Pour les chercheurs David Goeury et Olivier Deau, si la société civile est certes bien présente, elle se heurte à des problèmes de financement qui la contraignent à se rapprocher des pouvoirs municipaux et provinciaux, entretenant ainsi une dépendance qui profite surtout aux notables.
C’est parce que nous sommes nombreux à nous taire, que le prix à payer pour ceux qui parlent est si lourd. Nulle liberté d’expression pour celles et ceux qui ne l’exercent qu’avec parcimonie.
Depuis avril dernier, le journaliste Omar Radi a été convoqué à deux reprises, au sujet du même motif : ses tweets relatifs au juge qui a prononcé les peines en appel à l’encontre des militants du Hirak du Rif ayant comparu au tribunal de Casablanca. A la suite de sa seconde convocation survenue ce jeudi, il est désormais poursuivi en état d'arrestation.
Depuis le 22 février, le Maroc a observé le silence à l’égard des marches du Hirak algérien. Une ligne de conduite officialisée le 16 mars. Néanmoins, cette «non-ingérence» dans les affaires internes du voisin de l’Est n’a pas été toujours la politique suivie par Rabat.
A la Chambre des conseillers, Saâdeddine El Othmani a refusé d’endosser la responsabilité de son gouvernement dans les peines prononcées par les tribunaux contre les activistes du Rif, de Jerada et de Zagora, arguant que la «justice est indépendante».