Les enquêtes de la police nationale espagnole sur les auteurs présumés du chantage sexuel visant Víctor Sánchez del Amo aboutissent au Maroc. Selon le quotidien El Periódico qui a rapporté l’information, des adresses IP marocaines auraient été utilisées pour l'envoi de vidéos dans montrant des femmes nues, incitant l’ancien joueur international à se masturber.
Enregistré, Víctor Sánchez del Amo s’est en effet vu exiger un paiement de 20 000 euros en bitcoins, afin que sa vidéo ne soit pas publiée sur Internet. Mais la vidéo impliquant Víctor Sánchez del Amo a fini par être diffusée sur les réseaux sociaux, enregistrant près de 900 vues sur Twitter avant d'être supprimée. La police a par la suite arrêté six personnes, pour avoir partagé ces images.
Le tribunal numéro 10 de Malaga, en charge de l’enquête, a envoyé une commission rogatoire au Maroc, afin de finaliser les enquêtes et définir les identités des auteurs présumés. Après avoir signalé les faits, Víctor Sánchez del Amo a été renvoyé de son club en janvier dernier. Plus tard, les deux parties sont parvenues à un accord, après que la justice a déclaré ce licenciement irrecevable. Pourtant, il n’a plus été reconduit à son poste, occupé désormais par Sergio Pellicer.
Ces dernières années, les opérations de sextorsion ont touché plus de 10 000 personnes en Espagne, selon des sources policières et la Garde civile, citées par El Periódico. Parmi elles figurent des journalistes, des footballeurs, des officiels ou encore des responsables de l’Eglise, en plus d’internautes de différentes professions.
A partir du Maroc, les sextorsions ont d’ailleurs visé des personnalités publiques espagnoles, comme le rappelle l’enquête au sujet de Víctor Sánchez del Amo. Ces chantages sexuels monnayant argent ont également touché des acteurs politiques d’autres pays d’Afrique. L’année dernière, les autorités marocaines ont démantelé un réseau composé de ressortissants d’origine subsaharienne, qui ont visé un ministre et homme d’affaires d’un pays du continent.
En 2019 également, un Marocain âgé de 24 ans a été poursuivi pour arnaque, escroquerie et sextorsion. Le tribunal de première instance d’El Jadida lui a en effet reproché d’avoir piégé plus de 500 victimes, pour la plupart des étrangers, par le biais des réseaux sociaux. Il a ciblé notamment des personnes dans le Golfe, au Qatar, en Arabie saoudite, à Bahreïn, au Koweït, en Jordanie ou même en Italie, en Grande-Bretagne et Hongkong.