Mardi, la Banque mondiale s’est félicitée de sa contribution au programme national des routes rurales, affirmant que le projet a eu un impact positif sur la population des zones défavorisées. Seulement, le même programme avait fait grincé les dents d’une commission parlementaire dédiée à ce grand chantier.
En l’espace de deux semaines, le Maroc a eu 100 millions de dollars de la Banque mondiale et 50 M euros de l’Agence française de développement. Deux prêts dédiés exclusivement à booster l’emploi. Les diplômés qui protestent quotidiennement devant le parlement exigent leur part de cet argent. Seulement, tous ces millions en devises ne sont pas destinés à la fonction publique. Loin de là.
Mohammed VI refuse de voir uniquement la moitié du verre rempli. Dans son discours du trône, il a reconnu que «la richesse ne profite pas à tous les citoyens», notant au passage «l’ampleur des disparités sociales entre les Marocains».
Alors que la presse étrangère révélait récemment les réticences de certains organismes pour le financement de centrales au Sahara dans le cadre du plan solaire marocain, celles-ci se confirment au moment où le royaume fait tout ce qu’il peut pour attirer les investisseurs.
En seulement deux ans (2012 et 2013), la dette globale de l'Etat marocain s'est accrue de 100 milliards de dh alors qu’entre 2000 et 2011, elle avait augmenté de seulement 150 milliards dh, selon Ahmed Réda Chami. Le gouvernement Benkirane évite de parler d’«aggravation» mais d’«évolution», nécessaire pour combler le déficit budgétaire.
Après les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite, le Maroc est le pays de la région MENA à avoir attiré le plus grand nombre de projets greenfield ces neufs dernières années, selon la Banque mondiale. L'institution estime que la confiance faite au Maroc par les institutions financières internationales, entre autres, rassure les investisseurs étrangers. Détails.