Médecin de formation, sociologue et anthropologue, Chakib Guessous a récemment signé une enquête sociologique sur les enfants SDF au Maroc. Intitullé «Enfants en situation de rue», ce travail qui a duré cinq ans interpelle sur l’urgence non seulement de prendre en charge les enfants, mais aussi de prévenir les nouvelles sorties à la rue.
Au Maroc, la prise en charge des cas de prostitution forcée ou d’exploitations sexuelles des enfants demeure encore tabou, à tel point qu’il est difficile d’élaborer une cartographie globale de la situation dans le pays. Face à cela, des associations de la société civile prennent le relais, à contre-courant des représentations sociales et culturelles, pour lever les non-dits.
Deux jours après les révélations sur une sordide affaire de pédophilie, de nouvelles victimes ont commencé à sortir de leur silence, en confiant à des associations locales avoir fait l’objet de sévices sexuels de la part d’un cinquantenaire, en échange d’argent. Alors que quatorze cas ont été identifiés, ils ne seraient par les seuls.
Depuis cette semaine, une circulaire du ministère de l’Intérieur appelle les services d’état civil à faciliter les procédures d’inscription des enfants nés de mariages non-actés. Dans les usages, cette mesure s’élargirait davantage, au bénéfice de tous les enfants nés hors mariage.
Qu’ils vivent en France, au Pays-Bas ou ailleurs en Europe, les couples binationaux d’origine marocaine se confrontent à des contradictions au regard des lois de leurs deux pays, surtout en cas de divorce. Deux avocats d’origine marocaine résidant en Europe reviennent sur certains obstacles et difficultés à ce propos.
Le 22 août dernier, le conseil de gouvernement a approuvé un projet de loi sur l’adhésion du Maroc au Pacte des droits de l’enfant en Islam. S’il est considéré comme pouvant rendre difficile la mise en œuvre de termes de la Convention de l’ONU des droits des enfants, il faut savoir que l’OCI a elle-même recommandé sa refonte… en mars 2019.