Selon Mustafa Ramid, la justice marocaine s’est détériorée au cours des dernières années et les chiffres en matière de corruption sont pour le moins alarmants. «Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a suspendu huit juges, prononcé des sanctions à l’encontre de 44 magistrats et averti 650 membres du corps de la magistrature au cours des derniers mois», a-t-il déclaré récemment.
Le ministre appartenant au Parti Justice et Développement (PJD), vainqueur des dernières élections législatives, a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Aujourd’hui, il propose «une feuille de route pour la réforme du secteur de la justice qui exige une infrastructure logistique et des instances judiciaires efficaces».
Le Parlement marocain avait adopté, en octobre dernier, un projet de loi relatif à la corruption. Celui-ci a pour but de protéger les victimes de ce fléau ainsi que les dénonciateurs et les témoins, histoire d’inciter les citoyens marocains à dénoncer ce fléau. Reste maintenant à s'en donner les moyens. Effectivement, l'Instance Centrale de Prévention de la Corruption (ICPC), organisme spécial créé en 2007 pour moraliser la vie publique et combattre la corruption au Maroc, ne semble pas suffisamment armé pour endiguer ce fléau endémique.
L'indice de perception de la corruption de Transparency International en témoigne. En 2011, le Maroc était passé de la 85ème à la 80ème place, à l’échelle mondiale, en une année. Mais entre 2007 et 2011, le Maroc avait reculé de 8 places dans ce classement. Une régression synonyme d’échec du gouvernement sortant dans sa stratégie contre la corruption.