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Afrique - Une société civile qui dit non
L
14 septembre 2008 18:54
[www.planetpositive.org]

une petite image positive sur l'Afrique qu'on vois si souvent en butte au affres de la misère et des conflits
s
14 septembre 2008 18:56
Sympa mais apparemment on est pas autorisé à voir la page, faut-être abonné !
L
14 septembre 2008 19:18
texte :

in avril, les dockers sud-africains refusaient de décharger des armes chinoises que Mugabe attendait...

La société civile d’Afrique australe a donné une superbe leçon d’éthique et d’efficacité politique à ses dirigeants les plus récalcitrants. Et au reste du monde. Fin avril, alors que le président d’Afrique du Sud, Thabo Mbeki, hésitait encore à condamner Robert Mugabe et à exiger le respect des résultats électoraux, une coalition de syndicalistes, de leaders religieux et de défenseurs des droits hde l’homme ont tracé une ligne dans le sable. Le 23, les dockers de Durban ont refusé de décharger un navire chinois, l’An Yue Jiang, qui transportait des armes destinées au gouvernement du Zimbabwe. Et, au grand embarras de Pretoria, la Cour suprême sud-africaine a cautionné cette action en estimant que sa cargaison de 3 millions de cartouches, de milliers de grenades et d’obus de mortier risquaient d’être utilisée par le régime de Harare pour réprimer l’opposition.
L’errance de l’An Yue Jiang est une fable moderne qui inspire plusieurs “morales de l’histoire”. Elle montre d’abord qu’aucun Etat, aussi puissant soit-il, ne maîtrise réellement les vagabondages de la politique internationale. Persuadées d’être mieux acceptées que les anciennes puissances coloniales européennes, les autorités chinoises n’avaient rien vu venir. Dans un premier temps, elles ont même protesté contre le boycott de leur navire et demandé de “ne pas politiser” une “transaction tout à fait normale”. Puis, comprenant qu’elles risquaient de se retrouver face à un nouveau désastre de relations publiques, elles ont annoncé qu’elles allaient rappeler leur bateau, promptement rebaptisé le “bateau de la honte” par la presse sud-africaine. L’An Yue Jiang rôde au large de l’Angola, un allié traditionnel de Mugabe, mais le gouvernement de Luanda aurait lui aussi interdit le déchargement des armes.
Pékin découvre les vicissitudes du statut de grande puissance. Malgré l’invocation de son passé anticolonialiste, il n’a pas de ticket gratuit en Afrique. Sa conception de la non-ingérence, qui lui permet de justifier la vente d’armes au Zimbabwe alors que ce pays est au bord de l’explosion, ne convainc que les thuriféraires des régimes autoritaires. En empêchant le déchargement de ces armes, les syndicalistes et militants sud-africains ont aussi démontré qu’il existait une troisième voie entre l’exploitation à des fins dictatoriales du nationalisme africain et le détournement du discours des droits de l’homme par les néopaternalistes occidentaux. Leur action confirme l’émergence d’une société civile qui ne se laisse plus berner par les vieilles rengaines anticoloniales et qui refuse, dans le même temps, de laisser à l’Occident le monopole de la vertu.
Tout au long de la crise qui a entraîné son pays dans le chaos et l’arbitraire, Mugabe n’a cessé de se réclamer de sa lutte contre le colonialisme et l’apartheid. Il a tenté d’attiser le nationalisme africain en qualifiant de “traîtres” ou de “pions de l’Occident” tous ceux qui s’opposaient à son règne. Dans cette opération de manipulation, il a pu tirer parti de l’ambivalence des “grands Satan” occidentaux adeptes d’une diplomatie des droits de l’homme à géométrie variable, fermes devant les faibles, révérencieux devant les puissants. Il a cru pouvoir neutraliser les “donneurs de leçons” en développant ses liens avec la Chine et en tablant sur l’amicale des dictateurs. La mobilisation des syndicats et ONG d’Afrique australe a tiré le rideau sur cette funeste mise en scène.

Ce continent-là n’a de leçons à recevoir de personne

Leur action est aussi un camouflet pour l’Afrique du Sud, un pays qui se considère comme le leader naturel de la région et ambitionne de jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale, notamment en tant que “faiseur de paix”. Craignant de s’en prendre à l’un des symboles de l’indépendance africaine, Mbeki s’est enferré dans une politique de médiation et de “diplomatie tranquille” qui n’a produit aucun résultat et qui l’a conduit, immense impair, à autoriser le transit par le territoire sud-africain d’armes chinoises destinées au Zimbabwe. Pretoria a ainsi cédé son leadership à d’autres gouvernements qui ont pris la mesure des dangers du chaos zimbabwéen, en particulier à la Zambie, dont le président, Levy Mwanawasa, dirige la Communauté des Etats de l’Afrique australe.
Les organisateurs du boycott du “bateau de la honte” ont apporté une première réponse aux associations internationales de défense des droits de l’homme qui se sentaient “désarmées” face à l’émergence de nouvelles puissances mondiales ou régionales. Leur message est sans ambiguïté : la solidarité africaine ne doit pas se fonder sur le respect de la vieille géographie coloniale, mais sur la nouvelle cartographie de la liberté. Ils ont démontré qu’il y avait d’autres manières d’entrer dans le monde que celle de la dépendance à l’égard des ancie
 
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