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Grand Angle

Le Polisario relance son projet de peupler l’Est du mur des Sables, silence du Maroc et de l’ONU

Le Polisario lance une nouvelle campagne pour peupler les zones situées à l’Est du mur de sécurité. Son lancement intervient à deux mois de l’adoption d’une nouvelle résolution sur le Sahara par le Conseil de sécurité.

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Brahim Ghali, secrétaire général du Front Polisario. / DR
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Le Polisario est décidé à «peupler les territoires libérés». Un objectif au centre de la réunion de son secrétariat général et des membres de son «gouvernement», du vendredi 21 août à Tifariti, marquée par une intervention de Brahim Ghali. Le choix du lieu n’est pas fortuit, puisque il est connu pour accueillir les congrès du Front, dont le XVème rendez-vous s'est tenu en décembre 2019.

Mais il semble que le mouvement ne compte pas s’arrêter à cette zone et envisage d’étendre son projet sur toutes les localités se situant à l’Est du mur de sécurité. «L'affirmation de la souveraineté de l'Etat sahraoui exige aussi des mesures et des décisions pour édifier d'autres endroits dans les territoires libérés», a-t-il précisé.

Au lendemain du discours de Ghali, une délégation ministérielle et militaire est arrivée à M’Heriz. Hier, elle a fait une escale à Mijek et à Bir Lahlou que le Polisario considère comme étant sa «capitale».

Une lecture politique

Ces visites ayant pour objectif «la consolidation de la souveraineté sahraouie dans les territoires, c'est-à-dire une présence administrative plus importante et meilleure de la RASD, et d'autre part des efforts concrets pour rendre la vie du peuple sahraoui digne : c'est-à-dire des services sociaux plus nombreux et meilleurs pour la population dans les territoires libérés», a déclaré à EFE avec enthousiasme Mohamed Zrug, un diplomate sahraoui intégré au projet.

Ce responsable a reconnu que le projet de peuplement de ces zones a aussi «une lecture politique claire». C’est une «manifestation du rejet du Polisario du blocage actuel qui s’oppose à une solution juste et légale de la question sahraouie», a-t-il expliqué. Installer la population des camps de Tindouf dans les «territoires libérés» est «la solution préférée à l'autre option consistant à recourir à la résistance», a-t-il menacé.

En réalité, ce projet n'est pas une nouveauté, le Polisario l'a déjà mis à exécution le 23 avril dernier. Pour mémoire, une délégation de la direction du Front conduite par Mohamed Lamine El Bouahli, le «ministre-conseiller à la présidence» et «chef de l’armée de réserve» avait d’ailleurs effectué une visite d’inspection dans toutes les localités situées à l’Est du mur de sécurité devant accueillir la population sahraouie.

Dans sa résolution 2414, adoptée le 27 avril 2018, le Conseil de sécurité s’est dit «préoccupé par le fait que le Front Polisario a annoncé qu’il prévoyait de déplacer des fonctions administratives à Bir Lahlou et lui demande de s’abstenir de se livrer à de tels actes déstabilisateurs». Un appel visiblement ignoré par le mouvement de Brahim Ghali.

Comme en avril dernier, le Maroc et les Nations unies n’ont pas encore réagi à la relance du projet de peuplement des zones à l’Est du mur de sécurité par le Polisario.

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