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'Allah, mon boss et moi', dernier ouvrage de Dounia Bouzar
s
24 avril 2008 11:43
'Allah, mon boss et moi', dernier ouvrage de Dounia Bouzar

Vendredi 25 avril, se tiendront au Conseil économique et social à Paris les assises professionnelles de l'association Dynamique diversité, consacrées à "la gestion de la laïcité dans le monde du travail". Dans le même temps, est paru hier mercredi 23 avril le dernier ouvrage de l'anthropologue du fait religieux, experte européenne et co-fondatrice de Dynamique diversité Dounia Bouzar, intitulé "Allah, mon boss et moi". Après y avoir exposé les cas fictifs de Mona, cadre dynamique et voilée, et Hamid, interimaire "plein d'amertume et de rancoeur", l'auteure y propose une grille de lecture accompagnée de propositions à destination des DRH et autres recruteurs. Entretien avec Dounia Bouzar.

Saphirnews : D'abord, pourquoi avez-vous choisi de travailler sur ce sujet précis des revendications religieuses au travail ?
Dounia Bouzar : Ce sont les entreprises qui sont venues à moi. Jusque là, j'étais plutôt repérée par les institutions pour mon travail sur l'articulation entre la culture française et la réappropriation de l'islam à partir du vécu français. Et justement, les entreprises prennent conscience que la diversité religieuse n'est plus une affaire liée à l'étranger, mais bien aussi une réalité de Français !

Comment a été écrit ce livre ? Avez-vous pu recueillir des témoignages aussi bien de DRH que de travailleurs musulmans ?
D. B. : J'ai réalisé des interviews auprès des différents DRH dans les entreprises qui le demandaient, sur deux aspects. Premièrement, à partir de quand une revendication relève de la liberté de conscience et à partir de quand révèle-t-elle d'un dysfonctionnement ? Deuxièmement, à partir de quand la relation à la religion ressource pour être plus performant ou au contraire sépare des autres et entrave l'unité d'équipe ? Et c'est là qu'on se rend compte qu'avec l'islam, les DRH ne savent pas comment faire. On trouve globalement deux comportements : la diabolisation ou le laxisme. On prend souvent le musulman pour un intégriste et l'intégriste pour un musulman.

Ces témoignages vont ont-ils permis de dessiner les personnages et les cas fictifs de Mona et Hamid ?
D. B. : Oui, les Mona cadres supérieures brillantes, épanouies, élites des grandes écoles et ne voulant pas montrer leurs cheveux sont de plus en plus nombreuses. Les Hamid plein d'amertume et de rancœur qui se servent de l'ignorance sur l'islam pour faire avaler n'importe quoi existent aussi. Mais c'est un docu-fiction. Chaque lecteur se retrouve dans un personnage ou un autre. Je voulais montrer le décalage entre la façon dont sont perçus Mona et Hamid et leur vraie vision du monde à eux. Je voulais aussi montrer que les DRH ne sont pas des affreux monstres égoïstes et racistes, ce serait trop simple, ceux que j'ai rencontrés étaient pavés de bons sentiments, comme cette Elise qui a appelé son fils Simon juste pour embêter son père antisémite.

La diabolisation de Mona et le laxisme concernant Hamid nous poussent à croire qu'il n'existe pas ou peu de juste milieu. Est-ce le cas ?
D. B. : C'est-à-dire que les représentations collectives négatives sur l'islam font écran et parasitent l'évaluation des candidats. C'est pour ça que je dis qu'il faut « évaluer Mona comme Martine » et non pas à partir des représentations qu'on a de la catégorie ‘femmes voilées'. Est-ce que Mona sait se remettre en question ? Va-t-elle vers les autres ? Se mélange-t-elle avec tout le monde ? Sait-elle qu'elle a besoin des autres pour atteindre l'objectif commun ? Oui ? Eh bien alors, elle a les compétences requises ! Les DRH doivent tout simplement appliquer la même grille de critères que d'habitude. Ils doivent avoir conscience que lorsque seule la subjectivité personnelle fait loi, il y a risque de discrimination.

Mais les représentations négatives amènent aussi au laxisme. Prenons l'exemple d'un salarié qui arrache une affiche en disant que sa religion lui interdit de voir une silhouette humaine. Si c'est un juif, un bouddhiste ou un chrétien, on se dit qu'il a un problème psychologique. Si c'est un musulman, on se demande si c'est un produit de sa religion. Parce ‘chez eux', c'est un peu spécial. Il y a une hésitation.

Suite : [saphirnews.com]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 24/04/08 11:43 par srnit.
L
26 avril 2008 12:29
j'ai fais une requête pour tomber sur ce sujet qui ne semble pas passionner

Et pourtant, il est très intéressant je me suis fait pratiquement insulté en l'abordant a l'identique sur le probléme de la discrimination au travail
s
26 avril 2008 14:30
thumbs up
[i][color=#FF0099]la politesse permet de bien vivre ensemble, en bon citoyen sans se prendre au sérieux de tout dire, sans blesser , et aussi de faire aimer![/color][/i] :) :L:
c
26 avril 2008 15:44
Salam

C vrai interressant comme post mais pas le temps d' y répondre ...

moi j'y reviendrais plus tard

a+

winking smiley
c
27 avril 2008 10:47
Salam

la problématique ici je pense est de Savoir ou est-ce k'on place les limites de notre religion au travail, (Stés privées bien sur), un lieu ki est censé est etre neutre ?
Est- ce ke c l'image malmenée de notre religion ki dérange ou la pratique de cette dernière ki déroute?
Un Musulman Français est-il en droit de faire respecter et Respecter les préceptes religieux ds son lieu de travail ou pas ?.....

