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A Alger, le retour du "Grand Inquisiteur"
t
3 avril 2006 13:39
[www.algerieconfidentiel.com]

Lemonde.fr

Officiellement Ali Benhadj n'a pas le droit de s'exprimer dans la presse. Cofondateur du Front islamique du salut (FIS) algérien, dont il fut le numéro deux, celui que l'on a surnommé le"Grand Inquisiteur" ne peut plus faire de politique. En accordant un entretien au Monde, Ali Benhadj, 49 ans, sait qu'il risque d'être remis en prison, où il a déjà passé dix-huit ans.



Vous incarniez le FIS triomphant du début des années 1990. Vous voici libre mais surveillé de près. Quel regard portez-vous sur le régime actuel ?


Le pouvoir est illégitime depuis le coup d'Etat de 1992. Le pluralisme politique n'existe pas et n'a jamais existé en Algérie. Comment prétendre le contraire, quand le choix du chef de l'Etat est décidé par les patrons de l'armée? Si vous ne me croyez pas, je vous renvoie aux Mémoires de l'ancien patron de l'armée, le général Khaled Nezzar, ou aux propos tenus tout récemment par l'ex-président Ben Bella. Ce sont les militaires qui dirigent ce pays, et la présidence de la République n'est qu'une annexe du ministère de la défense.

On parle pourtant de réconciliation nationale. Des ordonnances qui en définissent les modalités ont été publiées. Qu'en pensez-vous ?


Comment ose-t-on parler de réconciliation nationale alors que nous vivons depuis quatorze ans sous le régime de l'état d'urgence ? Une réconciliation véritable doit se négocier entre toutes les parties concernées : l'armée, les partis, la société civile. En Algérie, elle est imposée par les responsables du coup d'Etat [de janvier 1992] et eux seuls. Les bourreaux se présentent comme des victimes… C'est le monde à l'envers.

Nous avons des frères qui ont été torturés en prison. Ils connaissent les noms de leurs bourreaux. La charte leur interdit de porter plainte. Elle nous interdit aussi de faire de la politique. Mais faire de la politique est un droit inscrit dans la Constitution. Personne – ni le président, ni les décideurs militaires – ne peut m'interdire de faire de la politique! Le chef de l'Etat a prêté serment sur le Coran de respecter et de garantir la Constitution, qu'il est le premier à violer. La charte sur la réconciliation n'a aucune légitimité constitutionnelle.

Mais le principe de la réconciliation a été massivement approuvé par référendum.

Les consultations sont truquées. Lors du référendum, seuls les proches du système ont eu accès à la télévision et il n'y a pas eu de débat. C'était à prendre ou à laisser. La charte nous a été imposée. Le pouvoir méprise et trahit les Algériens. En 1991, le peuple a voté pour le FIS. Pourquoi les militaires n'ont-ils pas respecté son choix ? Est-ce que le peuple qui nous a choisis n'était pas le peuple algérien ? Etait-il mineur ou majeur ? Si l'armée avait respecté la volonté populaire, croyez-moi, l'Algérie n'aurait pas connu de tragédie nationale.

Depuis, l'Algérie a changé : les bachelières sont plus nombreuses que les bacheliers, l'emploi des femmes progresse… Votre discours est-il d'actualité ?


Les changements ne nous effraient pas. Qu'on nous laisse présenter notre projet de société, que les autres forces politiques fassent de même et laissons le peuple choisir et décider de son avenir. C'est à lui que doit revenir le dernier mot. Il peut un jour nous refuser et une autre fois nous choisir. Mais s'il nous choisit, personne ne peut nous enlever ce droit par la force.

Vous pensez qu'un scrutin honnête vous donnerait la victoire ?


J'en suis convaincu. Et si, la fois suivante, nous perdons, nous quitterons le pouvoir sans violence.

On parle de plus de 150 000 morts en Algérie depuis 1992. Vous sentez-vous responsable de cette tragédie ?


Si je réponds que oui, je me mens à moi-même; si je dis que non, je me place en position défensive. Je ne me reconnais dans aucune de ces alternatives. Je suis d'accord pour que la justice algérienne fasse la lumière sur la tragédie algérienne et qu'elle établisse les responsabilités des uns et des autres. Mais il faut que ce soit une justice impartiale, honnête. On en est loin. Même le président Bouteflika a admis qu'elle était malade et corrompue. Je suis également d'accord pour aller témoigner devant une commission d'enquête internationale qui ferait la lumière sur les événements depuis 1991. Mais que les putschistes fassent de même.

