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Grand Angle

Maroc : La classe moyenne, nouvel enjeu économique et politique

Le discours royal du 31 juillet 2008, à l'occasion du 9ème anniversaire de l’intronisation de SM le roi Mohammed VI, a mis en perspective «l’urgence» de donner à la classe moyenne une place et une assise au sein de l’architecture sociale marocaine. Quelles sont les raisons qui expliquent ce regain d'intérêt pour cette catégorie de la population.
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Force est de reconnaître que cette catégorie de la population éprouve les pires difficultés pour exister et survivre dans le monde impitoyable de la globalisation. Le Maroc n’est pas le seul pays dans le monde dont la catégorie intermédiaire souffre et est frappée de plein fouet par la baisse du pouvoir d'achat.

Loin s’en faut, toutes les économies développées -et ceux en voie de développement à fortiori- voient leur classe moyenne s’appauvrir et s’endetter dangereusement. Au Maroc, une spécificité émerge dans la définition même de cette classe. La tranche qui se situe dans la fourchette entre 5 000 et 8 000 Dh ? Entre 10 000 et 15 000 Dh ? Si ces ménages ont les mêmes envies, ils ne disposent toutefois pas des mêmes ressources matérielles.

Du coup, on ne peut pas globaliser ni l'approche ni -le cas échéant- les instruments à mettre en place pour venir en aide à ceux qui souffrent. Cette population minoritaire au Maroc - qui constitue un indicateur socioéconomique majeur de la santé économique d’un Etat (développé ou non) - joue un rôle important non seulement sur le plan économique, mais également sur le plan politique. Economique car elle constitue le moteur de la consommation intérieure. Politique car elle participe activement au tissu associatif, aux activités culturelles, et, pour certains, se concrétise par un engagement au sein des formations politiques.

Ainsi, si le Royaume a décidé de s’intéresser de près à cette catégorie, ce n’est pas un hasard. Tout d’abord, elle est composée d’individus frustrés politiquement (adepte du «tous les mêmes» exprimé ici et là), ce qui s’est traduit par un «rapprochement» avec les positions et le projet porté par le Parti Justice et développement (PJD), parti bénéficiant encore d'une virginité politique.

Tous les observateurs avertis de la scène politique s’accordent à dire que le discours du parti dit «islamiste» a plus d'échos chez la classe moyenne plutôt que dans les quartiers populaires, contrairement à une certaine…logique politique et sociale dans les pays occidentaux.

En Europe, hier comme aujourd’hui, les discours populistes, conservateurs, voire radicaux, trouvent un large écho chez les couches défavorisées et vulnérables. Alors qu'au Maroc, on assiste à une pénétration importante du PJD sur la classe moyenne. L'accent mis par le souverain sur le pouvoir d'achat de cette catégorie de la population, vient renforcer la contre-offensive politique de Fouad Ali El Himma vis à vis du PJD. Simple coïncidence ?

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