winking smiley
c
27 avril 2008 17:55
Un foulard sur la Tete empeche t-il de réfléchir ou de travailler?
Une barbe bien rasée et pas longue (selon Sunna) n'handicapet'elle les bras de bouger ?

winking smiley

La filière commerciale ds l'alimentaire par exp. s'adapte à la population Musulmane et multi-ethnik en général en France notamment ds les Rayons alimentaires entre autres avec le dvpt de rayons spéciaux ki n'existeaient pas encore il y a kelkes années ou encore la vente De Moutons de l'Aid pour l'aid "esèrir" par les gdes surfaces ...pourquoi l'économie et la ou il ya de l'argent à se faire Tout d'un Coup on s'interresse aux Musulmans Mais veulent rien entendre kan il s'agit Du Travail ou de l'emploi, surtout ke la Pop. Française et Musulmane est Croissante....

vous en pensez koi ?

winking smiley
s
29 avril 2008 15:23
Citation
chanel91 a écrit:
Un foulard sur la Tete empeche t-il de réfléchir ou de travailler?
Une barbe bien rasée et pas longue (selon Sunna) n'handicapet'elle les bras de bouger ?

winking smiley

La filière commerciale ds l'alimentaire par exp. s'adapte à la population Musulmane et multi-ethnik en général en France notamment ds les Rayons alimentaires entre autres avec le dvpt de rayons spéciaux ki n'existeaient pas encore il y a kelkes années ou encore la vente De Moutons de l'Aid pour l'aid "esèrir" par les gdes surfaces ...pourquoi l'économie et la ou il ya de l'argent à se faire Tout d'un Coup on s'interresse aux Musulmans Mais veulent rien entendre kan il s'agit Du Travail ou de l'emploi, surtout ke la Pop. Française et Musulmane est Croissante....

vous en pensez koi ?

winking smiley

Salam chanel91,

Il y a bcp de vrai.
Le business impose la tolérance au vu de certains.

Concernant le travail, je pense que la relation impersonnelle qui veut que chaque employé laisse sa vie privée à la maison et se construit une personnalité neutre au travail, est tempéré par une autre vision qui consiste à partager en société certains traits privés.
Par exemple, bcp de sociétés organisent des sorties pour les enfants des employés, favorisent les crêches en entreprise ... Et la religion fait partie de ce qui constitue le privé de chacun d'entre nous.

Du côté religieux, la question est de trouver l'équilibre entre d'une part, le besoin de l'employé et d'autre part les impératifs de la vie en société, qui peuvent varier d'un secteur à un autre.
De ce côté, le dialogue est une solution, par exemple, pour remédier au pb de la prière au travail qui prend le temps de quelques pauses cigarettes (de 10 à 20 minutes par jour suivant la saison).
Mais, comme pour le reste, business is business, je ne crois pas que ça bougera concrêtement tant que les musulmans d'une part ne seront pas investis dans tous les secteurs clé de la société, d'autre part qu'ils exprimeront leurs besoins (au lieu de toujours se cacher) et enfin, que le monde de l'entreprise ressente clairement le manque à gagner de ne pas satisfaire une demande qui au final ne gêne aucunement la productivité.
C'est d'ailleurs déjà le cas dans certaines sociétés, par exemple dans l'usine de production Peugeot (sauf erreur) il me semble, il font carrément la Joumou'a dans la société avec la bénédiction des dirigeants.

On peut avoir le même raisonnement avec le voile, qui, tant qu'il ne gêne pas l'exercice d'une compétence, ne peut pas être un facteur de discrimination. Mais, du point de vue de l'entreprise, engager une femme voilée, c'est comme engagée une femme avec des cheveux roses ... c'est un être atypique renfermant en + un tas de préjugés (soumis, inféodé, barbare, ignorante, sauvage, j'exagère à peine ...)

Tous ces préjugés et le changement ne s'opère qu'avec des efforts et de la patience wa Allah o hlem.

Qu'en pensez-vous?

smiling smiley
s
30 avril 2008 15:30
Laïcité dans l'entreprise : 'Assurer des droits sans créer de passe-droits'

A l'occasion de la sortie du dernier ouvrage de l'anthropologue du fait religieux Dounia Bouzar, "Allah, mon boss et moi", l'association Dynamique Diversité, dont elle une des fondatrice, organisait, vendredi 25 avril ses premières assises professionnelles sur le thème de la "gestion de la laïcité dans le monde du travail". Ces assises avaient lieu au Conseil économique et social, à Paris, dans la salle du grand hémicycle.

Comment intégrer une jeune femme voilée compétente dans une entreprise ? Jusqu'où aménager l'espace et le temps dans l'entreprise pour répondre à des revendications religieuses ? Pour pouvoir répondre à ces interrogations, et à d'autres, Dynamique Diversité organisait vendredi 25 avril au Conseil économique et social, de 14h à 18h30, des assises sur le thème de la "gestion de la laïcité dans le monde du travail".

Frustrée. C'est le terme qu'a employé Dounia Bouzar pour exprimer son sentiment en fin de journée. L'anthropologue du fait religieux, et l'assistance avec elle, se sont en effet rendus compte au fil de la journée que le thème captivait au-delà de toutes les espérances et prévisions. Le débat fut passionné et passionnant, parfois vif, toujours instructif à la fois pour la salle et pour les intervenants présents. Il faut dire que le sujet était traité pour la première fois en public et en compagnie de directeurs de ressources humaines de grandes entreprises ainsi que de chercheurs et autres chargés de mission. Et les organisateurs ont promis de poursuivre le débat, annonçant la création éventuelle d'un blog dédié au sujet.

La suite : [saphirnews.com]
 
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