Alors qu'on a vite fait le lien entre les menaces du Maroc dans l’affaire de l’accord de libre-échange et les récentes tentatives de passages des migrants à Ceuta, les associations de défense des droits des migrants soulignent au contraire que la police marocaine a renforcé ces opérations dans le nord depuis le lancement de la nouvelle opération de régularisation, début janvier.
Dimanche 5 février, Al Hoceima et les villes adjacentes ont connu des altercations avec les forces de l’ordre qui ont interdit une manifestation organisée par «La Mouvance du Rif». Aujourd’hui, à l’occasion du 54e anniversaire du décès du résistant Mohamed ben Abdelkrim El Khattabi, les revendications socio-économiques seront au cœur de cette date témoin, devant le commissariat central de police
Les autorités marocaines ne réagissent pas toujours de la même façon aux mouvements de solidarité avec les sinistrés des récentes inondations. Parfois, elles autorisent des caravanes et des campagnes de collectes d’aides en faveur des victimes. Mais dans d’autres cas, elles brandissent l’interdiction et la matraque. C’est ce qui s’est passé, le 28 décembre, à Casablanca.
La semaine dernière, le Mouvement jeunes pour le changement annonçait la création de son aile militaire. Hier, c’est un gendarme qui monte au créneau pour dénoncer, dans un enregistrement, le recours excessif à la force pour réprimer les manifestations de la population des camps de Tindouf.
Des dizaines de personnes ont été blessées ce dimanche à Tiznit, quand la police marocaine a réprimé une manifestation en soutien aux victimes de «la mafia locale» de l’immobilier, qui a expulsé Ibba Ijjou et son mari de leur maison.
Lorsque des milliers de personnes ont défilé à Casablanca lors de la marche blanche contre la pédophilie, les télés publiques, la MAP, tous ce que le Maroc comptait d'officiels avaient applaudi. 15 mois après, une marche contre la grâce royale d'un pédophile espagnol condamné pourtant à 30 ans de prison ferme, a reçu un accueil beaucoup moins chaleureux.
Deux semaines sont passées depuis la diffusion en simultanée, dans plusieurs médias, de la vidéo choc révélant par l'image la mort de Clément, Camerounais, migrant irrégulier suite à son passage à tabac, à Mélilia, par les polices espagnole et marocaine. Dans le silence des autorités, la répression contre les migrants irréguliers continue.
Selon l'AMDH, la répression policières des manifestations pacifiques a tendance à augmenter. Dimanche, trois manifestations du Mouvement du 20 février ont été réprimées à coups de matraques, de nombreux militants ont été blessés. Selon l'association, près de 100 personnes seraient aujourd'hui emprisonnées au Maroc pour des raisons politiques.