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Grand Angle

Démissions successives et appels à un courant réformateur au sein du RNI

Le parti du Rassemblement national des indépendants (RNI) est secoué par des démissions successives dans ses sections locales. Certaines figures de proue de la formation politique d’Aziz Akhannouch appellent à un courant réformateur et une nouvelle direction.

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d’Aziz Akhannouch, président du Rassemblement national des indépendants (RNI). / DR
Temps de lecture: 2'

À l'approche des élections de 2021, le Rassemblement national des indépendants (RNI) vit au rythme de plusieurs démissions successives dans ses rangs.

Jeudi, Abdelkader Tatou, membre de renom du Conseil national du parti et ancien coordinateur régional à Rabat, a rejoint les rangs des démissionnaires. Dans une lettre envoyée au président du parti, Aziz Akhannouch, l’ancien chef de file de la Colombe a expliqué que sa démission est due à des «raisons personnelles». Toutefois, certaines sources indiquent que l’élu se présenterait aux prochaines élections sous les couleurs de l’Union constitutionnelle.

Quelques jours plus tôt, Ali Mnaour, chef de file du RNI à Fès, a claqué la porte, rejoignant ainsi la fraction des étudiants RNIstes à l'université de Sidi Mohammed Ben Abdellah de la capitale spirituelle, qui avaient annoncé leur démission du parti.

Le 6 août, 25 militants de la Colombe à la commune Ait Amira (Chtouka Ait Baha) ont aussi annoncé leur décision de quitter le navire. Leur lettre adressée au coordinateur régional du parti expliquait aussi qu’il s’agit de démissions dues à des «raisons personnelles». Mais avant cela, des dizaines de membres du parti dans la région de Rahmna ont aussi démissionné collectivement, en protestation contre la prise de plusieurs décisions au niveau local sans les consulter.

Vers un courant correctif au sein du RNI ?

Face à cet exode touchant le nid de la Colombe, des militants de la formation politique dirigée par l’actuel ministre de l’Agriculture, souhaitent l'émergence d'un courant correctif. Dans un post sur sa page Facebook, l'ancienne parlementaire Naima Farah a déclaré avoir reçu des appels des militants du parti pour rejoindre ce courant, dénonçant que «des centaines de personnes souffrent de pratiques injustifiées dans l'action partisane». L'ancienne adjointe du président du groupe parlementaire du RNI a évoqué la «marginalisation» et d’«oppression des opinions dissidentes» au sein de la formation politique.

De son côté, la figure de proue du RNI au Sahara, Abderrahim Bouaida a fait part, dans un long post sur sa page Facebook, de la situation au sein du parti, en exprimant son étonnement devant la «logique par laquelle les choses sont gérées» dans le nid de la Colombe. Il a ainsi accusé la direction du parti de marcher «à pas réguliers» vers la destruction du parti, estimant qu'elle gère les choses «selon la logique de l'entreprise et la mentalité du patronat et non avec le sens et les attentes politiques».

L'ancien président de la région de Guelmim Oued Noun qui a laissé sa place à sa cousine M’Barka Bouaida, estime qu’il est «urgent de tenir un congrès extraordinaire pour choisir une nouvelle direction avec une logique démocratique et non avec la politique du fait accompli». Pour lui, «le parti a besoin d’un courant réformateur pour annoncer la rupture ou le dialogue ; la poursuite ou le retrait collectif». Et de menacer de démissionner à son tour «si les choses continuent ainsi, au sein d’un parti qui semble se battre contre lui-même».

Il est à noter que le RNI avait auparavant connu une grave crise interne au cours de l'année 2010, qui s'est terminée par l'émergence d'un mouvement réformateur dirigé par Salaheddine Mezouar, destituant Mustapha Mansouri de la présidence de la Colombe.

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