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Grand Angle

Tanger : Le personnel médical lourdement touché par le nouveau coronavirus

21 des cas actifs que compte Tanger font partie du personnel médical public. Ils sont répartis entre les professionnels du Centre hospitalier universitaire, l’hôpital régional et de différents centres de santé. Le bilan est lourd, au cœur d’une ville où les travailleurs du secteur sont épuisés par la charge de travail.

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Photo d'illustration / Ph. MAP
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Tanger compte actuellement 2 343 patients atteints de nouveau coronavirus, pris en charge dans les structures hospitalières dédiées. Au chevet de ces cas, dont 26 sont dans un état critique, le personnel médical public est mobilisé, enchaînant les heures de garde et les astreintes qui ne sont plus rémunérées depuis des mois. Depuis le début de la pandémie, 81 membres du personnel médical et paramédical de la ville auront eux aussi contracté le virus. Actuellement, ils sont 21 encore actifs, selon la Fédération nationale de la santé (FNS).

Son secrétaire provincial à Tanger, Abdessamad Lamrabet, a indiqué ce mercredi à Yabiladi que sur les 81 professionnels atteints, «45% sont des praticiens hospitaliers et des médecins internes». Les autres cas ont été confirmés au sein «d’infirmiers, d’aides-soignants, d’ingénieurs, d’administrateurs, d’ambulanciers et techniciens ambulancier, de membres du personnel d’entretien et même des sages-femmes».

«Cette pandémie n’a épargné personne au sein des travailleurs de la santé publique», regrette Abdessamad Lamrabet. En l’espace de 24 heures seulement, «cinq cas, entre des médecins internes et des praticiens, ont été testés positifs, en plus d’un sixième cas confirmé ce mercredi», déplore encore le syndicaliste. Des cas contacts parmi le personnel médical attendent encore les résultats de leurs analyses.

Une charge mentale qui pèse sur le personnel médical 

Selon Abdessamad Lamrabet, «la situation épidémiologique parmi les professionnels de santé à Tanger est restée stable, jusqu’en mai dernier, où les infections ont commencé à bourgeonner, particulièrement chez les médecins internes, les techniciens ambulanciers et les infirmiers, les premiers de la chaîne de prise en charge à être en contact avec des cas suspects ou positifs». Ainsi, 40 des 81 cas ont été enregistré en l’espace d’une semaine.

«Le corps médical et paramédical a commencé à accumuler une grande fatigue, physique et psychique. A un certain niveau, la charge mentale et la multiplication d’heures de travail où la vigilance est de rigueur font baisser la capacité d’attention», se désole le syndicaliste. Dans ce sens, il fait part d’une «multiplication des demandes de consultation et d’accompagnement psychologique de la part des médecins».

«Nous avons atteint un stade où le moral des médecins commence à lâcher, à force de devoir tenir pendant des heures ou des nuits, veiller minutieusement au respect de toutes les mesures barrière, les précautions sanitaires, notamment entre collègues.»

Abdessamad Lamrabet

Parmi le total de cas aussi, 65 font partie du personnel médical et paramédical du Centre hospitalier régional (CHR) Mohammed V, en plus de 7 membres de l’administration et de 9 parmi le personnel des centres de santé.

L’hôpital régional particulièrement touché

A l’hôpital Mohammed V, le plus touché parmi les structures de santé dans la ville, 15 cas parmi le personnel de santé sont encore actifs, en plus de 4 dans l’administration et de 2 dans les autres centres de santé.

Le secrétaire provincial de la FNS explique la hausse particulière des infections à l’hôpital Mohammed V par le fait qu’«il n’accueille plus spécifiquement des patients covid+ et reste ouvert à tous les habitants, notamment ceux qui viennent pour une consultation dans l’un des services, sans savoir qu’ils portent le virus».

«Vu aussi que certains patients aient été en contact avec ces cas de coronavirus dans leur entourage, sans le déclarer, le virus se propage plus rapidement.»

Abdessamad Lamrabet

«Cela a été le cas pour l’épouse d’un employé dans les exploitations de fraises de Lalla Mimouna, habitant à Larache et qui a été envoyée au CHP pour un accouchement», rappelle-t-il. «Son mari était hospitalité dans sa ville de résidence, mais elle n’avait pas déclaré aux sages-femmes ce détail qui changeait tout dans le protocole de sa prise en charge. Après quoi, elle a été testée positive, de même que le personnel qui l’a accueillie», souligne-t-il.

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