur apprenant un contenu adapté et un métier et en les encadrant pour des projets générateurs de revenu. C'est cette nouvelle approche qui a permis une rétention beaucoup plus importante car les bénéficiaires ont beaucoup d'attentes. Ils veulent un résultat dans leur vécu quotidien.

Donc, vous êtes satisfait des efforts fournis lors de ces dernières années?

Je ne peux pas dire que je suis totalement satisfait. Je serai totalement satisfait quand on n'aura plus d'analphabètes au Maroc. C'est un cercle vicieux. Les analphabètes ont des enfants qui risquent de quitter l'école. On reproduit le même schéma social. Ce cercle peut être cassé en sensibilisant les parents de l'importance de la scolarité de leurs enfants. Honnêtement, on est sur le bon chemin. On doit persévérer et avoir le souffle.

Le rythme n'est-il pas long ?

Le rythme était long. On est passé à une vitesse supérieure. Cependant, cela reste encore insuffisant. C'est difficile de faire des sauts importants. Ce qui était fait de 2002 à 2006 (deux millions de personnes) est l'équivalent de ce qui a été fait vingt ans auparavant.
A l'heure actuelle, on sent une confiance qui revient. La responsabilité est plus présente qu'auparavant. Chacun a un rôle à jouer. Le Maroc sait qu'il a une place à prendre par rapport aux autres pays.

Cela nous ramène à faire une comparaison avec d'autres pays dans le domaine de l'alphabétisation. Le rapport mondial de suivi de l'éducation pour tous de 2006 a signalé que le Maroc compte parmi les douze pays regroupant les 3/4 des adultes analphabètes.

On a bien démarré en 1957 dans la lutte contre l'analphabétisme. On avait fait des campagnes extraordinaires. Mais, on avait enregistré plusieurs ruptures. Et c'est là où réside le problème. On démarre puis on s'arrête. Si on ne continue pas l'effort, le problème s'aggrave. On peut réussir sur quatre, cinq ou six ans.

Que répondez-vous à ceux qui disent qu'on gonfle les chiffres de l'opération d'alphabétisation ?

C'était possible auparavant. Mais à l'heure actuelle grâce au système d'information mis en place, on a un suivi personnalisé.
On connaît les bénéficiaires, les formateurs et les ONG un par un. Le système d'information nous permet également de faire un suivi financier.

Qu'en est-il du contrôle sur le terrain pour éviter les tricheries ?

Notre stratégie comporte dix axes. Elle a été approuvée par le gouvernement le 8 septembre 2004. En premier lieu, on note le système d'information qui permet un suivi personnalisé des bénéficiaires : leur âge, leurs besoins, leurs attentes, le taux d'absence et celui de présence…Le deuxième point est axé sur l'organisation.

On a créé des services d'alphabétisation dans toutes les délégations du Maroc. Nos représentants sont à l'écoute. Ils ont un rôle d'animation et de contrôle. Le partenariat est également l'une de nos priorités. On a impliqué aussi le privé par des actions de parrainage. On a revu les programmes. On a mis un programme de post-alphabétisation pour éviter que les bénéficiaires ne reviennent à l'analphabétisme. La formation des formateurs est un autre axe important.

On a mis en place un système d'audit, de contrôle et d'évaluation. On a quatre niveaux de contrôle : le système d'information, mobilisation de deux inspecteurs au niveau de chaque délégation pour faire le contrôle sur le terrain, sorties des services extérieurs du secrétariat sur le terrain, sondage au niveau central et étude d'un bureau d'études externe. Ce type de contrôle est opérationnel depuis pratiquement une année.

Ce qui a permis une rétention des bénéficiaires. Par ailleurs, on a travaillé sur la communication et la mobilisation. Au niveau de la communication, on n'a pas bien réussi. On a fait aussi des coopérations avec plusieurs organismes internationaux et pays : France, Italie, Belgique, Espagne, Etats-Unis, UNCEF, PNUD, Banque mondiale…

Avez-vous des moyens efficaces pour l'évaluation de l'opération d'alphabétisation ?

Nous avons mobilisé les moyens et les ressources humaines. Nous avons fait des évaluations grâce au concours d'organismes internationaux comme l'USAID et la Banque mondiale. On ne peut pas dire que tout ce qu'on a préparé est parfait. Il faut, à chaque fois, évaluer pour améliorer l'opération.

On veut que l'évaluation soit un état d'esprit. Dans le cadre du programme de post-alphabétisation, on est en train d'évaluer le programme depuis 2003/2004. On revient à des bénéficiaires pour évaluer si leur apprentissage leur sert à quelque chose. Retiennent-ils toujours ce qu'ils avaient appris ?

