Desertec Industrial Initiative a décidé lundi d’abandonner sa mission de lobby industriel promoteur de l’exploitation de l’énergie solaire dans les déserts, pour devenir une simple société de conseil pour ses entreprises actionnaires. Sa décision est la suite logique des nombreux échecs enregistrés ces deux dernières années.
Lors de sa conférence annuelle, qui s’est déroulée, les 30 et 31 octobre, au Maroc, le consortium Desertec Industrial Initiative a tenté de convaincre les pays de la région MENA d’investir massivement dans l’énergie solaire. Mais le royaume a-t-il réellement intérêt à construire des centrales thermo-solaires comme celles de Ouarzazate ?
Le mega projet d’implantation de centrale électrique solaire et éolienne dans le Sahara et en particulier au Maroc touche le fond. La direction de l’alliance industrielle annonce qu’elle renonce à exporter vers l’Europe l’électricité qu’elle prévoyait d’y produire.
Un rapport, paru en février, classe les pays les plus attractifs pour les investissements dans le secteur des énergies renouvelables. Résultat : c'est l'énergie solaire qui attire le plus les investisseurs au Maroc et fait du royaume l'une des dix meilleures destinations d'investissement.
La Banque mondiale participe au financement de la première phase du projet de centrale solaire à Ouarzazate. Elle a annoncé hier avoir approuvé un prêt de 297 millions d’euros sur un total de 2,1 à 2,3 milliards d’euros nécessaires pour la réalisation entière de la centrale.
Le domaine des énergies renouvelables au Maroc, grâce au projet Desertec, commencent à attirer l’attention de l’Allemagne et de la France. Selon la fondation Desertec, le soleil maghrébin a le potentiel pour fournir de l’énergie propre à toute l’Europe et pourrait même devenir le moteur de l’industrialisation du Maroc. Cependant les défis à relever restent de taille.
Le Maroc importe 90% de son énergie, mais la donne devra changer d’ici quelques années. Les énergies renouvelables devront bientôt faire du royaume un pays exportateur, notamment vers l’Europe, dans le cadre du projet Desertec. En Afrique subsaharienne également, les opportunités ne manquent pas, pour le moment plutôt dans l'infrastructure et les réseaux électriques.
Le Maroc via l’Office national de l’électricité (ONE), a rejoint depuis ce mercredi, le consortium industriel Transgreen, lequel vise à créer un réseau d’échanges énergétiques dans le bassin méditerranéen. L’ONE qui sera le 19e groupe industriel de consortium, fait du Maroc le premier pays du Maghreb à adhérer à ce projet.
Siemens espère devenir leader de marché dans le secteur énergétique en Afrique notamment en élargissant ses activités au Maroc. Le potentiel du pays est aussi mis en avant par Desertec Industrial Initiative (DII) qui lancera un projet de référence dans le Royaume, un premier parc solaire de 500 à 1000 MW.