Divers associations dont la Ligue des droits de l'homme et le Centre pour l'égalité des chances ont lancé un collectif Solidarité avec les femmes du sud pour venir en aide aux femmes d'Agadir victimes d'un ressortissant belge. Plus de 80 femmes marocaines, dont 13 sont actuellement en prison, ont été victimes des agissements d'un touriste sexuel belge qui a diffusé les photos de leurs ébats sur internet.
Selon les responsables du Collectif, le but est d'aider les familles concernées à assurer leur défense en justice mais aussi à payer les amendes auxquelles les femmes ont été condamnées et à les aider à déménager pour éviter la vindicte de leur environnement actuel. Le but est aussi de venir en aide aux enfants de ces femmes qui se retrouvent parfois dans le dénuement puisque la mère était le seul soutien financier de la famille.
Le collectif lance donc un appel à l'aide via le numéro de compte de la Ligue belge des droits de l'homme. Les responsables ajoutent toutefois qu'elles n'ont pas encore déterminé le canal par lequel elles feront parvenir l'aide aux femmes et à leur famille. La député bruxelloises PS Fatiha Saidi a en effet souligné que la mobilisation de la société civile marocaine est très limitée sur le sujet étant donné les tabous culturels qui entourent tout ce qui touche au sexe au Maroc.
Plainte au nom de quatre familles
Le collectif cherche aussi à élargir sa plateforme et des contacts ont été pris notamment avec le Conseil des femmes francophones et son équivalent flamand. A l'occasion de la conférence de presse pour présenter le Collectif, Mme Saidi a annoncé qu'une plainte avait été déposée mardi matin à Bruxelles au nom de 4 familles marocaines touchées. La fille de l'une d'elle est mineure, a-t-elle précisé et les plainte sont basées sur l'outrage aux moeurs.
Les dons peuvent être versés au 001-2320002-32 de la Ligue belge des droits de l'homme avec la mention Soutien aux femmes d'Agadir. On peut aussi contacter N. Achbany au 0484-82.90.65 ou communiquer via l'adresse courriel collectiffemmessud@ yahoo.fr
(D'après Belga)
Modifié 2 fois. Dernière modification le 06/07/05 13:48 par derbouka.
Un collectif s'est créé. Et plainte a été déposée contre l'ex-journaliste
BRUXELLES Le verbe est parfois emporté, l'explication hésitante. Mais le coeur y est. Immense. Blessé, mais décidé. Catégoriquement.
Une petite dizaine d'associations, dont le Centre pour l'égalité des chances et la Ligue des droits de l'homme, ont porté mardi le Collectif solidarité avec les femmes du sud sur les fonts baptismaux. C'est Nadia Achbany, une étudiante en politiques économique et sociale, qui en a pris l'initiative. Une étudiante, et un fait divers révulsant: la divulgation des actes sexuels humiliants et dégradants qu'un journaliste belge a fait subir à des dizaines de femmes au Maroc, au Cameroun et en République dominicaine.
Rien qu'au Maroc, il a fait plus de 80 victimes, dont 13 sont en prison après diffusion de leurs photos sur Internet et sur CD-Rom. L'auteur, lui, reste impuni. Peut-être plus pour longtemps. Car la députée bruxelloise PS Fatiha Saidi a annoncé qu'une plainte a été déposée le matin même à Bruxelles, au nom de 4 familles marocaines touchées.
Les plaintes, avec constitution de partie civile, sont soutenues par l'avocat Redwan Mettioui. Elles sont basées sur l'outrage public aux bonnes moeurs et les traitements inhumains et dégradants subis. Pour l'une d'elles, il s'agit aussi de viol sur mineure de moins de 14 ans et de corruption de la jeunesse.
«Les familles ne veulent ni vengeance ni argent», explique l'avocat. «Il s'agit de leur rendre justice et dignité. Leurs filles ne sont pas des prostituées. Elles étaient juste en situation d'extrême pauvreté. La condamnation de l'auteur des faits n'aurait pas d'impact sur l'exécution de leurs peines. Mais psychologiquement, ça jouerait un rôle majeur.»
C'est aussi l'avis des membres du collectif, qui lancent un appel aux dons. L'argent servira à payer les frais de justice, mais aussi à aider les enfants des femmes emprisonnées, laissés à eux-mêmes. Une aide au déménagement des familles, qui vivent dans la honte, pourrait également être accordée.
«Pour nous, Occidentaux, c'est difficile de comprendre à quel point ces faits sont graves dans une société arabo-musulmane qui a encore bien des tabous», assène Fatiha Saidi. «Ces familles souhaitent que justice soit faite, après qu'on ait attenté à leur honneur, leur dignité... Elles voudraient reprendre une vie normale.» Une vie qui ne sera pourtant plus comme avant. Plus jamais. Ni pour elles, ni, peut-être, pour leur pays...
Compte 001-2320002-32, mention Soutien femmes Agadir, ou adresse e-mail: collectiffemmessud@ yahoo.fr
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