Quels sont les premiers résultats ?

Beaucoup de bénéficiaires reviennent à l'analphabétisme. Si on n'entretient pas le contact avec l'apprentissage, on les perd.
Quand on se limite uniquement à l'apprentissage, il est primordial de trouver une motivation. Au niveau des relations avec les formateurs, on enregistre bon nombre de susceptibilités quand il s'agit d'un formateur qui n'est pas du douar.

Les femmes préfèrent des formatrices. Plusieurs personnes abandonnent car les caractères des manuels sont petits. En fonction des résultats, on essaie de revoir notre stratégie. Au niveau des programmes, on s'adresse à des adultes. Donc, on utilise un langage d'adulte.

On parle des élections, de l'hygiène, de la citoyenneté, des libertés publiques…On en profite pour passer des messages. On est en train de tester cette année un module Zéro de la darija et de l'amazighe avant de le généraliser.
Les premiers résultats prouvent qu'on a une meilleure efficacité des programmes. On prépare la personne moyennant trente heures de darija puis on passe au module 1 de l'arabe classique. Aussi, le bénéficiaire assimile-t-il beaucoup mieux.

Les animateurs pédagogiques manifestent encore leur colère. Ils disent qu'ils ont reçu des promesses pour intégrer la fonction publique. Où en est le dossier ?

Il s'agit d'un programme d'éducation non formelle qui s'adresse aux enfants entre 9 et 15 ans qui ne sont pas scolarisés. Il est assuré grâce à un partenariat avec des associations. Le contrat lie l'animateur à l'association. Ces jeunes ont réussi à avoir une certaine expérience dans l'enseignement. Ils voient leur place légitime au sein de l'école.

Maintenant, on a mis en place une commission tripartite : le secrétariat d'Etat, le ministère de l'Education nationale et des représentants des animateurs. On essaie de réfléchir à d'autres solutions : programme «Moukawalati», programme «Image», des possibilités pour le préscolaire…

Entretien réalisé par Jihane Gattioui | LE MATIN
z
15 juillet 2006 21:42
Baisse à près de 39% du taux d'analphabétisme au niveau national: [www.menara.ma]
m
15 juillet 2006 21:47
c bien, combien est le taux de réussite au bac?
m
15 juillet 2006 21:53
c joli de savoir lire et écrire dans 10 ans, mais les autres seront loin, très loin, très loin, quand pourrons nous avoir des rêves un peu plus sérieux et ambitieux
a
15 juillet 2006 22:06
éradiquer l'ignorance, l'analphabétisme...c'est bien....le système éducatif en faillite reste inadmissible...
c
15 juillet 2006 22:17
Marocain_fier, le taux de réussite au bac est 38/39 %. On peut avoir tes propositions complètes maintenant pour corriger tout ça ? Ta vision pour notre pays ? Soit ici, soit sur l'autre post.
a
15 juillet 2006 22:26
l’égalité des chances, quant à elle ? entre les enfants des décideurs administratifs , les hommes politiques....! et les enfants des citoyens lambda ...c'est pour quand ?
m
15 juillet 2006 22:36
Citation
chelhman a écrit:
Marocain_fier, le taux de réussite au bac est 38/39 %. On peut avoir tes propositions complètes maintenant pour corriger tout ça ? Ta vision pour notre pays ? Soit ici, soit sur l'autre post.

merci chelhman,

mais peux tu me dire stp 'après toi qu'est ce qui explique que chez nous c 38% et en france c 80%?
a
15 juillet 2006 22:41
HOUAIS TU A RAISON NI MAROCAIN NI FIER.
pq ce gouvernement ne donne pas la solution du bac avant les examens aux futures bacheliers?
pq ils font pas des axamens faciles,ca augmenterais le niveau des future etudiant?
ca doit etre un complot du gouvernement pour empecher le maroc d avancer
c
15 juillet 2006 22:56
Citation
a écrit:
marocain_fier

merci chelhman,

mais peux tu me dire stp 'après toi qu'est ce qui explique que chez nous c 38% et en france c 80%?