Quel est votre projet de société ?


Je me bats pour un Etat algérien islamique, donc gouverné selon le Livre – le Coran –, et l'enseignement du Prophète –la Sunna – et de ses compagnons, en conformité avec les principes du 1er novembre 1954, à la base de la lutte pour l'indépendance. Tout se tient. Comme nous sommes un peuple musulman, il ne peut pas y avoir de contradiction comme en Occident. Le Coran est la référence suprême mais le peuple décide.

Vous invoquez la religion mais la société s'est laïcisée depuis quinze ans.

Ce sont les circonstances et la guerre de ces quinze dernières années qui ont fait qu'une tranche de la population a dévié du principe de l'islam. Elle n'en reste pas moins profondément musulmane. L'éducation et la culture doivent aller dans ce sens.

On vient de célébrer le 10e anniversaire de l'enlèvement des moines de Tibéhirine. Vous seriez d'accord pour que des religieux retournent au monastère ?


(Il réfléchit). Les gens du Livre – les chrétiens et les juifs –, dans la société musulmane, peuvent pratiquer leur religion. Mais nous sommes contre ceux d'entre eux qui, profitant de la faiblesse des ignorants, se transforment en combattants et viennent convertir des musulmans. Ceux-là interviennent dans les affaires du pays. Ce sont des espions, des agents secrets. Il y a des gens du Livre qui sont intervenus dans la crise algérienne. Ils ont pris parti. Ils n'auraient pas dû. Dans un Etat islamique, les juifs et les chrétiens auraient des représentants à l'Assemblée au titre du droit des minorités pour défendre les intérêts de leur communauté.

Une partie de l'opinion a été choquée de vous voir accueillir un ancien émir du Groupe islamique armé (GIA), Abdelhaq Layada, à sa sortie de prison.

Layada a été incarcéré dès 1993. Il n'y avait pas eu de dépassement jusqu'à cette époque. La suite est obscure. Je dirai simplement que le pouvoir bafoue les droits de l'homme, et le peuple a le droit de le combattre. Dans ce combat, il peut y avoir des dépassements. Vous en avez connu lors de la Révolution française.
t
3 avril 2006 13:51
Qui est la cause de la guerre civile en algerie?

Les militaires.
m
3 avril 2006 15:14
La cause ne réside pas seulement en un point mais a des ramifications qui touchent l'ensemble des pays arabes.

Avant, il y avait Nasser, le grand menteur égyptien qui a ridiculisé les Arabes du monde entier par sa politque va-t-en guerre le ventre creux.

Ce n'est pas la peine de revenir sur cette grosse crise qui mis à pied le monde arabe et avec lui le monde musulman. Les occidentaux ont su depuis les années soixante que nous ne sommes que des brebis gâleuses.

Je voudrais dire par là que nous ne sommes jamais parvenu à nous unir et former un bloc qui se dLéfend de tdéfend les autres, je citerai comme exemple l'OTAN.

Ne sommes-nous pas capables de former une force arabe ou musulmane ou les deux à la fois ?

Malheureusement pas. On ne nous laissera pas de toute manière. La preuve on s'attaque à nous sur tous les fronts politiques diplomatiques et religieux, les fameuses caricatures valent tout un discours.

L'Algérie est née dans ce tourbillon. Un bébé né dans une famille malade va automatiquement subir les affres de la maladie transmissible. Nous n'avons jamais eu un chef suprême depuis Omar ou Ali. Un chef en qui croire et qui ne nous raconte pas de bobards. Un signeur comme Ghandi ou Mandella par exemple.

Nous avons hérité de profiteurs, d'arrivistes, d'opportunistes de tout acabit. Ils se déguisent sous plusieurs manteaux, religieux, humanitaires, sociales mais ils ont tous une fin LE POUVOIR.

Les Algériens comme les Égyptiens et d'autres régimes avaient choisi le bloc EST, celui du communisme. C'est un choix qui leur semblait juste mais qui marginalisait tout effort humain et toute compétence de la société. Le parti unique nous savons ce qu'il a engendré. Et beaucoup de mal vient de là. L'Algérie surtout, le seul pays de tous les pays arabes avait besoin d'une identité. Ce pays n'en a pas et n'en avait jamais eu parce que toujours sous tutelle depuis les Romains jusqu'aux Ottomans jusqu'à la France.

