Plus d’un millier de migrants subsahariens (ou supposés tels) ont été chassés de Tanger et Nador, depuis le début de l’année 2015. Partiellement efficaces – certains migrants ne reviennent jamais dans la région – ces opérations ont pour effet de renforcer la précarité des migrants.
Le gouvernement aurait décidé de renouveler automatiquement les titres de séjour des personnes régularisées en 2014. Par contre, les hommes en situation irrégulière, arrêtés près de Nador en fin de semaine dernière, ont été déplacés vers le sud, dans l'attente de leur probable expulsion. Une partie des femmes et des enfants a été libérée.
Hier matin, au lendemain du bilan officiel de l’opération exceptionnelle de régularisation, les autorités marocaines ont rasé les campements de migrants dans la forêt de Gourougou. Près de 1 200 personnes ont été arrêtées pour être expulsées par avion, selon le Gadem.
Une fois n’est pas coutume, les forces de l’ordre marocaines, stationnées aux alentours de la forêt de Gourougou, à Nador, sont intervenues pour mettre un terme à de violents affrontements entre Subsahariens. Une vingtaine de personnes ont été blessées. Le parquet de la ville a ordonné l’ouverture d’une enquête.
Hier, Moussa, un jeune Sénégalais vivant à Tanger, poursuivi par la police, est mort défenestré. Les rafles contre les Subsahariens soupçonnés de vouloir passer irrégulièrement en Espagne, ont repris dans la ville du détroit. Vers Nador, elles n’ont même jamais cessées.
Deux semaines sont passées depuis la diffusion en simultanée, dans plusieurs médias, de la vidéo choc révélant par l'image la mort de Clément, Camerounais, migrant irrégulier suite à son passage à tabac, à Mélilia, par les polices espagnole et marocaine. Dans le silence des autorités, la répression contre les migrants irréguliers continue.