Menu

Grand Angle

Le non-cumul des mandats, prochain enjeu électoral au Maroc

A quand l’interdiction totale du cumul de mandats pour les élus ? Les partis politiques sont partagés sur cette question et au grand dam des jeunes, des intérêts claniques empêchent encore de tourner définitivement cette page.

Publié
La Chambre des représentants du Parlement marocain. / DR
Temps de lecture: 2'

Les consultations pour la préparation des prochains rendez-vous avec les urnes n’achoppent uniquement pas sur l’abaissement du seuil et le calcul du coefficient électoral, le cumul des mandats est l’autre enjeu de ces élections.

Si tous les partis se sont engagés à décréter l’incompatibilité entre député et maire d’une ville, d’autres cas font l’objet de débat à l’abri des regards, tels réunir à la fois la casquette de parlementaire et de vice-président d’une région ou ministre et président d’un conseil communal.

Des questions qui animent les discussions, souvent tendues, au sein des formations politiques entre une jeunesse qui piaffe d’impatience d’assumer des fonctions électives et une vielle garde qui s’accroche à ses privilèges et surtout à ses émoluments.

«Le cumul des mandats est une aberration. Tous les partis en sont, d’ailleurs, responsables», s’indigne Ibtissan Azzaoui, députée du PAM, dans une déclaration à Yabiladi. «Exercer en même temps les fonctions représentatives de maire d’une grande ville et député, relève de l’impossible. Il est temps d’entreprendre une révision profonde des lois pour en finir avec cette anomalie. Le Maroc mérite mieux. Il faut accorder une chance aux jeunes d’émerger et d’assumer la responsabilité de la gestion de la chose publique», plaide-t-elle.

Des élus contre le cumul de certains mandats représentatifs

Abdelali Hamieddine, conseiller parlementaire du PJD, a choisi lui de ménager la chèvre et le chou. «Notre parti est officiellement contre le cumul des fonctions de député et président d’un conseil communal, qu’il soit d’une petite ou d’une grande ville», a-t-il souligné.

«Néanmoins, et pour être parfaitement au courant des problèmes d’une région, il faut impérativement au conseiller parlementaire de siéger au sein du bureau de cette grande collectivité territoriale et avoir le titre de vice-président. C’est un travail au quotidien. Quant à la polémique sur les indemnités des élus, je suis pour les limiter à une seule», tient-il à préciser.

Pour mémoire, l’USFP avait présenté en novembre 2017 une proposition de loi allant dans ce sens au motif d’«en finir avec le gaspillage légal de l’argent public». Depuis, l’initiative législative qui visait essentiellement les élus du PJD, attend son tour d’être examinée par les députés.

Quasiment sur la même longueur d’onde qu'Abdelali Hamieddine, Abdellatif Ouammou, également conseiller parlementaire sous la bannière du PPS, se prononce contre le cumul des mandats représentatifs. «Indéniablement, son interdiction est à même de faciliter le renouvellement de la classe politique tant souhaitée et favoriser la participation des jeunes à la gestion de la chose publique ainsi que d’encourager le choix démocratique. Sa restriction ne peut que combattre le monopole des fonctions électives et la marginalisation des élites», explique-t-il.

Toutefois, le conseiller du parti du Livre dit ne pas être contre le cumul de plus d’un mandat, affirmant que «la scène politique pâtit du manque d’une élite capable d’assumer ses responsabilités». 

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com