Dans ses «Perspectives de la population mondiale 2022», les Nations unies indiquent que la population du Maroc, qui a atteint 37,08 millions de personnes en 2021, continuera d’augmenter jusqu’en 2069, où elle atteindra 46,54 millions d’habitants.
Le représentant du Fonds des Nations unies pour la population au Maroc, Luis Mora, a estimé urgent d’investir dans la jeunesse pour envisager un nouveau modèle de développement efficace. Invité de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), il a indiqué que cette aubaine démographique était en effet temporaire.
Les devoirs des enfants envers leurs parents âgés restent intacts dans la mentalité des Marocains bien qu’ils adoptent un mode de vie de plus en plus contradictoire, révèlent les sociologues Jean-Noël Ferrié et Saadia Radi. Selon eux, le Maroc est dans le déni de cette évolution et risque de découvrir trop tard le besoin urgent d’une prise en charge publique.
La fin de la transition démographique devait signer pour le Maroc, selon le démographe Youssef Courbage, chercheur à l’INED en France, son entrée dans la modernité et une nouvelle ère de prospérité économique. Aujourd’hui, les effets de ce qu’il appelle le «bonus démographique» semblent se perdre faute de parvenir à créer suffisamment d’emplois.
Si Stephen Smith avait prédit, en février dernier, une «invasion subsaharienne» du Vieux Continent en 2050, une étude de l’INDE vient démonter cette thèse pour affirmer que les Subsahariens représenteront tout au plus 3% ou 4% de la population européenne en 2050.
La croissance marocaine est tirée sur les gains de productivité. Mais ceux-ci détruisent des emplois qui ne sont pas recréés ailleurs, comme l’indique le HCP dans sa dernière étude. Le taux d’inactivité augmente continuellement et tire la croissance vers le bas.
D’après un rapport de l’Institut national d'études démographiques (Ined), l’Afrique verra sa population doubler d’ici 2050 et quadrupler d’ici la fin du siècle. Quid du Maroc ?
Le colloque sur l’Emergence, tenu les 2 et 3 juin 2016 à Skhirat, a confirmé que le royaume n’avait pas encore atteint ce statut intermédiaire très envié entre pays en développement et pays avancé. Le débat a cependant mis en exergue la «fenêtre d’opportunité» dont dispose le Maroc pour quelques années pour réaliser son objectif.