Depuis les années 2000, Rabat se veut une cité interculturelle par excellence. Mais l’expression de cet idéal-là – rendre possible la cohabitation et l’interaction entre toutes les cultures existantes dans la ville – est-elle accompagnée d’une volonté et d’une décision politiques ?
Considéré comme un carrefour civilisationnel, le Maroc est connu comme un pays symbolisant la tolérance, l’ouverture et la diversité. En effet, il tient cet aspect éclectique de sa diversité religieuse, ainsi que de sa mosaïque multiculturelle : arabe, amazighe, saharo-hassanie, africaine, andalouse, hébraïque et méditerranéenne [1].
Avec deux cultures différentes, comment les enfants d'émigrés marocains façonnent-ils leur identité culturelle en Europe ? Assimilationnisme, différencialisme ou innovation, l'identité culturelle est un choix individuel sous contraintes.
Le 16 octobre 2010, la chancelière allemande, Angela Merkel annonçait que le credo mulitkulti était un échec. Le samedi 5 février 2011, le premier ministre britannique, David Cameron faisait le même constat. Le 10 février, c’est le tour du Président de la République française, Nicolas Sarkozy. Vincent Geisser, chargé de recherche au CNRS en sciences politiques et sociologie à l’Institut de Recherches