Dans sa nouvelle feuille de route, publiée hier, Al Adl wal Ihsane a mis de côté les traditionnels points de divergence avec l’Etat, comme la commanderie des croyants et la monarchie héréditaire, pour présenter un programme électoral, relativement conforme aux règles du jeu démocratique en vigueur au Maroc.
Al Adl wal Ihsane a essayé de jouer les funambules sur la question du Sahara et les relations avec l’Algérie. Un exercice périlleux pour une organisation qui revendique sa propre ligne politique.
Nouvelle sortie médiatique de Fathallah Arsalane. Le numéro 2 d'Al Adl wal Ihsane annonce que la Jamâa est avec «le peuple», décochant des flèches en direction de la monarchie et du PJD.
Le mouvement Al Adl Wal Ihsane, surnommé «la Jamâa», est un mouvement politique islamiste, interdit mais toléré par les autorités. Connue pour ses positions vis-à-vis de la monarchie, mais aussi pour son boycott des rendez-vous électoraux depuis l’époque de feu Abdeslam Yassine, la confrérie ne déroge pas à la règle cette année, à l’approche des élections
Le rapprochement entre le PJD et Al Adl Wal Ihsane se précise. Le n°2 de la Jamaâ a mis de l’eau dans son vin lorsqu’il a abordé l’action du gouvernement Benkirane, au point de lui trouver même des excuses. En revanche, il n’hésite pas à critiquer ouvertement le roi et l’entourage royal. Auparavant AWI évitait, dans ses réquisitoires, de citer nommément le roi. Détails.
Al Adl wal Ihassane et son nouveau tandem dirigeant, Abbadi-Arsalane, tendent la main aux factions de gauche, non-encore adoubée par le Makhzen. Ils leur proposent de joindre leurs efforts en vue de mettre un terme à «l’emprise de l’institution monarchique sur la vie politique».
Face aux événements en Egypte, les islamistes marocains ont adopté la même position : condamnation de la destitution de Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans. Une position contraire à celle de la monarchie.
Al Adl wal Ihssane hausse le ton contre le régime, responsable, selon le mouvement, de tous les maux du pays. C’est la principale conclusion d’une réunion de la direction d’AWI au cours de laquelle, le mari de Nadia Yassine a intégré le très "select" Conseil d’Achoura de la Jamaâ.