A lire la presse et écouter les gens parler nous nous demandons vers où se dirige notre société ? Sommes-nous en train de revenir aux siècles antérieurs ? Pouvons-nous permettre à un détraqué sexuel empêtré dans ses fantasmes de proclamer publiquement des "fatwa" qui portent atteinte à la dignité des femmes marocaines et les cantonnent dans le rôle de femelles en chaleur? Est-il nécessaire de relayer les paroles d'un déséquilibré dangereux?
Il suffit de peu, en effet, pour rallumer le sexisme latent de notre société. Avons-nous besoin de cela? Ne faut-il pas au contraire barrer le chemin à ce genre de "fatwa" de la honte afin de focaliser sur les véritables obstacles au développement de notre pays qui sont un enseignement sinistré, le manque de compétences et de bonne gouvernance dans l’exercice de la charge publique ainsi que l’absence de démocratie au vrai sens du terme? Ne vaut-il pas mieux réintroduire dans notre enseignement le questionnement systématique et l'ouverture aux différentes cultures ? La "fatwa" de la honte aurait-elle pu avoir autant d’audience dans une société moderniste, ouverte et libérée ? Tout au plus elle aurait suscité de la compassion pour le malade qui l'a émise ! Nous ne faisons que récolter ce que les politiques gouvernementales de l'éducation ont semé depuis des décennies. En focalisant sur l'apprentissage de la religion dans sa seule lettre et non dans son esprit, l’école a fabriqué des "mouftis" et des «terroristes intellectuels» de tous genres.
Modernistes debout !
Vous ne pouvez plus rester dans vos tours d'ivoire à vous lamenter sur la déliquescence de la société. Il faut organiser un "jihad" pour rester dans le vocabulaire religieux. Un "jihad" moderniste. Luttons pour que l'individu soit respecté dans sa différence. Luttons pour que la dignité de la femme soit respectée et pour que notre société devienne plus égalitaire et un rempart contre tout obscurantisme. Luttons pour que la compétence soit une exigence dans l’accès à la charge publique, pour que la compétence et le mérite soient reconnus là où ils se trouvent afin de ne plus faire le lit du népotisme et de la mauvaise gouvernance.Et surtout luttons pour que l'éducation à l'égalité et aux droits humains universellement reconnus soit la base de notre enseignement et ceci dès les petites classes. Modernistes debout !