Mustapha Ramid a donné raison mardi soir à Hamid Chabat, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal sur ce qui s’est passé dimanche à Rabat lors du congrès extraordinaire de l’UGTM. Pour lui, l'intervention policière n’était «ni nécessaire, ni appropriée» et suscite des questions sur la neutralité des autorités dans un différend au sein d’une centrale
Mustapha Ramid a déclaré n’avoir pas été «pas au courant» du contenu du communiqué conjoint et des poursuites engagées par le parquet général contre de jeunes PJDistes pour apologie au terrorisme.
Mustapha Ramid aime se présenter comme le gardien de l’ordre moral. Comme il l’a fait devant les membres du Conseil des droits de l’homme à Genève et la Chambre des représentants, le ministre a fermé la porte à tous les appels en faveur des libertés individuelles, l’homosexualité et les relations sexuelles consenties hors mariage.
Au lendemain de l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève, lors duquel l’agence onusienne a passé au crible, pour la troisième fois, la situation des droits humains au Maroc, Radidja Nemar, responsable juridique Grand Maghreb à la Fondation Al Karama, revient sur les problématiques qui subsistent.
Le PJD a réussi à retirer la question des droits de l’homme de la tutelle du ministre de la Justice pour le confier à Mustapha Ramid. Un dossier extrêmement stratégique pour les islamistes de la Lampe, d’autant que le CNDH prévoit de recommander des révisions modernistes sur l’héritage et la défense des libertés des minorités religieuses et sexuelles.
Le roi Mohammed VI a adressé une lettre au ministre de la Justice et des libertés quant à la spoliation immobilière. C’est ce qu’a révélé Mustapha Ramid lors d’une rencontre à l’Institut supérieur de la magistrature à Rabat. «Un grand jour» pour le juriste franco-marocain Moussa El Khal, lui qui disait que «seul le roi mettra fin» à la spoliation immobilière.
Mohamed Hassad n'a pas tardé à répondre à Mustapha Ramid. Le ministre de l’Intérieur parle d’un «malentendu». Il a également souligné que le PJDiste a toute l’autorité et le pouvoir de diligenter des enquêtes s’il observe des irrégularités dans le déroulement du processus électoral.
Ce dimanche, le ministre de la Justice et des libertés a exprimé ouvertement son total désaccord avec la préparation des élections législatives. Bien qu’il co-préside la commission d’organisation du scrutin, il s’est plaint de sa marginalisation. S'agit-il d'une colère passagère ou d'un ras-le-bol qui sera suivi d'une démission ?