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Grand Angle

Les détenus du Hirak au cœur d’un nouveau bras de fer entre les élus PJDistes et la DGAPR

Hier, la députée Amina Maelainine s’est adressée au délégué général à l’administration pénitentiaire, Mohamed Salah Tamek, en exigeant de lui des «excuses au Parlement» après que la DGAPR a critiqué, lundi, une question écrite adressée au chef du gouvernement autour de la grève de la faim des détenus du Hirak.

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Mohamed Salah Tamek, délégué général à l’administration pénitentiaire. / DR
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Le torchon brûle à nouveau entre les élus du Parti de la justice et du développement (PJD) et la Direction générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR). Hier soir, la députée parlementaire Amina Maelainine a publié un long statut sur Facebook pour fustiger la récente réaction de Mohamed Salah Tamek.

«Je ne sais pas pourquoi l’obsession pour les conflits et les confrontations hante toutes les réactions du délégué général à l’administration pénitentiaire, au point que ses communiqués violents n’excluent généralement personne, y compris l’institution suprême de contrôle dans la Constitution, à savoir le Parlement.»

Amina Maelainine

Amina Maelainine réagit ainsi à un communiqué de presse de la DGAPR où celle-ci a affirmé ne pas avoir reçu d’écrits concernant la grève de la faim des détenus du Hirak du Rif, «si ce n’est à travers une question écrite de députés», qu’elle dit avoir consultée sur les réseaux sociaux. Dans sa sortie médiatique, l’administration a également émis des critiques à l’égard de cette mobilisation.

Ainsi, pour la députée du PJD, Mohamed Salah Tamek «s'est permis une fois de plus d'attaquer le Parlement, de dénigrer ses membres et de considérer l'exercice de leurs pouvoirs constitutionnels comme une déviation, ce qui est inacceptable et ne sert en rien le travail institutionnel».

«Le délégué doit revoir son style et sa méthodologie, car nous ne sommes pas dans une arène de combat dans laquelle chacun cherche à porter des coups à la partie adverse.»

Amina Maelainine

Des reproches émises par la DGAPR à l'attention des députés

Dans sa réaction, l’élue du parti de la Lampe a affirmé que «ce que le délégué a qualifié de déviation est une pratique constitutionnelle organisée, puisque le Parlement, en tant qu'autorité, s'adresse à une autre autorité par l'intermédiaire de son chef, qui est le chef du gouvernement, et ne peut s'adresser aux fonctionnaires de l’Etat».

«Le délégué général est tenu de présenter des excuses au Parlement après ce type de critique devenue systématique chez lui. Le chef du gouvernement, en tant qu'autorité de tutelle, est tenu d'intervenir pour assurer le respect de la Constitution et des institutions de l'Etat», conclut-elle.

Lundi, la DGAPR a tiré à boulets rouges sur la question adressée par les élus au chef du gouvernement à propos de la grève de la faim des détenus du Hirak. «Il y a d'autres prisonniers qui font une grève de la faim dans les établissements pénitentiaires, qui ne font pas partie de ce groupe et qui n'ont pas reçu la même attention de la part des parlementaires signataires de ladite question», a écrit la DGAPR. Et de critiquer aussi le fait que les parlementaires ont considéré les revendications du groupe de Nasser Zefzafi et Nabil Ahamjik comme «légitimes».

En juillet dernier, le délégué général de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion aavaut déjà critiqué les députés au sujet du rapport de la mission d’information parlementaire de la Chambre des représentants sur la situation de trois prisons. 

A rappeler qu'en juin 2018, les conditions de détention au Maroc étaient au centre d’un bras de fer entre Mohamed Salah Tamek et les élus du PJD, après qu’un élu du parti au pouvoir avait évoqué «la poursuite de la torture dans les prisons marocaines».

Article modifié le 10/09/2020 à 18h15

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