Les révélations concernant les conditions de travail des saisonnières marocaines travaillant dans la cueillette des fraises au sud de l’Espagne continuent de faire réagir l’opinion publique nationale et espagnole. Pour comprendre les causes d’un tel scandale, Yabiladi a joint Juana Moreno Nieto et Emmanuelle Hellio, deux docteures en sociologie ayant déjà travaillé sur la question.
Cela fait un mois que la première plainte pour agression sexuelle a été déposée par une saisonnière marocaine à Huelva. Désormais, c’est plus d’une centaine de plaintes qui sont évoquées. Une mère de deux enfants et enceinte de sept mois, s’est confiée au quotidien espagnol El País.
Après un premier démenti précipité, le ministère du Travail reconnait une plainte d’une saisonnière marocaine pour agression sexuelle mais minimise l’étendue du scandale de Huelva en ignorant les autres plaintes.
Voilà quelques semaines que l’affaire des saisonnières marocaines à Huelva a éclaté au grand jour. Sur place, ces Marocaines disposent de l'aide précieuse du Syndicat des travailleurs d'Andalousie (SAT), avec qui Yabiladi est rentré en contact.
Dans un récit choquant, trois propriétaires de fermes à Huelva livrent des informations sur la façon dont les cueilleuses marocaines de fraises sont traitées dans les champs espagnols. Ces Marocaines seraient qualifiées de «putes» (sic) par leurs patrons, ont rapporté les trois hommes au journal El Espanol.
Alors que l’histoire des saisonnières marocaines ayant déposé plainte pour abus ou agressions sexuelles présumées fait la Une des médias espagnols depuis au moins deux semaines, l’affaire ne date pas d’aujourd’hui. En 2010, El Pais rapportait les témoignages de marocaines sur des agressions sexuelles présumées à Huelva.
Fatima est une saisonnière marocaine rencontrée par El Espagnol. Elle indique que l’entreprise espagnole pour laquelle elle travaille à Almonte (Huelva) l’expulse avec une cinquantaine de femmes pour éviter de nouvelles dénonciations.
Des centaines de saisonnières marocaines, employées d'une ferme appartenant à l'entreprise Doňaňa 1998 d'Almonte , auraient été détenues contre leur gré et menacées d'expulsion vers le Maroc. Une procédure qui serait destinée à les empêcher de déposer une plainte collective contre leur employeur. Détails.