L’adoption de la nouvelle résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental n’a pas été reçue de la même manière à Rabat qu'à Alger. Si le Maroc a exprimé sa satisfaction, le Front Polisario, entre le marteau et l’enclume, est monté au créneau, menaçant de «reconsidérer son engagement dans le processus de paix dans son ensemble».
Comme prévu, le Conseil de sécurité a adopté une résolution prorogeant le mandat de la MINURSO au Sahara occidental pour une année supplémentaire jusqu’au 31 octobre 2020 par 13 voix pour et deux abstentions (la Russie et l’Afrique du sud).
Le limogeage de John Bolton aurait eu un impact sur le projet de résolution que Washington a soumis aux membres du Conseil de sécurité. Pour Rabat, il est encore prématuré de crier victoire alors que l’Afrique du sud ne compte pas rester les bras croisés.
Après s’être plaint du retard dans la nomination d’un nouvel envoyé personnel au Sahara occidental, le Polisario condamne désormais les «conditions imposées» par le Maroc dans l’opération de désignation d’un remplaçant à Horst Köhler.
Faute de progrès enregistrés sur le volet politique durant les mois ayant suivi l’adoption de la résolution 2468 du 30 avril, Antonio Guterres s’est attardé sur des questions se rapportant essentiellement aux actions entreprises par la MINURSO pour son rapport sur le Sahara occidental. Le Conseil de sécurité se réunira le 16 octobre pour l'examen du rapport du secrétaire général.
Le gouvernement du Royaume du Lesotho a dénoncé mercredi la publication «irrégulière d'une communication diplomatique confidentielle» par la diplomatie marocaine, en réaffirmant son soutien au Front Polisario. Le MAECI avait annoncé la semaine dernière le «gel» par le Lesotho de sa reconnaissance de la «RASD».