A la suite des violences survenues la nuit du samedi, au 20e Festival L’Boulevard, la police de Casablanca a démenti, ce lundi, la présence de cas d’agressions sexuelles. Pour l’heure, aucune plainte n’a été déposée. Mais des activistes soutiennent que généralement, les témoignages de violences sexuelles peuvent ne pas aboutir à des plaintes en raison de l'omerta qui règne.
A défaut de prendre part à la réunion du 20 avril au Conseil de sécurité, consacrée à la question du Sahara, l’Algérie et l’Afrique du sud se sont emparées d’un débat à l’ONU sur les femmes pour accuser le Maroc de commettre des «violences sexuelles» dans la province.
A chaque affaire de viol ou d’agression sexuelle rendue publique, certains internautes s’en donnent à cœur joie pour décrédibiliser la parole de la victime et maintenir la honte dans son camp. Les militantes féministes et les associations de défense des droits des femmes réclament que cette honte change de camp.
Les normes sociales, culturelles et religieuses qui structurent la société marocaine favorisent l’émergence de «zones grises» qui brouillent la frontière entre le «oui» et le «non».
Doctorante à Sciences Po Aix, spécialiste des questions relatives à l’islam en France, Fatima Khemilat souligne la difficulté, pour les femmes musulmanes victimes de violences sexuelles de la part de responsables religieux, de briser l’omerta, au risque de donner du grain à moudre aux cercles islamophobes.