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Grand Angle

Maroc : Une nouvelle preuve confirmant le mode de vie aquatique du Spinosaurus

Dans une étude publiée dans la revue Cretaceous Research, sept chercheurs ont annoncé la découverte d’une abondance de dents fossilisées du Spinosaurus dans une nouvelle localité près de Tarda au sud-est du Maroc. Des résultats qui confirment la thèse selon laquelle ce dinosaure vivait principalement dans les rivières du royaume.

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Illustration d'un Spinosaurus. / Ph. Gustavo Monroy-Becerril
Temps de lecture: 3'

Une étude à paraître dans le numéro 117 de janvier 2021 de la revue Cretaceous Research vient d’apporter plus de preuves à la thèse selon laquelle le Spinosaurus, espèce vivant autrefois au Maroc, aurait été «un énorme monstre qui hantait les rivières» du royaume.

En effet, la nouvelle étude, signée par Thomas Beevora, Aaron Quigleya, Roy E. Smith, Robert SH Smyth, Nizar Ibrahim, Samir Zouhric et David M. Martilla, s’est ainsi penchée sur l’étude de fossiles en prévenance d’une nouvelle localité près de Tarda sur la partie nord du Tafilalt, au sud-est du Maroc. C’est dans les vastes séquences des formations Ifezouane et Aoufous du groupe fluvial de Kem Kem, sur le flanc sud-ouest de l'escarpement d'Ikfh n'Oufza de la Hamada du Meski (entre Goulmima et Errachidia) que les chercheurs ont découvert deux sites abritant, entre autres, des dents de Spinosaurus.

«L'abondance remarquablement élevée de dents de Spinosaurus par rapport aux restes de dinosaures terrestres, et même certains animaux aquatiques, soutient fortement que le Spinosaurus était un animal en grande partie aquatique, passant une grande partie de sa vie dans l'eau où ses dents ont été perdues et préservées», affirment-ils.

Des spécimens des dents découverts. / DRDes spécimens des dents découverts. / DR

L’étude raconte que lors de travaux de reconnaissance sur le terrain à proximité de Tarda, les chercheurs ont découvert un lit d'os au pied d'un canal de grès qui avait été exploité par des chercheurs de fossiles locaux. «De nombreux gros blocs de grès gisaient autour des fouilles abandonnées et tous étaient riches en dents de Spinosaurus, en dents rostrales de Onchopristis (poisson-scie) et en vertèbres circulaires que nous attribuons également à Onchopristis», ajoute-t-on à propos du premier site.

Une nouvelle preuve du mode de vie aquatique du Spinosaurus 

Dans le deuxième, situé à seulement 1,5 km de distance du premier, ils ont découvert un site minier actif et rencontré un certain nombre d'artisans mineurs de fossiles. «L'un de nous a acheté tous les fossiles qu'un chercheur de fossile avait obtenu et mis dans un grand sac», ajoute l’étude. Au total, ce sont pas moins de 1261 spécimens collectés entre les deux sites. 

«Remarquablement, les dents de Spinosaurus n'étaient que légèrement moins nombreuses que les éléments les plus courants de l'assemblage dentaire, les denticules rostrales du poisson-scie Onchopristis numidus», commentent les chercheurs quant au premier site. Pour le deuxième, qui a donné un assemblage plus diversifié, les experts ont pu «attribuer 225 dents sur un total de 407» au Spinosaurus.

«Alors que tous les fossiles collectés à partir de ces zones doivent être considérés comme semi-autochtones, il semblerait que pour une telle abondance de dents de Spinosaurus, il est fort probable que cet animal vivait principalement dans la rivière plutôt que le long de ses rives (...) Prises conjointement, l'analyse morphologique et maintenant les données taphonomiques soutiennent fortement un mode de vie principalement aquatique pour le Spinosaurus.»

Extrait des conclusions de la nouvelle étude

Les deux sites situés dans la nouvelle localité près de Tarda au sud-est du Maroc. / DRLes deux sites situés dans la nouvelle localité près de Tarda au sud-est du Maroc. / DR

La conclusion de la nouvelle étude est cohérente avec les interprétations de la paléoécologie du Spinosaurus basées sur des preuves anatomiques, évoquée dans l’étude publiée en avril dernier. En effet, à partir d'ossements fossiles de la queue de cette espèce, dans la zone de Kem Kem, au sud-est du Maroc, ayant permis de «mieux comprendre l'apparence, le mode de vie et les capacités de ce plus long dinosaure mangeur de viande», des chercheurs avaient suggéré un mode de vie aquatique et un régime piscivore de ce monstre marin ayant vécu il y a 95 à 100 millions d'années au Crétacé.

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