Deux jours après la décision du Conseil national de l’Istiqlal de se retirer du gouvernement Benkirane, l’heure est à l’expectative. Le PJD, sur un ordre de Benkirane, opte pour le silence. Hamid Chabat, quant à lui, attend un rendez-vous avec le roi Mohammed VI pour soulever la carte qui serait, bien entendu, conforme à l’arbitrage royal. Analyse.
Hamid Chabat n'a pas sa langue dans la poche. Lors d'un meeting tenu à Fès dimanche dernier, le patron de l'Istiqlal a descendu le gouvernement, révélant que plusieurs membres du PJD sont poursuivis pour corruption et que la moitié des ministres sont des «ivrognes». Propos véridiques ou simple provocation ? Abdelilah Benkirane, patron du PJD et chef du gouvernement ne se prononce pas sur ces cas précis, mais appelle Chabat à la
Benkirane brandit la menace de recourir à des élections anticipées. Sa majorité est au bord de l’implosion. Le PJD est la seule formation qui pourrait sortir gagnante d’une telle perspective. Les islamistes ont le vent en poupe alors que les autres partis sont au creux de la vague.
En dépit des oppositions idéologiques entre le PPS et le PJD, les liens entre les islamistes et les anciens communistes ne cessent de se raffermir, au sein du gouvernement marocain. Les élections partielles d’hier en sont la preuve. Si le PPS de Nabil de Benabdellah a pu glaner un siège dans la circonscription d’El Youssoufia, c’est grâce au soutien des militants de la Lampe. Les cinq sièges mis au vote dans autant de
Trois semaines après la présentation du mémorandum de l’Istiqlal, le chef du gouvernement sort de sa réserve, affirmant que son parti n’entend pas se soumettre ni à la «pression» ni au «chantage». Benkirane s’est dit également prêt à retourner à l’opposition si le roi Mohammed VI lui demande de quitter son poste.
Pour qu’il n’y ait pas un remake du drame d’Anfgou, la société civile s’est mobilisée, en cette période hivernale, pour apporter aides aux populations locales des régions enclavées. Les jeunes du PJD ont tenté faire pareil mais le ministère de l’Intérieur en a décidé autrement.
On dit souvent que «l’Histoire est écrite par les vainqueurs». Le timing, l’occasion qu’on ne rate pas, parfois même le hasard mettent la lumière sur une ou un groupe de personnes à un moment X dans le temps. Peut être que les signataires du Manifeste de l’Indépendance étaient présents au bon moment, au bon endroit. Quoi qu’il en soit, ils sont ceux que l’Histoire du Maroc post-
2013 commence avec une bonne nouvelle pour l’argentier du royaume. Nizar Baraka a été élu ministre des Finances de l’année 2012 de la région MENA. Une consécration qui sonne comme une revanche pour lui, principalement, sur Hamid Chabat qui souhaite son départ afin de le remplacer par Adil Douiri, le fils de son allié.
En ce début de 2013, c’est Hamid Chabat qui tient la vedette. Ses critiques au gouvernement vont crescendo. En absence d’une opposition, au parlement, qui pourrait tenir tête au PJD, le patron de l’Istiqlal, a apparemment horreur du vide, et du coup, remplit cette mission.