Ce pays s'est cherché un Emir, alors que ce nom porte un symbole, il fut déplacé. Il n'y avait pas de roi pour nommer un Emir mais crise d'identité oblige, Abdelkader a porté ce nom. Il se dressa contre les français mais trop vite dompté il accépta la croix de guerre française.

Les Algériens furent pris entre le marteau et l'enclume parès le départ des Français. Ils se sont battus comme des lions et se sont opposés à la colonisation depuis que la France ne leur reconnaissait pas la citoyenneté officielle au même titre que les pieds-noirs. Mais ils se divisèrent en Harki pro français et en Moudjahidine ou Fellagas.

Le pouvoir va basculer de la main des ZOUAAMA ALA KHAMSA avec en tête Ben Bella pour tomber entre les mains d'un roi, Boukharrouba, de son vrai nom Ouel Khadra pour les orientaux qui le connaissent bien. Le colonel Houari Boumedienne nom de guerre va s'installer tel un roi sur son trône et va priver les Algériens de beaucoup de choses. Il faut reconnaître et cela l'histoire le mentionne les Algériens comme les Marocains d'ailleurs sont un peuple FAHCHOUCH, qui aime vivre et sait vivre et veut vivre.

Ils seront privés de cette liberté de s'épanouir. Des crimes organisés envoyèrent Kheidar, Boudiaf et encore d'autres dans l'autre monde. Des agissement identiques aux agissement mafieux et qui ne diffèrent pas de Tazmamaght ou des exactions de nos Généraux : Oufkir, Dlimi et notre fameux Basri.

À chacun ses généraux.

Le malheur de l'algérie c'est qu'elle s'est toujours appelé République Démocratique et populaire mais ne l'a jamais été.

Le peuple fut tout le temps écrasé, muselé, grave intoxiqué. On lui raconte n'importe quoi, on lui ment jusqu'au jour où l'on décida de faire des élections démocratiques. Le FLN ne pensait jamais qu'il allait perdre et a joué le tout pour le tout.

La suite nous la connaissons, une guerre civile qui ne porte aucun nom, une guerre fratricide qui a entrainé le Maroc dans sa mouvance. Pour ne pas désigner le mal on le cherhce chez l'autre. La politique de l'autruche.

Nous allons encore vivre ce cauchemar pendant quelques décennies parce que n ous ne sommes pas encore mûrs. Le jour où nous nous apercevrons que notre frontière héritée par la France porte le nom de ZOUDJ BGHAL, nous pouvons préparer nos enfants pour vivre un avenir meilleur.

L'inquisiteur nous l'avons aussi, il s'appelle CHEIKH YASSINE.Il n'y a que Dieu le grand qui puisse savoir ce que tait cette personne et surout ce que'elle cherche. Il a passé le flambeau à Nadia. elle s'exprime, voyage, donne des conférences, prédit même l'avenir. Elle a bien dit que la monarchie va basculer en janvier 2006 mais...

Nos inquisiteurs parlent, les autres sont muselés mais c'est la même HARIRA...

mag3
M
3 avril 2006 15:27
Il faut arrêter de ricaner sur le sort qui s'est abbatu en Algérie, nous savons tous que le Maroc est resté un pays stable, mais faut pas tomber dans un débat stérile du style "c'est l'armée, non c'est les barbus!"
Pensez aux 100.000 victimes, jeunes, vieillards, femme et bébés égorgés, enfourrés, mis au peloton, pères de familles assassinés devant les enfants...Franchement! regardez vous, vous avez tous la même tête, la même langue et vous vous chamâiller sur des frontière que la France a tracé...celui qui dit que les arabes se sont entendus pour ne plus s'entendre avait pas trop tort...

respecton les s.v.p

ali-manoushehr mortazavi
m
3 avril 2006 18:17
Manousch,

Si tu as bien lu entre les lignes mon intervention, tu comprendrais que j'ai dit que chacun à son inquisiteur.

La différence c'est que les nôtres parlent, s'expriment, interviennent politiquement et parfois même avec des armes, le cas des attentats de Casa est encore frais dans les esprits.

Le débat est ouvert et n'ayons pas peur de dénoncer, de dire ce qui nous ronge et ce qui nous dérange. Ne jouons pas les hypoctites. Il faut dire la vérité, elle est amère mais elle est évidente. Il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut voir...

mag3
 
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