MAROC - 18 novembre 2007 - par PROPOS RECUEILLIS, À RABAT, PAR HAMID BARRADA
Opposant marocain, dirigeant du Parti de la justice et du développement (PJD)
Ingénieur agronome originaire du Souss, dans le Sud, Abdellah Baha (53 ans) ne court pas les médias. Pourtant, du côté du pouvoir et des spécialistes, on sait qu’il est l’un des « décideurs » du Parti de la justice et du développement (PJD). Candidat à la présidence de la Chambre des représentants, il a obtenu 58 voix, sensiblement plus que le nombre des députés de son parti (46).
Jeune Afrique : Comment jugez-vous le nouveau gouvernement ?
Abdellah Baha : Il compte des ministres qui ont fait leurs preuves et d’autres qu’on attend de voir à l’œuvre.
Globalement, il me semble disposer de moins d’atouts que le précédent.
Vous préfériez Driss Jettou ?
Non. Lorsque Sa Majesté a désigné Abbas El Fassi, nous avons considéré que c’était une décision positive parce qu’elle respectait les règles de la démocratie. Mais Jettou était un bon Premier ministre.
Que pensez-vous de la gestation du gouvernement ?
Elle a manqué de transparence, la démocratie a été bafouée. On a maltraité le Mouvement populaire (MP), pourtant deuxième parti de la majorité, et, quand celui-ci a regimbé, on n’a pas négocié avec lui comme avec l’Union socialiste des forces populaires (USFP). Tout s’est passé comme si l’on voulait le pousser dans l’opposition afin de réduire la majorité du gouvernement, lequel sera désormais à la merci du nouveau groupe parlementaire intitulé Authenticité et Modernité [animé par Fouad Ali El Himma, proche du roi, NDLR].
Le MP est votre allié potentiel…
Nous avons déjà collaboré au Parlement entre 1997 et 2002. À cette nuance près que le PJD avait d’abord soutenu le gouvernement Youssoufi de l’extérieur, avant de rejoindre le MP dans l’opposition.
Pourriez-vous élargir votre alliance et avoir un jour la majorité…
Il faudrait au préalable que l’actuelle majorité se disloque, ce qui ne paraît pas d’actualité.
Que pensez-vous de l’intervention du Palais dans la formation du gouvernement ?
La Constitution stipule que le roi nomme les ministres proposés par le Premier ministre. Cette procédure aurait dû être respectée.
Mais le Palais est intervenu pour désigner des ministres de qualité et réduire les effets du népotisme…
C’est possible, mais si l’on suit une telle logique, pourquoi faire des élections ? Il suffit de laisser le roi former le gouvernement sans se référer aux partis ! Plutôt que de s’appuyer sur le Palais pour combler les défaillances des partis, il serait plus démocratique de les contraindre à être à la hauteur de leurs responsabilités.
Comment empêcher tel ou tel leader de nommer son fils ministre ?
En appliquant la loi sur les partis, qui leur impose un minimum de démocratie interne et de transparence dans leur gestion financière.
Pourquoi El Himma s’en est-il pris au PJD au lendemain des élections ?
Sincèrement, je l’ignore.
Un rapprochement est-il possible entre vous ?
Je n’exclus rien. Les querelles n’empêchent pas que nous avons tous l’obligation de servir notre pays. Il se propose, paraît-il, de fonder un parti de gouvernement appelé, le moment venu, à prendre la relève de la majorité actuelle…
El Himma a le droit de créer un parti et de vouloir être Premier ministre. S’il parvient à ses fins, contribuera-t-il à renforcer la démocratie, à mieux combattre la corruption, etc. ? C’est là-dessus que nous le jugerons.
On ne prête pas longue vie à ce gouvernement…
Je lui souhaite de rester en place jusqu’en 2012 parce que l’instabilité n’est pas souhaitable. Mais son espérance de vie dépendra de son action et je crains qu’il ne possède pas tous les ingrédients de la longévité.
Quelles sont vos principales revendications ?
Avant tout, une révision de la Constitution afin de renforcer le rôle du Parlement dans l’élaboration des lois et le contrôle du gouvernement. Un seul exemple : il est actuellement impossible de mettre en place une commission d’enquête.
Souhaitez-vous modifier les prérogatives du roi ?
Non, le roi a besoin de prérogatives étendues pour assumer ses fonctions. C’est lui qui fixe les grandes orientations du pays, qui veille au respect des lois et des droits des différentes composantes de la société.
Pourrait-il faire appel à vous pour gouverner ?
Pourquoi pas, puisque le PJD est un parti comme les autres.
Avant tout, une révision de la Constitution afin de renforcer le rôle du Parlement dans l’élaboration des lois et le contrôle du gouvernement. Un seul exemple : il est actuellement impossible de mettre en place une commission d’enquête.
--- là, je suis d'accord avec lui. La constitution ( dont on a déjà discuté sur ce forum ) doit être modifiée.
la vie est éphémère, mieux vaut bien la vivre avant de la perdre.
je trouve que abdellah baha a été tres politiquement correct dans cette interview alors que le pjd veut avoir la peau de ce gouvernement et pas que lui puisque le MP l'UC et quelque brebis de l'USFP veulent faire tomber le gouvernement car il le trouve affaibli pour x raison comme par exemple la bourde de touria jabrane qui as déclaré dérnièrement "remercier hassan 2 de l'avoir nommé a ce poste" lol m6 doit etre vénère , mais bon ca reste de la bonne bouillabaisse politique
Merci d'enrichir le débat , sans dévier du débat .
[b] [center]*****[color=#FF0000] Il n'est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage.
Anciennement ( Le marocain_2007 ) [/color] *****[/center] [/b]
lol m6 doit etre vénère , mais bon ca reste de la bonne bouillabaisse politique 
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