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Grand Angle

Impacts de la crise du Covid-19 : Les cinq pistes d’action prioritaires pour le Maroc

Dans une note stratégique, le Haut-commissariat au plan (HCP), le système des Nations unies au Maroc (SNUD) et la Banque mondiale (BM) recommandent cinq pistes d’action prioritaires pour atténuer la crise du Covid-19 au Maroc.

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Photo d'illustration. / DR
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Le Maroc devra agir rapidement et de manière intégrée pour mesurer et répondre à l’ampleur des changements dans la vie des individus et dans plusieurs secteurs de son économie, tout particulièrement le secteur informel, estiment ce lundi le Haut-commissariat au plan (HCP), le système des Nations unies au Maroc (SNUD) et la Banque mondiale (BM).

Dans leur note stratégique publiée ce lundi, les trois institutions estiment que «l'impact socio-économique de la crise sera sans doute ressenti en premier lieu et durement par les travailleurs du secteur informel qui représentent une grande majorité des Marocains actifs et populations étrangères».

Une «attention particulière» pour les plus vulnérables

Ces derniers «sont généralement employés dans des secteurs particulièrement vulnérables à la crise, comme le secteur du tourisme ou des transports, la vente au détail, ou encore la «gig économie» (qui travaillent sur la base de courts contrats, à la demande, ndlr) mais également par tous ceux dont le travail ne peut pas se faire à distance», ajoute-t-on.

La note revient notamment sur les efforts déployés par le Maroc depuis le début de cette crise, tout en rappelant quelques chiffres. Ainsi, citant les nouvelles estimations de la Banque mondiale basées sur le revenu par habitant, les auteurs soulignent que l’incidence de la pauvreté au Maroc pourrait atteindre 6.6% en 2020. De plus, «en raison de la crise économique et sociale déclenchée par la Covid-19, la proportion de personnes ‘vulnérables à la pauvreté’ et/ou ‘pauvres’ pourrait passer de 17,1% de la population en 2019 à environ 19.87% en 2020, soit 1,058 million de personnes additionnelle».

De ce fait, le HCP, le SNUD et la Banque mondiale estiment qu’une attention particulière est nécessaire pour les plus vulnérables. «Le renforcement de la protection sociale semble alors être une réponse appropriée et viable aux impacts négatifs de la Covid-19 sur les populations vulnérables opérant dans les différents segments de l'économie marocaine. L’identification des personnes en situation de vulnérabilité multidimensionnelle est un élément clé de la réponse à la crise», insiste-t-on.

Elle appelle ainsi à «protéger les segments vulnérables du marché du travail», considérant par ailleurs qu’une «réponse inclusive doit aussi répondre aux besoins particuliers des migrants et des réfugiés» au Maroc et qu’il est «primordial de tenir compte des vulnérabilités spécifiques des femmes et de les engager dans la réponse à la crise».

Modèle de développement, pauvreté multidimensionnelle et services publics

Dans leurs recommandations, les trois institutions proposent d’élaborer un nouveau modèle d'équilibre économique et de développement durable «aligné avec la réalisation des ODD et appuyé par un suivi des indicateurs déjà disponibles». Cela implique, dans un premier temps, de «soutenir l’analyse d’impact de la crise sur les différents secteurs, l’appui à la planification de la réponse économique et sociale, ainsi que la gestion des ressources», précise-t-on.

Le HCP, le SNUD et la Banque mondiale recommandent aussi d’«innover dans la collecte et l’analyse des données contextualisées afin de ne laisser personne pour compte», car «il est important de construire une compréhension commune et tangible, permettant de mesurer l’impact de la crise et des politiques visant à la mitiger».

Il faut également «voir la crise comme une opportunité de renforcer la régionalisation avancée et valoriser le rôle de la société civile» et «accorder une attention particulière à l’évolution de la pauvreté multidimensionnelle et à la planification d’une réponse inclusive».  «L’impact selon le genre étant particulièrement différencié, cette approche devra l’intégrer, ainsi que les populations migrantes, réfugiées, et demandeurs d’asile, souvent premières victimes du ralentissement économique», explique-t-on. Et d’ajouter qu’il est «important de ne pas considérer uniquement le volet monétaire de la pauvreté», car les conséquences sur la santé et l’éducation «ne sont pas toujours captées par les indicateurs monétaires».

Le HCP, le SNUD et la Banque mondiale recommandent enfin d’«investir dans la continuité des services publics de santé, d’éducation et d’administration durant et après la crise» et de «capitaliser sur les efforts déployés pour investir davantage dans la résilience des services publics afin qu’ils puissent assurer une continuité de l’offre, quelle que soit la situation sanitaire ou économique».

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