Menu

Grand Angle

«Myriam au Citron», le Maroc à travers les yeux d'une artiste franco-marocaine

Née en France d'un père marocain et d'une mère française, Anaelle Myriam Chaaib s'est toujours sentie connectée au Maroc. Après y avoir déménagé en 2016, elle a ouvert son restaurant pour honorer son amour pour la cuisine marocaine. Elle a aussi redécouvert, durant le confinement, sa passion pour le dessin de scènes du nord du Maroc.

Publié
Myriam est une artiste franco-marocaine basée au nord du Maroc. / DR
Temps de lecture: 3'

Lorsque le Maroc a décidé, en mars dernier, d’instaurer un confinement sanitaire pour lutter contre la propagation du coronavirus, tous les restaurants du Maroc ont fermé leurs portes, y compris celui dirigé par Anaelle Myriam Chaaib, et sa sœur à Chefchaouen. Puisque tout arrive pour une raison, cette Franco-marocaine a trouvé du temps pour sa passion pour le dessin.

Pendant les longues heures d'enfermement, Anaelle Myriam a repris le dessin, ravivant ses souvenirs d'enfance de son pays d’origine et du nord du royaume, et embrassant la beauté de la vie quotidienne.

Née en France d'un père marocain, immigré dans le pays européen pour poursuivre des études, et d'une mère française, la jeune artiste avait toujours été intriguée par ses racines marocaines. A travers notamment les plats marocains que cuisinait son père, elle a découvert une partie de ce Maroc l’ayant tant «obsédé».

Le Maroc en France à travers la cuisine

«J'ai découvert le Maroc à travers les épices et les plats, se souvient Anaelle Myriam. Je n'avais pas les mêmes habitudes alimentaires que mes amis.»  Elle raconte comment son père faisait toute la cuisine à la maison lorsqu’ils avaient des invités. «Nous étions fiers de cuisiner et préparer des tajines. C’était le Maroc en France, à travers la cuisine», se souvient l’artiste.

L'influence de la cuisine et de la gastronomie marocaine sur Anaelle Myriam s'est en effet manifestée dans ses dessins. Ses tableaux représentent tantôt un homme avec une djellaba vendant des fruits et légumes colorés, tantôt un jeune homme mangeant une pastèque au bord de la plage, ou encore un commerçant dans son petit hanout, organisant des canettes sur des étagères. L'emplacement est le nord du Maroc, où Anaelle Myriam vit maintenant, s'inspirant de ce qu'elle voit autour d'elle, dans les souks et lors des dîners et fêtes de famille.

Son parcours avec ces illustrations et son style actuel unique et cosy remonte à 2016. Passionnée de cuisine, Anaelle Myriam s'installe à Chefchaouen la même année et ouvre un restaurant dans la ville pour reproduire ses souvenirs d'enfance. «C'est là que j'ai commencé à faire des illustrations sur le Maroc», déclare-t-elle à Yabiladi.

La jeune femme a voulu décorer son nouveau restaurant et dessiner une illustration de ce qu'elle observait autour d'elle : les gens, les montagnes et le paysage. «Au début, j'ai accroché certains des dessins dans mon restaurant et les visiteurs s'y sont intéressés», se souvient-elle.

Le Maroc à travers les yeux de Anaelle Myriam

Des années plus tard, la pandémie a frappé le Maroc et Anaelle Myriam a dû fermer son restaurant et déménager à Tanger, où elle vit actuellement. Rester à la maison ne l'a pourtant pas empêchée de retourner à ce qu'elle aime le plus. «Pendant le confinement, j'ai recommencé à peindre. J'ai créé le compte Instagram et je ne m'attendais pas à ce que le retour soit positif», a-t-elle expliqué.

Sur son compte, intitulé «Anaelle Myriam au Citron», elle a partagé d'autres illustrations, authentiques et inspirées de son entourage, de ses souvenirs d'enfance et de sa vision de son deuxième pays. «Le dessin m'a aidé pendant cette période où j'ai appris de nouvelles techniques et amélioré mon dessin. Je l'ai fait tous les jours toute la journée.»

En effet, ses illustrations ont reçu de très bons retours sur les réseaux sociaux et Anaelle Myriam a été contactée par des marques qui ont aimé son travail et souhaitent collaborer avec elle. En plus de cela, la jeune artiste a été marquée par sa capacité à montrer le pays qu'elle aime à travers ses yeux et à traduire la beauté et le caractère unique de ses racines.

«A travers ces illustrations, j'ai trouvé un moyen de partager le Maroc dont je suis fier. Quelque chose avec lequel j'ai eu du mal à grandir, ayant du mal à assumer ma partie marocaine et à gérer les stéréotypes en France sur le fait d'être d'origine marocaine.»

Anaelle Myriam

Si elle aime dessiner, Anaelle Myriam n'en a pas pour autant oublié son autre passion : la cuisine. Elle espère continuer à travailler dans le domaine de la restauration après la crise sanitaire actuelle.

Article publié avec le soutien de Google News Initiative

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com