Tiens ta parole, je t'ai trouvé le chiffre que tu voulais me faire dire, maintenant tes propositions ? Moi on m'a appris, arrajel houwa el kelma, alors tiens ta parole.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 15/07/06 22:56 par chelhman.
a
15 juillet 2006 22:58
38 0/0 explique une certaine régression programmée du système éducatif....!répression et régression,c'est les deux pôles d'un système makhzanien
m
15 juillet 2006 23:24
Citation
antitout a écrit:
HOUAIS TU A RAISON NI MAROCAIN NI FIER.
pq ce gouvernement ne donne pas la solution du bac avant les examens aux futures bacheliers?
pq ils font pas des axamens faciles,ca augmenterais le niveau des future etudiant?
ca doit etre un complot du gouvernement pour empecher le maroc d avancer

t'es vraiment excité, tu prends quel genre de drogue
par la même occasion, je lance un appel au modo pour stopper le dénigrement
m
15 juillet 2006 23:26
Citation
chelhman a écrit:
Citation
a écrit:
marocain_fier

merci chelhman,

mais peux tu me dire stp 'après toi qu'est ce qui explique que chez nous c 38% et en france c 80%?


Tiens ta parole, je t'ai trouvé le chiffre que tu voulais me faire dire, maintenant tes propositions ? Moi on m'a appris, arrajel houwa el kelma, alors tiens ta parole.

je te donnerai mes solutions don't worry chelhman, mais j'essaye de te faire participer avec moi pour qu'on fasse le bon diagnostic ensemble, avant de proposer les soltions adéquates
c
15 juillet 2006 23:39
marocain_fier, je connais le diagnostic, il faut être aveugle pour ne pas le voir. Je ne suis pas un admirateur béat de nos dirigeants. Cependant, j'ai l'honnêteté intellectuelle d'admettre quand les choses avancent, car ça aussi il faut être aveugle pour ne pas le voir ou de mauvaise foi, notre pays avance à pas de géant.

Je suis optimiste par ce qui est entrepris et j'applaudis des deux mains. Je suis aussi très réaliste quant à ce qu'il reste à faire.
Ma question est, comme tu ne sembles jamais avoir un mot d'encouragement ou une bribe d'optimisme pour ce qui se fait, j'en déduis que selon toi nous sommes sur le mauvais chemin, donc plutôt que de perdre du temps à ressasser ce qui ne va pas, je te demande ce qu'il faudrait faire, quelles sont tes propositions ? Quel serait selon toi le Maroc idéal ?
Tu admettras que la critique sans contre-propositions est stérile voire nuisible.

Yallah a sidi seme3na khir.
a
15 juillet 2006 23:39
et c'est chômeurs et chômeuses diplômés qui menacent de passer l'acte suicidaire chaque jour... c 'est pour quand une solution ?
pour info voir l'article :[www.aujourdhui.ma]
m
15 juillet 2006 23:48
chelhman,

à ton avis qu'est ce qu'il faut faire pour faire passer le taux de réussite au bac à 75%-85%, avec deux tiers, voire trois quarts de bacheliers orientés vers des branches scientifiques et techniques, il faut de la vraie volonté politique et le déblocage de fonds de façon sérieuse, voilà ma première propal, avec des délais, des cahiers de charge, du suivi biensur et avec du consignes claires et précises, un vrai projet national sérieux
a
16 juillet 2006 00:03
pour quoi des promotions d'ingénieurs "école mohammadia d'ingénieurs de rabat" quittent chaque année le pays pour trouver du travial ou la liberté...?
z
16 juillet 2006 00:23
et la reproduction des ours en Alaska durant les mois en "R", on va faire quoi a propos de ca?
c
16 juillet 2006 00:24
marocain_fier, tu vois quand tu veux.
Pour une fois et ça n'est pas arrivé depuis très longtemps, on a un gouvernement de quadras qui bossent réellement, je te l'accorde l'éducation manque de moyens mais la volonté politique est là. Mais quand tu parles de déblocage de fonds, le budget de l'éducation est le plus gros de l'Etat après évidemment la défense. Je ne suis pas sûr en disant ça, ne sommes-nous pas en train de rattraper le retard accumulé ces trente dernières années où il y avait une volonté manifeste de ne pas mettre en priorité l'éducation ?
Donc comme disait Mitterand, laisser du temps au temps, ça fait jamais que 7 ans que M6 est là, on ne va lui mettre sur le dos les retards accumulés. Il faut rester fair play, si dans quelques années, on est au même point, je serai le premier à canonner mais pour l'instant j'applaudis et surtout j'y vais prochainement pour aussi pour y apporter mon obole.

Quant au reste de tes propositions, rejoins-moi sur l'autre post qu'on entame le débat. On ne va parasiter le sujet de Zaki.
a
16 juillet 2006 00:26
Question de sousous, voyons, le PIB en France n'est pas celui du Maroc, il faut comparer ce qui est comparable.
D'autre part pour ce qui est des résultas du Bac , cette année en France est une année particulière à cause des manifestations sur le CPE. Des consignes de largesse ont éété données aux correcteurs d'où les resultas exceptionnels.
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