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Grand Angle

Du Gnawa, du chaâbi et du blues dans le nouvel album du groupe franco-marocain Bab L'Bluz

Après le lancement, en juin, de la version digitale, le groupe franco-marocain Bab L’Bluz a sorti la semaine dernière son nouvel album «Nayda» en CD et en vinyle. Un premier opus qui rend hommage au guembri, aux Gnawa et aux rythmes hassanis et africains.

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Yousra et Brice, en compagnie de Jérôme Bartholomé et Hafid Zouaoui. / DR
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Après un premier single, puis un deuxième avec clip, le groupe franco-marocain Bab L’Bluz a sorti, en juin, la version numérique de son premier album «Nayda». La semaine dernière, après un premier succès, le groupe a procédé au lancement de l’album en CD et en vinyle à la FNAC et Virgin en France, et bientôt pour le Maroc. Un opus qui fusionne les musiques gnawa, chaâbi, rock et autres rythmes venus de l’Afrique.

«Nous avons eu de la chance dans une si mauvaise période. Nous avons réussi à sortir l’album en version digitale puis en version physique», nous confie la chanteuse marocaine Yousra Mansour, voix du groupe Bab L’Bluz et co-compositrice des chansons avec le musicien et producteur français Brice Bottin. «C’est vrai qu’il n’y a pas de concert et que cela attendra une relance le mois prochain mais nous n’avons eu que des choses positives jusqu’à maintenant», ajoute la Marocaine.

Un album dans un contexte particulier

Bab L’Bluz est d’ailleurs né en 2017 suite à la rencontre de Yousra et Brice. L’album est alors enregistré à Lyon avec Jérôme Bartholomé et Hafid Zouaoui. La date de sortie tombe dans un contexte particulier, avec la pandémie mondiale. «Avant le confinement, nous avions préparé la sortie de l’album mais nous n’avions pas de date précise. Nous savions seulement que cela devait être aux alentours du mois de juin. Et dès que nous avons signé avec le Label (Real World Records, ndlr) le confinement était tombé», raconte Yousra.

Ainsi, au lieu de tourner le vidéoclip au Maroc comme prévu, les membres du groupe l'ont faut depuis leurs maisons, confinement en France oblige. «Chacun a donc fait sa prise et le réalisateur s’est avéré très talentueux», affirme-t-elle. «Heureusement que l’album était déjà prêt dès février.» Le contexte particulier a toutefois propulsé le groupe. «Il y a beaucoup de personnes sur le net et un public concentré», rappelle la jeune chanteuse.

«Cela a été un bon facteur pour nous et nous avons eu un très bon retour. Nous avons travaillé dur mais il y a eu un alignement d’étoiles et le destin nous a gâtés, car nous avons eu aussi beaucoup de chances.»

Yousra Mansour

Une identité musicale qui se confirme

Pour marquer les esprits à travers ce premier opus, Bab L’Bluz confirme son penchant pour la musique gnaouie, hassanie et plus généralement africaine. «Notre identité se forge avec ce projet à sonorité rock, rendant hommage pas seulement à la musique gnaouie mais aussi à la musique hassanie», explique la membre du groupe. «Il y a une certaine identité musicale bien voulue avant de commencer la composition de chanson», ajoute-t-elle. C'est après sa rencontre avec Brice Bottin qu'elle a décidé d’apprendre les instruments de bases de la musique gnaouie, notamment le «aouicha» (petit guembri d'apprentissage) et le guembri.

Et d’indiquer que les autres artistes ayant participé à «Nayda» étaient partis au Maroc pour découvrir et s'imprégner de la culture. «Aujourd’hui, ils gèrent très bien les rythmes marocains traditionnels. Sur scène, on ne voit pas que ce sont des étrangers qui jouent de la musique marocaine», ajoute-t-elle avec fierté.

Pour Yousra Mansour, cela reflète aussi l’identité du projet : «On peut être de n’importe quel endroit et on peut jouer n’importe quelle musique. La musique c’est du partage et de l’amour et si on aime une musique, on peut l’apprendre.»

Et d’annoncer que Bab L’Bluz travaille déjà sur un deuxième album, tout en savourant le succès de ce premier opus.

«Nayda», du «Rock-Blues-africain» marquant l’identité de Bab L’Bluz

Si «Ila Mata» se présente comme «douce», chantée en arabe classique avec des paroles inspirées par le poète tunisien Anis Shoshan, «Nayda» est surtout un cocktail mélangeant lettres d’amour, comme «Glibi» influencée par le Tebraa (poésie féminine de Mauritanie), et d’autres dédiées à l’Afrique comme «El Watan» et «Africa Manayo» qui parlent de l’exploitation des riches du continent africain.

Il présente aussi des chansons festives comme «Gamra» et «Bab L’Bluzz», qui reste la seule chanson alliant Guitare et Guembri, le tout dans le cadre d’une «invitation à se rassembler, faire la fête et partager la joie et la bonne énergie».

L’album comprend aussi une reprise de «Waydelel», chanson du répertoire mauritanien écrite et composée par Dimi Mint Abba et Khalifa Ould Eidaa, ainsi que «Gnawa Beat» qui dénonce la corruption dans certaines sociétés.

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