Le Hirak a révélé au grand jour les fausses notes entre les parties censées pourtant jouer une seule et même partition. Le couac d'hier entre le CNDH et la DGSN n’est pas un simple accident de parcours. La machine officielle est-elle grippée à ce point ?
La ratification par le Maroc en novembre 2014 du Protocole facultatif de la convention internationale contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, appelle automatiquement la création d’un Mécanisme national de prévention contre la torture (MNPCT). Trente mois plus tard, le MNPCT n’a pas vu le jour.
Le PJD a réussi à retirer la question des droits de l’homme de la tutelle du ministre de la Justice pour le confier à Mustapha Ramid. Un dossier extrêmement stratégique pour les islamistes de la Lampe, d’autant que le CNDH prévoit de recommander des révisions modernistes sur l’héritage et la défense des libertés des minorités religieuses et sexuelles.
Après la Cour constitutionnelle, les composantes modernistes et celles qui défendent un islam ouvert dominent désormais le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.
Le CNDH se fixe de nouveaux objectifs. L’institution officielle des droits de l’Homme défend les droits des minorités religieuses et sexuelles. Des revendications qui feront l’objet d’un mémorandum qui sera présenté à la présidence du gouvernement, a annoncé mardi le secrétaire général du CNDH, Mohamed Sebbar.
Tirant les leçons de la colère des Marocains en 2016, le rapport du Département d’Etat de cette année sur les droits de l’Homme au royaume accorde une place de choix à la position des autorités de Rabat.