Avec un gouvernement de droite en Espagne, il faut toujours s’attendre à la résurrection de vieux conflits territoriaux. Sous l’ère Aznar c’était avec le Maroc, puis avec Rajoy c’était avec la Grande-Bretagne sur la question de la souveraineté sur Gibraltar. Et pourtant, un document inédit datant de 1982, de l’époque de Margaret Thatcher montre que le roi d’Espagne redoutait les conséquences
De nouveaux documents déclassifiés par la CIA lèvent en partie le voile sur les circonstances du déroulement de la Marche verte. L’entrée des Marocains au Sahara était le fruit d’un accord conclu entre Juan Carlos, alors prince héritier et le roi Hassan II, assure l'agence de renseignement américaine. Détails.
En 1973, les troupes franquistes quittaient le Sahara, peu avant l’annonce de l’Espagne d’appuyer le principe d’autodétermination dans la région. Deux ans plus tard, le roi ibérique Juan Carlos se rendit sur les lieux peu avant la Marche verte.
En avril 1979, Juan Carlos était disposé à céder Melilla au Maroc et de confier Ceuta à la tutelle internationale. Cette disposition a fait l’objet d’un câble de l’ambassade américain, résumant une discussion entre le roi et un envoyé de Jimmy Carter.
Si Juan Carlos était disposé à céder Melilla au Maroc, son premier ministre avait une autre opinion. Adolfo Suarez, qui n’était guère en bons termes avec Hassan II, était pour le maintien de Ceuta et Melilla sous souveraineté espagnole. Pour ce faire, il avait dans un premier temps envisagé une solution militaire avant de se résoudre à la mettre en sourdine.
Redoutant une nouvelle phase de crispations dans ses relations avec le Maroc, le gouvernement espagnol a annulé la visite de la reine Sofia à Ceuta pour présider une cérémonie militaire.
Miguel Moratinos a saisi l’organisation d’une conférence sur les années du règne de Juan Carlos pour revenir sur le voyage de l’ancien roi à Ceuta et Melilla. Un déplacement que le socialiste avait facilité grâce à ses bonnes relations avec des officiels marocains même si la visite s’est déroulée à la veille de la commémoration du 32e anniversaire de la Marche verte.
Le Polisario prévoit de porter plainte contre l’ancien roi d’Espagne pour «génocide». C'est ainsi que le mouvement séparatiste remercie Felipe VI d’avoir défendu ses thèses devant la 71e session de l’Assemblée générale de l’ONU.
L’ancien roi Juan Carlos avait présenté ses excuses aux juifs séfarades pour les exactions qu’ils avaient subies lors de l’Inquisition. Maintenant les députés souhaitent gommer des années de crimes contre l’humanité en offrant la nationalité espagnole aux descendants des victimes de la «Conquista».